Prince of Persia Les Sables du temps

Titre original: | Prince of Persia Les Sables du temps |
Réalisateur: | Mike Newell |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 116 minutes |
Date: | 26 mai 2010 |
Note: | |
L'orphelin Dastan avait été recueilli par le roi de l'empire perse Sharaman, à cause de son courage et de la bonté qu'il voyait en lui. Désormais adulte, Dastan devient le héros de l'attaque d'Alamut, une ville sainte dont la belle reine Tamina est soupçonnée de fournir des armes aux ennemis de l'empire. Lors de la célébration de la victoire, le roi Sharaman, défavorable à cette offensive, meurt empoisonné. Accusé d'avoir tué son père adoptif, Dastan doit prendre la fuite avec Tamina. Il est décidé de prouver son innocence avec l'aide de son oncle Nizam, quand Tamina lui révèle la véritable raison pour l'invasion d'Alamut : une dague magique grâce à laquelle on peut remonter dans le temps.
Critique de Tootpadu
Comme la trilogie des Pirates des Caraïbes l'a montré, l'association entre le producteur Jerry Bruckheimer et le studio Disney est a priori capable de créer des aventures de haut vol, susceptibles de transporter le public contemporain dans des pays lointains pour être émerveillé devant le même genre de spectacle qui faisait jadis la gloire de Douglas Fairbanks Sr. et d'Errol Flynn. Certes, leur collaboration n'a pas encore produit un film aussi gentiment divertissant que Hidalgo de Joe Johnston, laissant la priorité à des films d'action aussi insipides que la série des Benjamin Gates. Mais il suffit de se rappeler les années 1990 et la suite impressionnante de blockbusters prestigieux, de Jours de tonnerre jusqu'à La Chute du Faucon noir, en passant entre autres par USS Alabama, Ennemi d'état et Le Plus beau des combats, dont était alors responsable Jerry Bruckheimer, pour ne pas perdre totalement espoir. Face à cette adaptation du célèbre jeu vidéo, nous sommes tentés d'inviter à plus de patience encore, avant que le flair commercial du producteur légendaire ne retrouve sa vigueur initiale.
Sur le papier, Prince of Persia Les Sables du temps disposait de tous les ingrédients à même d'en faire un divertissement spectaculaire : un décor antique somptueux, des batailles sanglantes, un héros valeureux, et une princesse belle et intelligente. De surcroît, l'élément fantastique au coeur de l'intrigue aurait pu établir un lien solide avec les épopées du même genre, du Seigneur des anneaux à Harry Potter, qui ont remporté un franc succès commercial ces dernières années. Hélas, le film qui nous vient plutôt à l'esprit en regardant celui-ci est quelque chose d'aussi anodin que l'énième adaptation du Voleur de Bagdad par Clive Donner. Sauf que le modeste esprit d'aventure qui se dégageait de cette dernière n'opère même pas ici, en raison d'un montage terriblement décousu, d'une photographie assez laide, et d'un scénario sans substance. La faute pour ce désastre, uniquement divertissant quand on est à l'affût de la prochaine énormité formelle ou narrative, revient sans doute à la mise en scène de Mike Newell, incapable de tirer le meilleur de ses collaborateurs chevronnés, comme les monteurs Michael Kahn et Mick Audsley, ou le chef opérateur John Seale.
Très douteux dans son exécution technique, ce film souffre en plus du mal de la plupart des adaptations cinématographiques de jeux, qui tirent tout leur attrait de leur interactivité : la vacuité du personnage principal. Lara Croft, sous les traits d'Angelina Jolie, était suffisamment charnue pour faire oublier tant soit peu l'inconsistance des deux films dans lesquels elle s'est tortillée jusqu'à présent. En comparaison, le pauvre Jake Gyllenhaal fait décidément pâle figure. Dépourvu du moindre charisme et du semblant de forme physique, qui nous inciteraient à passer sous silence le message voyant du film, bêtement inspiré de l'invasion américaine en Irak, il se fait supplanter sans peine par Gemma Arterton, tout de même moins souveraine ici que dans le récent Choc des titans, et par Alfred Molina, qui cabotine avec infiniment plus de conviction que Ben Kingsley, le méchant de service sans grandeur.
Vu le 18 mai 2010, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu: