Seigneurs de la mer (Les)

Seigneurs de la mer (Les)
Titre original:Seigneurs de la mer (Les)
Réalisateur:Rob Stewart
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:09 avril 2008
Note:
Le photographe sous-marin Rob Stewart se passionne depuis l'enfance pour les requins. Il a passé de longues années à nager avec eux et à tenter d'inverser l'opinion publique négative qui pèse sur ces animaux, qui habitent les océans depuis plus de 400 millions ans. Alors que la population mondiale des requins est décimée cruellement chaque jour par des braconniers, qui chassent le roi des mers pour son aileron, une délicatesse en Asie, Rob Stewart part avec le capitaine Paul Watson et son association écologique Sea Shepherd vers les îles Galapagos et au large du Costa Rica, pour préserver les derniers domaines protégés des requins.

Critique de Tootpadu

L'idéalisme et le militantisme font bon ménage dans ce documentaire engagé. Poussé presque malgré lui sur le chemin de la protection active, l'amateur de la vie sous-marine en général et des requins en particulier Rob Stewart relève plutôt adroitement quelques préjugés persistants. Il dresse en effet un portrait très flatteur de ces prédateurs marins, les victimes pratiquement innocentes d'une diabolisation de la part des médias.
Mais les requins courent un plus gros risque que les quelques nageurs effrayés ou les plages fermées par précaution. Leur mauvaise réputation aidant, ces seigneurs des océans sont progressivement menacés d'extinction à cause d'une pêche sauvage et cruelle, sans que l'opinion publique s'en offusque. Le but principal du documentaire est alors de rendre visibles ces crimes contre la nature, commis à l'abri des regards sur la surface immense des océans. Au risque d'être simpliste, la morale du film revient à une mise en garde sur la disparition irréversible des trésors marins à la beauté incommensurable, largement mise en valeur au début, par la faute et l'insouciance de l'homme.
L'engagement sans retenue de Stewart rend quelques maladresses narratives d'autant plus facilement excusables. Il ne devient ainsi pas tout à fait clair en quoi son retour clandestin au Costa Rica aiderait la préservation de la réserve naturelle. A moins que toutes les difficultés pour y arriver aient valu la peine, rien que pour nager, peut-être une dernière fois, avec les requins. La structure pas toujours très concluante du film n'enlève cependant rien à sa lucidité sur les rapports de force en jeu dans cette guerre entre la course au profit et celle, plus durable, au maintien de l'équilibre de l'éco-système marin. Car à quoi nous servira-t-il un jour de manger de la soupe à l'aileron de requin, si notre planète devient de moins en moins habitable en raison des dérèglements écologiques provoqués par nous-mêmes ?

Vu le 10 mars 2008, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: