Festivals - PIFFF 2021 : Découvrez les films en Avant-Première de cette édition

Par Mulder, 23 novembre 2021

Veneciafrenia (2021)

Réalisé par Álex de la Iglesia
Produit par Álex de la Iglesia
Écrit par Jorge Guerricaechevarría, Álex de la Iglesia 
Avec Silvia Alonso, Enrico Lo Verso, Caterina Murino…
Musique : Roque Baños
Directeur de la photographie : Pablo Rosso
Montage :  Domingo González
Sociétés de production : Amazon Studios, Pokeepsie Films et Sony Pictures
Distribué par Sony Pictures Entertainment Iberia (Espagne)
Date de sortie : Non communiqué
Durée du film : 99 minutes
Synopsis : Cela devait être un enterrement de vie de jeune fille classique à base de fête costumée, de boissons et de chapeaux en forme de pénis, mais l’hostilité d’une frange de la population vénitienne envers les touristes va lui faire prendre une tournure sanglante.
Notes du festival : Son premier long-métrage, Action mutante, prenait déjà le parti des frondeurs en lutte contre la standardisation esthétique et idéologique. Mais depuis le grandiose Balada Triste, le cinéma d’Álex de la Iglesia se laisse clairement contaminer par la colère ambiante. Des manifestants belliqueux de Mi gran noche aux déclassés de Pris au piège, sa filmographie sent la grogne monter et s’en sert de carburant fictionnel. Il en va ainsi de ce slasher paranoïaque dopé à l’essence fascinante de Venise et innervé de son dévoiement mercatique. Sous des apparats classiques, Veneciafrenia interroge le genre avec pertinence, et traite ses problématiques troubles à bras-le-corps.

Mad God (2021)

Ecrit et réalisé par Phil Tippett
Produit par Phil Tippett, Jack Morrisey  
Avec Alex Cox, Niketa Roman, Satish Ratakonda, Brynn Taylor, Harper Taylor 
Musique : Dan Wool
Directeur de la photographie : Chris Morley
Montage : Michael Cavanaugh et Ken Rogerson
Sociétés de production : Tippett Studio
Date de sortie : NC
Durée du film : 84 minutes
Synopsis : Un assassin plonge au cœur des différentes strates d’un monde infernal, peuplé de créatures mutantes. Arrivé dans une cité reculée, il défait les obstacles, rate sa mission, se fait capturer. Le calvaire qui l’attend se nourrit à un suc cauchemardesque hypnotique.
Notes du festival :  Pour tous les fans d’effets spéciaux en dur, Phil Tippett est à la fois le père, le Saint-Esprit et le Dieu absolu. Le projet Mad God a démarré au début des années 1990 comme un à côté trop ambitieux pour s’achever 30 ans plus tard sous la forme de cette déclaration d’amour définitive à toutes les techniques visuelles, aux cinémas d’horreur, fantastique et paranoïaque. Un tour de force sensoriel qui n’oublie jamais son auditoire, et l’embarque dans un parcours à la croisée du merveilleux et de l’ignoble. Il y a dans chaque plan, chaque mouvement, une passion à la fois sacrée et profane pour la puissance d’évocation du 7e Art, qui ne peut mettre qu’à genoux.
Notre critique (5/5) : https://mulderville.net/fr/critiques/5811/mad-god

The power (2021)

Ecrit et Réalisé par Corinna Faith
Produit par Rob Watson, Matthew James Wilkinson 
Avec Rose Williams, Diveen Henry, Mark Smith…
Musique : Gazelle Twin, Max de Wardener
Directeur de la photographie : Laura Bellingham
Montage  : Tommy Boulding & Rebecca Lloyd
Sociétés de production : Air Street Films & Stigma Films
Distribué par Alba Films (France)
Date de sortie : 8/04/2021 (USA), 16/02/2022 (France)
Durée du film : 92 minutes
Synopsis : Val doit effectuer sa première garde de nuit, en l’an de grâce 1974, dans un hôpital à la délicate frontière de l’insalubrité. Les mineurs en grève ont justement prévu de couper le courant dans tout le pays, et une présence maléfique semble rôder dans l’établissement.
Notes du festival : Les spectateurs un minimum attentifs ne manqueront pas de remarquer qu’une des collègues de l’héroïne lit Carrie de Stephen King. Corinna Faith connaît non seulement ses classiques, mais elle sait en outre s’en servir efficacement, les subvertir, les emmener dans une direction pour les prendre à rebrousse-poil. The Power joue la montre avant de révéler la polysémie de son titre, il revisite tous les classiques du cinéma de maison hantée, de possession, de l’horreur dans un lieu clos. Et une fois ses réelles intentions exposées au grand jour, l’action ne se repose pas sur l’effet de surprise mais bascule dans une dimension encore plus horrifique.
Notre critique : A venir

V/H/S/94 (2021)

Réalisé par Simon Barrett , Steven Kostanski, Chloe Okuno, Ryan Prows, Jennifer Reeder, Timo Tjahjanto
Produit par  Brad Miska, Josh Goldbloom, Kurtis David Harder
Écrit par Simon Barrett, Chloe Okuno, Ryan Prows, Jennifer Reeder, Timo Tjahjanto
Avec Rodrigo Fernandez-Stoll, Anna Hopkins, Kyal Legend…
Musique : Greg Anderson
Directeur de la photographie : Andrew Appelle, Benjamin Kitchens 
Sociétés de production : Radio Silence Productions, Bloody Disgusting Films, Shudder Original Films, Cinepocalypse Productions, Studio71, Raven Banner Entertainment
Distribué par Shudder (USA)
Date de sortie : 06/10/2021 (USA)
Durée du film : 103 minutes
Synopsis : Un commando SWAT déboule dans un entrepôt pour démanteler un laboratoire de narcotiques. À la place, les officiers tombent sur les cadavres énucléés des membres d’une secte. Autour d’eux, des écrans allumés et un nombre conséquent de VHS…
Notes du festival : Le fan d’horreur qui se respecte accueille le redémarrage de la franchise anthologique V/H/S avec suspicion, eu égard à la qualité très variable des trois précédents opus. À la vision de ce cru siglé 94, une évidence : le fan d’horreur devrait moins se respecter, sous peine de passer à côté d’un plaisir coupable, calorique, orgiaque. Le briscard de la saga Simon Barrett, le revenant Timo Tjahjanto et leurs camarades nouveaux venus parviennent à trouver un ton commun absolument délicieux, où l’image caméscope d’époque louvoie dans des tonalités baroques à souhait, d’un trait parodique affûté à des abominations graphiques repoussant les limites pourtant extensibles de la body horror.
Notre critique (4/5) : https://mulderville.net/fr/critiques/5875/v-h-s-94

Absolute denial (2021)

Ecrit et réalisé par Ryan Braund
Produit par Ryan Braund, Chris Hees (Nocturnal), Bridge Way Films 
Avec Nick Eriksen, Jeremy J. Smith-Sebasto, Harry Dyer, Heather Gonzalez, Jef Leeson
Musique : Troy Russell
Directeur de la photographie : Ryan Braund
Durée du film : 71 minutes
Synopsis : Informaticien de génie, David tourne le dos à ses vies personnelle et professionnelle pour concevoir une intelligence artificielle, seul, dans un hangar. Sa création, Al, dépasse rapidement toutes ses espérances, puis se fraie un chemin dans les recoins de sa psyché.
Notes du festival : Ryan Braund a « profité » du confinement pour se lancer à corps perdu dans ce film d’animation rotoscopé à l’épure assez majestueuse. Ce faisant, il est devenu le double de son personnage, et le film celui de l’antagoniste. Cette mise en abyme vertigineuse ne l’a pas égaré pour autant : Absolute Denial est un modèle d’écriture, de découpage, de récit tenu jusque dans ses plus extrêmes dérivations algorithmiques. Il contribue à l’éternelle guerre entre homme et machine d’une œuvre totalement à l’image de cette nouvelle décennie. Le dispositif réussit l’exploit de ne jamais tourner en rond et de maintenir l’intérêt avec grâce et pertinence.

Bull (2021)

Ecrit et réalisé par Paul Andrew Williams
Produit par Sarah Gabriel, Marc Goldberg, Leonora Darby, Mark Lane, Dominic Tighe  
Avec Neil Maskell, David Hayman, Lois Brabin-Platt…
Musique : Raffertie
Directeur de la photographie : Ben Chads, Vanessa Whyte
Montage : James Taylor
Distribué par Signature Entertainment (UK)
Date de sortie : NC
Durée du film : 88 minutes
Synopsis : Bull s’en revient au bercail après dix ans d’absence, bien décidé à solder les comptes. Dans son collimateur, ses anciens partenaires criminels et surtout leur boss, qui se trouve être son beau-père. Bull veut récupérer son fils, peu importe le nombre d’hectolitres de sang versé.
Notes du festival : Avec des productions aussi anecdotiques que Bienvenue au cottage ou Cherry Tree Lane, Paul Andrew Williams n’avait pas franchement laissé un souvenir ému aux amateurs de cinéma de genre. C’est peu dire que son retour inattendu nous prend par surprise, au diapason de son antihéros formidablement incarné par Neil Maskell. Ce revenge movie piégeux baigne à la fois dans une noirceur écarlate et dans une hargne quasi intimidante. Son portrait des petites villes britanniques oubliées résonne immanquablement avec ces sommets que furent Kill List de Ben Wheatley ou Dead Man's Shoes de Shane Meadows, mais trace sa propre voie, mû par une audace à saluer.
Notre critique (5/5) : https://mulderville.net/fr/critiques/5796/bull

Wyrmwood : apocalypse (2021)

Réalisé par Kiah Roache-Turner
Produit par Blake Northfield, Tristan Roache-Turner
Écrit par Kiah Roache-Turner, Tristan Roache-Turner 
Avec Luke McKenzie, Lauren Grimson, Jay Gallagher…
Musique : Michael Lira
Directeur de la photographie : Tim Nagle
Durée du film : 88 minutes
Synopsis : Dans la continuité des événements du premier Wyrmwood, le troufion des forces spéciales Rhys mène sa petite vie tranquille en pleine fin du monde, dans son baraquement alimenté en énergie morte-vivante. Des survivants de la précédente aventure se rappellent à lui.
Notes du festival : Si Wyrmwood: Road of the Dead (2014) comportait son lot de similitudes avec le Mad Max original de George Miller, cette séquelle tardive lorgne sans aucune forme de scrupule vers les nouveaux mondes tribaux décrits dans Mad Max 2 : le défi. Enfin, dans les grandes lignes. Pour le reste, les frangins Roache-Turner (Kiah à la réal’, Tristan au rang de producteur/coscénariste) s’épanchent avec la même gourmandise dans la tripaille étalée aux quatre vents et dans le film d’action gore régressif jamais interrompu dans son élan. Si d’aventure Wyrmwood 3 et 4 nous rejouaient Au-delà du dôme du tonnerre et Fury Road, le PIFFF serait tout autant au rendez-vous.

Stéphanie (2021)
Ecrit et réalisé par Timothée Hochet, Lucas Pastor
Produit par Vanessa Brias, Monsieur Poulpe
Avec Lucas Pastor, Bastien Garcia, Eva Grégorieff…
Directeur de la photographie : Xavier Cordonnier
Durée du film : 84 minutes
Synopsis : Sur le tournage de son court-métrage amateur, Tim tombe sans vraiment le vouloir sur un certain Stéphane, bourru, fort en gueule, aux récits fleurant bon le mythomane de compétition. Tim est persuadé de tenir là un sujet de documentaire en or.
Notes du festival : Le nom de Timothée Hochet s’est gravé dans les mémoires en 2017 avec Calls, création sonore SF high concept au casting vocal de blockbuster (français, certes, mais tout de même). Le bougre n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers : s’il s’aventure toujours dans la création d’univers fictionnels fonctionnant en miroirs déformants, il le fait ici sous la forme d’un documenteur reposant sur les épaules de son complice privilégié, Lucas Pastor. Investi comme jamais dans le rôle-titre, ce dernier a toute latitude pour créer un personnage monstrueux, ambigu, capable de vous faire rire et de vous glacer le sang dans un même élan. Projection d'une version "Work-in-Progress" quasi définitive du film en première mondiale.

The sadness

Ecrit et réalisé par Rob Jabbaz
Produit par David Barker  
Avec Zhu Berant, Regina Lei, Wang Tzu-Chiang…
Musique : TZECHAR
Directeur de la photographie : Jie-Li Bai
Montage :  Rob Jabbaz
Sociétés de production : Machi Xcelsior Studios
Distribué par Raven Banner Entertainment (Canada)
Date de sortie : NC
Durée du film : 100 minutes
Synopsis : Taïwan a tenu bon pendant un an et l’impact du virus a été endigué. Les gardes se relâchent, et la maladie mute en pathogène transformant les infectés en monstres de sadisme. Dans les rues, plus personne n’est à l’abri de cette flambée de sociopathie.
Notes du festival : Il serait tout à fait possible de vous vendre The Sadness comme une métaphore politique de l’angoisse taïwanaise face à une tutelle chinoise, ou même de vous le présenter comme la fusion du film de zombies et des processus de meute visibles sur les réseaux sociaux. Mais ce serait malhonnête. Avant toute chose, The Sadness est un tour de montagnes russes gore et malpoli à s’en décrocher la mâchoire. Un objet sale, très sale, au sortir duquel l’envie de prendre une douche en position foetale puis de hurler à la mort pendant six heures d’affilée est prépondérante. Soyez prévenus, l’expérience est quitte ou double. Il est tout aussi possible d’y trouver un sens troublant que le cynisme le plus achevé.
Notre critique (5/5) : https://mulderville.net/fr/critiques/5844/the-sadness

The found footage phenomenon

Ecrit et réalisé par Sarah Appleton, Phillip Escott
Produit par Sarah Appleton, Phillip Escott  
Avec Eduardo Sanchez, Koji Shiraishi, Ruggero Deodato, Oren Peli
Musique : Simon Boswell
Directeur de la photographie : Jim Kunz, Sarah Appleton 
Date de sortie : NC
Durée du film : 101 minutes
Synopsis : Souvent considéré comme le parent pauvre du cinéma horrifique de par son économie budgétaire et esthétique, le found footage n’en possède pas moins une histoire foisonnante, à la croisée des genres, racontée ici par bon nombre de ses artisans essentiels.
Notes du festival : Avec une patience et une persévérance dignes des meilleurs investigateurs indépendants, Sarah Appleton et Phillip Escott ont mis la main sur toutes les grandes figures historiques du genre, du précurseur Ruggero Deodato aux réalisateurs du matriciel Projet Blair Witch en passant par ses maîtres d’œuvre les plus notables comme Jaume Balagueró ([Rec]), Michael Goi (Megan Is Missing) ou Patrick Brice (le diptyque Creep). Quelques margoulins se sont même joints à la fête. Cette suite de témoignages forme un ensemble harmonieux grâce à une contextualisation pertinente et à une analyse tellement bien goupillée qu’elle vous donne envie de revoir tous les films mentionnés, y compris ceux que vous n’avez pas aimés.
Notre critique : A venir

The Feast (2021)

Réalisé par Lee Haven Jones
Produit par Roger Williams
Écrit par Roger Williams 
Avec Annes Elwy, Steffan Cennydd, Nia Roberts…
Musique : Samuel Sim
Directeur de la photographie : Bjørn Ståle Bratberg
Date de sortie : NC
Durée du film : 93 minutes
Synopsis : Dans une demeure somptueuse construite insolemment en pleine campagne du Pays de Galles, un festin se prépare pour des hôtes de marque. L’éthérée Cadi, venue faire le service, baguenaude de pièce en pièce tandis que les pressions alentour se multiplient dans le silence de la lande austère.
Notes du festival : Fin du monde oblige, les films d’horreur à teneur écologiste vont en se multipliant, pavés de bonnes intentions souvent infernales. Lee Haven Jones arrive dans la course fort d’une maîtrise cinématographique et discursive qui fait trop souvent défaut à ses concurrents. Non content d’aligner les cadres parfaits calés sur des instrumentaux probablement conçus dans des laboratoires secrets de la CIA, de manier chacun de ses dialogues en gallois comme des lames parfaitement aiguisées, il laisse entrevoir par fines touches à quel point son écriture procède d’une construction méthodique, à l’entier service de son propos. L’eco horror peut enfin reprendre ses droits.

Annular eclipse

Ecrit et réalisé par Zhang Chi
Produit par Zhang Lingfeng  
Avec Wang Ziyi, Liu Kejun, Liu Lu…
Directeur de la photographie : Fang Yi
Date de sortie : NC
Durée du film : 97 minutes
Synopsis : Dans un futur proche, une avancée médicale rend possible le traitement de la maladie d’Alzheimer. Ge, un tueur à gages, ressent en pleine mission une étrange sensation de déjà-vu, écho de ses cauchemars récents. Il s’interroge sur sa condition… et sur ses contrats.
Notes du festival : Les blockbusters chinois qui nous parviennent sur les plateformes de SVOD souffrent dans leur cruelle majorité d’un manque d’identité flagrant, en dépit de leur maîtrise technique. Il faut aller chercher dans le cinéma d’auteur pour espérer trouver des émotions, bien souvent négatives. Annular Eclipse offre un trop rare compromis entre ces deux univers, dans une folie visuelle malpolie, écho étonnant aux expérimentations hongkongaises de l’ultime ge d’Or. Un peu de science-fiction, de cruauté infusée du polar sud-coréen, de violence graphique salissante : le film de Zhang Chi crée une dimension cinématographique pour le moins référencée, mais aux sensations inédites.

See for me

Réalisé par Randall Okita
Produit par Matt Code, Kristy Neville
Écrit par Adam Yorke, Tommy Gushue
Avec Skyler Davenport, Kim Coates, Jessica Parker Kennedy, Laura Vandervoort
Musique : Joseph Murray, Lodewijk Vos
Directeur de la photographie : Jordan Oram, Jackson Parrell
Montage : James Vandewate
Sociétés de production : XYZ Films,
Date de sortie :  NC
Durée du film : 93 minutes
Synopsis : Sophie, une ex-skieuse frappée de cécité, accepte de garder un chat dans une demeure reculée. Et qui dit demeure reculée dit cambrioleurs en maraude. Heureusement, Sophie peut compter sur l’aide d’une gameuse en ligne pour l’assister dans cette situation.
Notes du festival : Dans l’absolu, à la lecture de son pitch, See for Me évoque une sorte de double positif du Don't Breathe de Fede Alvarez, avec un très astucieux gimmick technique en lieu et place des super-pouvoirs sensoriels du personnage aveugle. Mais il faut plutôt chercher une immédiate influence du côté de Sound of Metal de Darius Marder dans ce rapport mal aimable à l’appréhension du handicap. Le sujet est abordé de façon frontale et sensible, s’impose en moteur inattendu de l’action. Au fil des événements, Randall Okita se révèle aussi fin analyste de caractère que maître d’un suspense tendu jusqu’au point de rupture, ce qui ne gâte évidemment rien à la fête.
Notre critique (4/5) : https://mulderville.net/fr/critiques/5779/see-for-me

Redemption of a rogue

Ecrit et réalisé par Philip Doherty
Produit par Emma Foley, Tamryn Reinecke
Avec Aaron Monaghan, Aisling O'Mara, Kiaran Roche, Pat McCabe, Shane Connoughton, Charlie Bonner, Liz FitzGibbon, Kevin McGahern
Musique : Robbie Perry
Directeur de la photographie : Burschi Wojnar
Montage :  Allyn Quigley
Date de sortie : NC
Durée du film : 94 minutes
Synopsis : Jimmy Cullen s’en revient dans son patelin natal après sept années d’exil. Hasard, coïncidence, son père tire sa révérence peu de temps après son arrivée. Son dernier vœu : être enterré un jour où il ne pleut pas, ce qui s’avère plutôt compliqué dans ce coin d’Irlande.
Notes du festival : Après la sélection d’Extra Ordinary de Mike Ahern et Enda Loughman en 2019, le PIFFF insiste : il se passe vraiment quelque chose d’assez unique en Irlande dans le domaine bien spécifique de l’immixtion de la comédie à contretemps dans le cinéma de genre. Avec un talent consommé pour capter l’atmosphère franchement hostile des villages du cru, Redemption of a Rogue impose dans ses premières séquences un rythme et une direction d’acteurs déconcertants. Les couches d’absurde et de non-sens total se superposent, et sans qu’on y prenne garde, on se prend à rire de situations tragiques, impossibles à raconter. Et on finit le film 30 % plus irlandais qu’on ne l’a commencé.

In the earth

Ecrit et réalisé par Ben Wheatley
Produit par Andy Stark  
Avec Joel Fry, Ellora Torchia, Hayley Squires, Reece Shearsmith, John Hollingworth, Mark Monero
Musique : Clint Mansell
Directeur de la photographie : Nick Gillespie
Montage : Ben Wheatley
Distribué par Neon ‘USA)
Date de sortie : 16 Avril 2021 (USA), 17 juin 2021 (Angleterre)
Durée du film : 107 minutes
Synopsis : Tandis que l’Humanité ne sait pas encore si elle doit trouver un remède à la pandémie mortelle qui la ravage ou vivre avec, un scientifique et une garde forestière partent en excursion pour une mission de routine qui s’avérera beaucoup plus animée que prévu.
Notes du festival : Ben Wheatley ajoute son nom à la liste des artistes à avoir créé, pendant le confinement, une œuvre-miroir de la situation historique traversée par la planète. Les amateurs de son cinéma s’en doutent, le réalisateur anglais ne va pas donner dans le journal intime de son quotidien décalé. Quand il s’isole à la campagne, c’est pour s’abandonner à un trip de derrière les fagots. À la croisée de son English Revolution et du Annihilation d’Alex Garland, In the Earth navigue dans une science-fiction bricolée d’où surgissent des anomalies incarnées par le grandiose Reece Shearsmith (de la non moins grandiose série Inside No. 9) ou par des émanations psychotropes du meilleur effet.
Notre critique (4/5) : https://mulderville.net/fr/critiques/5607/in-the-earth

(Source : Communiqué de presse)