Chute du Faucon noir (La)

Chute du Faucon noir (La)
Titre original:Chute du Faucon noir (La)
Réalisateur:Ridley Scott
Sortie:Cinéma
Durée:138 minutes
Date:20 février 2002
Note:
En août 1993, des soldats américains sont envoyés en Somalie, avec l'appui des Nations Unies, afin de remédier à la catastrophe humanitaire à laquelle est livrée la population, affamée par des chefs de guerre. Le 3 octobre, une opération d'envergure vise à capturer deux des proches associés de Mohamed Farrah Aidid, le maître de Mogadiscio. Mais l'infiltration dans un quartier non-sécurisé de la capitale rencontre une opposition armée féroce, qui mettra rapidement en péril les forces américaines terrestres et aériennes.

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

Pratiquement treize ans, jour pour jour, après les événements dépeints dans ce film, celui-ci résonne particulièrement fort pour des raisons difficiles à imaginer lors de sa sortie. En pleine post-production au mois de septembre fatidique et présenté à peine trois mois après au public américain, ce film de guerre dur et éprouvant a dû paraître à l'époque comme le symbole expiatoire d'une nation sous le choc. D'où probablement son succès commercial et sa consécration par deux Oscars, qui constituaient une façon de célébrer une certaine image de l'Amérique unie face à l'épreuve.
Cinq ans et deux guerres meurtrières et sans solution plus tard, La Chute du Faucon noir a encore gagné en pertinence pour des raisons que peu de gens auraient osé imaginer en 2001. Il est en effet impossible de ne pas voir, rétrospectivement, des parallèles flagrantes entre la mission périlleuse et peu glorieuse du film et ce qui se passe chaque jour sur le théâtre de guerre réelle en Irak et Afghanistan. Sauf que l'horreur ponctuelle de la fiction basée sur des événements de l'histoire récente constitue au mieux un aperçu poignant de la situation inextricable et mortelle dans laquelle évoluent au quotidien des milliers de soldats américains dans ces deux pays en crise.
Le cinéma n'a pas la force d'influencer directement l'Histoire, mais l'effet prémonitoire de ce film en particulier est assez étonnant. Selon la légende, le président Nixon était un admirateur de Patton, une épopée guerrière qui l'aurait renforcé dans sa décision de bombarder le Cambodge. Et si l'occupant de la Maison blanche de l'époque, qui y campe hélas toujours, était passé à côté de cette mise en garde contre l'ingérence dans des pays étrangers aux conflits trop complexes pour les tactiques musclées des Américains ? Ou pire encore, s'il avait mal compris le scénario plutôt lucide pour s'imaginer en libérateur fictif et auto-proclamé d'une menace fourbe et intangible ? Le mystère demeurera bien sûr toujours sur cette hypothèse, mais les ressemblances sont vraiment trop frappantes pour ne pas y soupçonner un lien.
Assez maintenant des suppositions extra-filmiques qui s'appliquent ici avec une exactitude comparable à l'affaire Lewinsky et la satire Des hommes d'influence. Car techniquement, le film est pratiquement irréprochable, un exemple supplémentaire de l'excellence du style de Ridley Scott. Le travail énorme entrepris sur la photo, le montage et le son ne se met ainsi jamais trop en avant, pour donner une vision chaotique de la guerre. De même, la distribution très solide s'efforce de rendre dignement hommage aux soldats tués pendant l'opération. Que l'accent du film repose sur le point de vue américain est logique, par contre la déshumanisation de l'ennemi somalien prend de temps en temps un caractère exagéré. Les quelques discours des responsables africains figurent ainsi comme des alibis d'une couverture équitable du conflit. Mais ils ne valent pas grand-chose face à la réplique révélatrice du général Garrison qui affirme que la situation en Somalie est plus complexe qu'en Irak. Que le monde a changé depuis ...

Revu le 28 septembre 2006, en DVD, en VO
Revu le 28 août 2008, en DVD, en VO
Revu le 25 mai 2010, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: