USS Alabama

USS Alabama
Titre original:USS Alabama
Réalisateur:Tony Scott
Sortie:Cinéma
Durée:111 minutes
Date:06 septembre 1995
Note:
L'extrémiste nationaliste Vladimir Radchenko prend la possession d'une base nucléaire russe. Alors que l'armée russe tente par tous les moyens de l'empêcher de se servir des missiles capables d'atteindre les Etats-Unis, l'ennemi juré de Radchenko, les forces américaines sont au niveau d'alerte le plus élevé depuis trente ans. Dans ces circonstances inquiétantes, le jeune officier Ron Hunter embarque sur le sous-marin nucléaire USS Alabama, en tant que second du capitaine Frank Ramsey, un vieux loup des mers. Leur mission consiste à frapper la base détenue par Radchenko dès que la surveillance par satellite indique la préparation des missiles.

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

Aucun genre ne reflète mieux le climat international que le film de guerre. Des supports de propagande opportunistes en temps de guerre ou des fictions en quête d'un ennemi crédible en temps de paix, s'ils n'interrogent pas le bien-fondé d'un conflit qui s'enlise, ces spectacles invariablement à l'honneur de l'armée tâtent le pouls de l'opinion publique quelle que soit leur année de production. A chaque époque correspond donc sa vision plus ou moins atroce de l'horreur de la guerre.
A peine vieux d'une dizaine d'années, ce film de Tony Scott, produit par Jerry Bruckheimer et feu Don Simpson, ne rencontrerait sans doute plus le même succès de nos jours que lors de sa sortie. Il appartient à une catégorie de films temporairement extincte, dans l'attente d'un temps plus paisible, qui célèbre la tradition militaire et la suprématie des forces armées américaines. En dépit du scénario apocalyptique qu'elle brandit comme une menace et de la friction qui désintègre la hiérarchie, l'histoire qui se déroule à bord du sous-marin nucléaire est un conte héroïque dans la plus pure tradition du cinéma américain, musclé et entièrement efficace.
Les quelques évocations sur les risques d'une guerre atomique ne fonctionnent en effet que comme l'ornement d'une narration qui n'en a nullement besoin pour prouver sa densité. Le stress qui fait circuler l'adrénaline dans les veines du spectateur est permanent, sans la moindre seconde de relâchement. Cette tension ininterrompue dès la première alerte sérieuse transforme le film en un divertissement suprême, plus grand que nature, avec ses excès jouissivement risibles et ses coups de théâtre qui ne permettent aucun répit. Et pour une fois, l'esthétique de Tony Scott ne détourne pas l'intensité de l'action vers une débauche formelle qui provoque des maux de tête, des vomissements mentaux et autres malaises comme ses films plus récents.
Au contraire, la forme d'USS Alabama est au service de son histoire et de l'enchaînement frénétique et stimulant de l'action. Que ce soit la bande originale légendaire de Hans Zimmer, la photo modérément stylisée de Dariusz Wolski qui tire le meilleur profit des lumières colorées à bord du sous-marin, le montage très adroit de Chris Lebenzon ou la mise en scène pour une fois sans prétention agaçante de Tony Scott, tous les éléments contribuent solidairement à l'accomplissement d'un divertissement passionnant. Enfin, la rencontre au sommet de deux comédiens excellents, Gene Hackman et Denzel Washington, appuyés par des seconds rôles très solides, fait régulièrement jaillir des étincelles qui ne sont pas dépourvues de subtilité.

Revu le 3 novembre 2006, en DVD, en VO
Revu le 5 juillet 2007, en DVD, en VO
Revu le 29 juillet 2008, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: