Choc des titans (Le)

Choc des titans (Le)
Titre original:Choc des titans (Le)
Réalisateur:Louis Leterrier
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:07 avril 2010
Note:
Autrefois, les Dieux ont partagé le monde entre eux : Zeus est resté le maître des cieux et, par une ruse machiavélique, a renvoyé son frère Hades pour régner sur les ténèbres. Depuis, les hommes, créés par Zeus pour que leurs prières accroissent son pouvoir, se sont rebellés contre le joug arbitraire des Dieux. Parmi eux, Persée, qui avait été recueilli par le pêcheur Spyros. Lorsque sa famille adoptive périt à cause du courroux de Hades, Persée se joint à une expédition, qui doit trouver une arme assez puissante pour battre le monstre suprême, le Kraken. Celui-ci va être lâché sur l'humanité d'ici la prochaine éclipse solaire, si les hommes ne se repentent pas de l'insurrection contre leur créateur.

Critique de Tootpadu

Les années 1980 reviennent en force avec ce remake du film du même nom, mis en scène par Desmond Davis il y a trente ans. Pour notre plus grand bonheur nostalgique, le réalisateur Louis Leterrier ne cherche nullement à se dérober au poids formel que l'esthétique si particulière de cette décennie représente. Il l'enrichit plutôt d'autres références, qui couvrent ainsi une étendue cinématographique large, depuis les aventures classiques des années 1950 et '60 pour lesquelles le légendaire Ray Harryhausen avait créé les effets spéciaux, jusqu'au souffle épique qui caractérise la quête de Frodon et ses comparses dans Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Le résultat de ce métissage de genres et d'influences est une épopée spectaculaire, au moins aussi divertissante que grandiloquente.
Car la narration vivace de Louis Leterrier ne se fait guère d'illusions sur la démesure de l'entreprise. Tout est ainsi plus grand que nature ici, des dimensions des monstres jusqu'à la déclamation des Dieux, en passant par la dextérité du héros coriace. Que le fond du périple de Persée se résume à un patchwork de thèmes mythologiques, au mieux susceptible de rendre ces contes d'une époque révolue depuis longtemps intéressants pour les néophytes en la matière, n'a alors que peu d'importance. Ce Choc des titans ambitionne avant tout à nous en mettre plein les yeux, même dans sa version en deux dimensions. Il n'est d'ailleurs pas certain que les effets en relief, ajoutés après le tournage pour tenir compte de l'engouement planétaire pour la nouvelle 3D, contribuent quelque chose d'essentiel à cette aventure, déjà suffisamment époustouflante et ébouriffante sur un écran plat.
Toutefois, à force d'enchaîner les scènes d'action rondement menées, Louis Leterrier ne se préoccupe plus du tout du développement des personnages. Alors que l'allure impassible de Sam Worthington convient parfaitement à son héros en carton-pâte, la vitesse à laquelle des acteurs de renom défilent devant la caméra borde carrément au gâchis. A moins que les producteurs n'aient envisagé une suite du film, avant même que son succès commercial aux Etats-Unis ne les conforte dans leurs projets. Comment expliquer sinon l'apparition éclair de Danny Huston et de Alexander Siddig, pour ne nommer qu'eux, qui est encore plus anecdotique que la galérie de vedettes d'antan au début du Superman de Richard Donner ? Toujours est-il que nous ne bouderions pas une suite de ce film peut-être pas tout à fait majestueux, mais sensiblement plus consistant d'un point de vue formel que les films précédents de son réalisateur.

Vu le 1er avril 2010, à la Salle Warner, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le Choc des titans de Desmond Davis en 1981 avait marqué nos mémoires par ses effets spéciaux signés Ray Harryhausen. Ce film inspiré de la mythologie grecque avait permis de montrer les différents Dieux magnifiés par des trucages stupéfiants à une époque où les images de synthèse n'existaient pas encore.

Louis Leterrier a été formé à l'écurie EuropaCorp (Le Transporteur 1 & 2 et Danny the Dog) avant de s'envoler aux Etats-Unis pour réaliser le très réussi Incroyable Hulk. Son second film américain lui permet de réaliser un des projets lui tenant à cœur depuis longtemps, à savoir le remake du Choc des titans. Son film n'est pas une simple relecture de ce classique, car il n'en reprend que les principaux axes et complète ceux-ci par d'autres sources d'inspiration (300, Le Seigneur des anneaux).

Persée, mi-homme, mi-Dieu, accompagné d'un djinn et de guerriers devra livrer un grand combat pour que Hadès et son terrible Kraken ne détruisent pas la ville d'Argos. Au détriment de l'épaisseur des principaux personnages, les scènes d'action sont très nombreuses et les effets spéciaux sont très spectaculaires (mention spéciale à la Méduse et au Kraken). Si le postulat du départ était de faire un blockbuster teinté de mythologie grecque de la même manière que Percy Jackson, alors le résultat est convaincant. Si par contre, le but était de rendre un hommage appuyé au film original et surtout à sa magie, le résultat se révèle très décevant. En effet, dans ce film tout semble être trop mécanique et calculé d'avance pour être digne d'un travail d'un artisan orfèvre.

Certes, l'excellent casting se compose d'acteurs de renommée pour interpréter des Dieux (Liam Neeson, Ralph Fiennes) et les rôles principaux de star montantes ( Sam Worthington, Gemma Arterton, Mads Mikkelsen), mais certains d'entre eux semblent être présents uniquement pour arrondir leurs fin de mois (Liam Neeson) ou guère convaincus d'être dans un futur classique. La présence de l'animateur Mouloud Achour semble même être une erreur de casting, chose rare pour un blockbuster de 100 millions de dollars.

Ce film se regarde certes avec un certain entrain, mais ne restera pas dans nos mémoires, comme Avatar et Terminator Renaissance avec le même acteur principal. L'excellent travail de Louis Leterrier n'est pas a à remettre en question, car certaines scènes sont très spectaculaires, mais le scénario aurait mérité un meilleur traitement. Ces fondations inconsistantes sont guères enjolivées par une 3D mal conçue et sans profondeur. Certains spectateurs se verront même amenés à enlever leur lunettes 3D pendant ce film, ce qui est un comble pour une telle production.

De Louis Leterrier, nous nous attendions à un film plus grave et il semble avoir été sous l'influence trop considérable des producteurs pour livrer celui qu’il avait en tête. Reste que comparé aux productions américaines actuelles, ce film sort du lot par l'ampleur des effets spéciaux et par le fait qu'il amènera certains spectateurs à s'intéresser de plus près à la mythologie grecque.

Vu le 9 avril 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF

Note de Mulder: