Nous resterons sur Terre

Nous resterons sur Terre
Titre original:Nous resterons sur Terre
Réalisateur:Olivier Bourgeois, Pierre Barougier
Sortie:Cinéma
Durée:87 minutes
Date:08 avril 2009
Note:
L'humanité court à sa perte. Alors que notre civilisation nous incite à toujours consommer plus et à suivre l'emploi du temps mécanique de la vie citadine, nous perdons le lien avec et le respect de la nature. Le scientifique James Lovelock, le sociologue Edgar Morin, l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et l'activiste Wangari Maathai interviennent sur cette évolution préoccupante.

Critique de Tootpadu

Les réalisateurs de cette mise en garde contre les dérives de notre civilisation matérialiste disposent d'un talent visuel indéniable. Chaque plan de notre planète, côté nature ou côté béton, est d'une beauté à couper le souffle. Toutefois, de cette excellence dans la conception plastique de leur documentaire découle également le risque palpable de miner le discours qu'il est censé tenir. Même les témoins les plus repoussants de la course au profit sans égard pour l'environnement y maintiennent en effet un aspect visuel suffisamment séduisant pour relativiser leur impact dénonciateur. Que ce soient les serres énormes ou les bêtes découpées à la chaîne, ces images maintiennent un pouvoir de fascination, propre à l'évocation d'un monde meilleur moderne, qui va très probablement à l'encontre des intentions des réalisateurs.
Car à la base, Nous resterons sur Terre appartient au même genre de documentaire prophétique que Une vérité qui dérange, la démarche didactique en moins. Pendant très longtemps, il nous assène des images chocs, en dépit de leur beauté superficielle, et des messages pessimistes, pour n'opérer un revirement ultime vers l'espoir et la capacité de l'homme de changer face au danger que lors de la dernière intervention des personnalités interrogées. Dans ce contexte, ce que ces représentants de l'intelligentsia engagée ont à dire reste trop souvent dans l'abstrait. Symptomatique de l'approche vague et trop globale du documentaire, leurs commentaires brefs et parfois redondants ne vont jamais réellement et de façon pragmatique au coeur du problème.
Enfin, si nous n'aimons pas trop le ralenti au cinéma, l'abus de l'accéléré ne nous est pas pour autant plus supportable. Sans doute employé pour souligner les phénomènes de masse et le fanatisme de la vitesse de notre société, ce dispositif devient rapidement aussi lassant que la musique tendancieuse, qui tient ici le rôle de commentaire emphatique.

Vu le 16 février 2009, à la Salle Pathé Lamennais, en VO

Note de Tootpadu: