V/H/S 94

V/H/S 94
Titre original:V/H/S 94
Réalisateur:Jennifer Reeder, Simon Barrett, Chloe Okuno, Ryan Prows, Timo Tjahjanto
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:Non communiquée
Note:
Après la découverte d'une mystérieuse cassette VHS datant de 1994, une équipe de policiers lance un raid dans un entrepôt, pour découvrir l'existence d'une secte sataniste.

Critique de Mulder

Cette année le festival Fantastic Fest nous aura permis de découvrir quelques excellents films comme V/H/S 94 destiné pour une diffusion sur la plateforme de streaming Shudder. Ce film d'horreur d'anthologie est le quatrième volet de la saga cinématographique V/H/S et repose sur cinq segments réalisés par différents réalisateurs mais reposant tous sur un scénario écrit par David Bruckner. Comme dans les volets précédents on retrouve cette image de mauvaise qualité volontairement et inspirée du format des cassettes vidéo qui ont connu leur heure de gloire dans les années 80. Il serait donc judicieux d’établir notre critique sur chacune des parties plus ou moins très convaincantes faisant pourtant de V/H/S 94 un excellent film à sketches horrifique et inquiétant.

Il est intéressant de voir que ces histoires sont réunies par celle qui constitue la ligne directrice du film. Holy Helle réalisée par Jennifer Reeder (Knives & Skin) nous présente donc un raid du SWAT devant rentrer de force dans un laboratoire de contrebande qui va se révéler être le centre d’une secte dangereuse dans laquelle un leader violent et charismatique. Cette plongée en plein enfer constitue la moelle épinière du film et se révèle particulièrement inquiétant et violent et nous fait aisément penser au film REC (2007) de Jaume Balagueró et Paco Plaza. Assurément cette idée de faire circuler une équipe du SWAT dans laquelle chaque écran va renvoyer vers une histoire différente serévèle être réussie et cimente à la perfection l’adhésion des spectateurs à ce film.

Dans Storm Drain de Chloe Okuno (Slut), on ressent une critique cynique des médias toujours prêts à la recherche d’un scoop pouvant faire monter l’audimat. On suit donc une journaliste de terrain qui enquête sur la rumeur d’un monstre humain appelé Rat-Man (loin d’être un personnage d’un comics). Lorsque celle-ci et son caméraman vont se retrouver en plein un collecteur d'eaux pluviales ils vont faire face à une secte vénérant une entité démoniaque et monstrueuse digne des récits de H.P H. P. Lovecraft. Assurément cette première histoire fait réellement peur et repose sur des effets spéciaux maitrisés et poisseux nous rappelant toute la force du cinéma horrifique des années 70. On retiendra surtout les dernières minutes dignes des grands films d’horreur et on pensera notamment à Videodrome de David Cronenberg.

Dans the Empty Wake, le réalisateur Simon Barrett (V/H/S, Seance) nous propose un récit digne des meilleurs épisodes des séries Creepshow ou Tales from the Crypt. Avec une véritable économie de moyens, cet segment nous présente une jeune employée des pompes funèbres qui organise une veillée funèbre pendant la nuit tout en enregistrant des images pour le mémorial du défunt. Le défunt va se révéler ne pas être complétement mort. Tr_s violent et avec des effets spéciaux matriés, ce segment est assurément l’un des meilleurs et nous renvoie à nos propres peurs de perdre une personne proche.

Dans The subject, le réalisateur Timo Tjahjanto (V/H/S, Headshot, May The Devil Take you too) semble tirer son inspiration du mythe de Frankenstein en nous présentant un savant fou qui souhaite faire avancer l’évolution humaine en croisant des humains avec des machines. Nous découvrons donc du point de vue d’une des victimes, une femme qui s’est fait enlever l’horreur d’un laboratoire crasseux et d’un scientifique déjanté n’ayant plus aucune humanité et dirigé par sa fole. Lorsqu’une troupe de l’armée intervient pour tenter de sauver les survivants ils vont se retrouver face à des monstres hybrides dépassant leur imagination. Impossible de ne pas penser à Robocop (1987) de Paul Verhoeven dans ce mélange de chair et d’acier. Assurément l’un des meilleurs segments et le plus violent. On trouve ici toute la force de la saga cinématographique V/H/S de dépasser ses limites pour nous proposer des histoires aussi inquiétantes que très sanglantes.

Le dernier segment, Terror réalisé par Ryan Prows (Lowlife) se révèle pourtant son moins réussi.  On suit donc dans un monde apocalyptique une milice armée qui va se retrouver confronter à une force surnaturelle dépassant leur entendement.  Croyant l’avoir capturé afin de l’utiliser pour riposter contre un gouvernement américain qu’il pense néfaste pour leur pays, cette milice va se rendre compte que certaines choses et certaines vérités ne devraient pas être découvertes. Le scénario de Terror aurait mérité un meilleur traitement voir orienter son récit différemment pour retenir notre adhésion.

V/H/S/94 est assurément un film à découvrir surtout qu’Halloween approche à grand pas et que cette journée qui est devenu un véritable rituel cinématographique annuel doit être célébré en découvrant de bons films d’horreur capables de nous faire sursauter sur notre fauteuil et assurément V/H/S/94 est un excellent choix.

V/H/S/94
Réalisé par, Jennifer Reeder, Simon Barrett ("The Empty Wake"), Chloe Okuno ("Storm Drain"), Ryan Prows ("Terror"), Timo Tjahjanto ("The Subject")
Scénario de David Bruckner
Produit par David Bruckner, Brad Miska, Josh Goldbloom, Kurtis David Harder, Tom Owen, Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett, Chad Villella
Avec Anna Hopkins, Sean Patrick Dolan, Tim Campbell, Dru Viergever, Dax Ravina, Kimmy Choi, Christian Lloyd, Conor Sweeney, Slavic Rogozine, Thiago Dos Santos, Kevin P. Gabel, Daniel Willistonn, Kyle Durack, William Jordan
Musique : Greg Anderson
Sociétés de production : Radio Silence Productions, Bloody Disgusting Films, Shudder Original Films, Cinepocalypse Productions, Studio71, Raven Banner Entertainment
Distribué par Shudder
Date de sortie : 26 septembre 2021 (Fantastic Fest), 6 octobre 2021 (Shudder)
Durée du film : 100 minutes

Vu le 25 septembre 2021 (Fantastic Fest press screener)

Note de Mulder: