Voyage sous les mers 3D

Voyage sous les mers 3D
Titre original:Voyage sous les mers 3D
Réalisateur:Jean-Jacques Mantello, François Mantello
Sortie:Cinéma
Durée:81 minutes
Date:26 août 2009
Note:
Une tortue de mer entreprend le long périple de pondre ses oeufs sur la plage de sa propre naissance, à des milliers de kilomètres de la grande barrière de corail, où elle a grandi pendant des années. Sur son chemin, elle découvre un monde sous-marin enchanteur, peuplé de différentes espèces de requins, de dauphins, de baleines et de mammifères en voie d'extinction, comme le lamantin.

Critique de Tootpadu

Les tentatives de sensibilisation du grand public, quant aux changements néfastes et provoqués par l'homme de notre habitat naturel qu'est la Terre, se sont multipliées ces dernières années dans le genre documentaire. Alors que la fiction doit se contenter de quelques rares contes alarmistes, comme Le Jour d'après de Roland Emmerich, qui troque avec un peu trop d'opportunisme les menaces habituelles du film catastrophe contre les dangers du réchauffement climatique, la démarche est plus soutenue et responsable du côté du documentaire, comme l'ont pu montrer récemment Une vérité qui dérange de Davis Guggenheim, Nous resterons sur terre de Olivier Bourgeois et Pierre Barougier, ou encore Home de Yann Arthus-Bertrand. Cette co-production franco-britannique s'apparente surtout à l'élan de préservation, basé sur l'émerveillement devant la noblesse de la nature, d'Un jour sur terre de Alastair Fothergill et Mark Linfield, l'effet de la projection en trois dimensions et des animaux qui parlent, à la La Marche de l'empereur de Luc Jacquet, en sus.
L'impression d'immersion dans les profondeurs de l'océan est ainsi indéniable. La proximité bluffante avec des animaux rares est sans doute l'atout majeur d'un film, qui n'a malheureusement pas grand-chose d'autre à offrir à un public adulte. La narration, assurée pour la version française par Marion Cotillard, tout comme la construction dramatique du voyage s'adressent principalement aux enfants, qui seront plus réceptifs aux répliques répétitives, aux mises en garde banales et à un fond sonore et musical plutôt tendancieux. Le passage d'un message d'incitation au respect de l'environnement se fait sensiblement supplanter par la transmission d'idées reçues, comme la diabolisation des requins, contre laquelle Rob Stewart avait si vaillamment milité dans Les Seigneurs de la mer, et qui est à peine relativisée vers la fin ici.
La prouesse des prises récoltées sous les eaux aux quatre coins du globe ne suffit ainsi pas pour atténuer l'impact presque ennuyeux de la démarche didactique, aussi louable que maladroite. Pourquoi certains metteurs en scène de documentaire persistent-ils à penser que la grandeur et la beauté de la nature ont besoin d'une structure filmique artificielle et infantile pour attirer l'attention des spectateurs ?

Vu le 24 juin 2009, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VF

Note de Tootpadu: