Un jour sur terre

Un jour sur terre
Titre original:Un jour sur terre
Réalisateur:Alastair Fothergill, Mark Linfield
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:10 octobre 2007
Note:
Du pôle Nord à l'Antarctique, un voyage à travers les merveilles de la flore et de la faune de notre planète miracle. Si ce n'était pour son inclinaison de 23,5° par rapport au soleil, due à l'impact d'un énorme astéroïde il y a cinq milliards d'années, la Terre n'aurait pas connu les changements de saison. Ce sont ces fluctuations de la température qui ont permis l'apparition de la vie, là où la présence de l'eau et de la lumière la permettent.

Critique de Tootpadu

En général, nous n'apprécions pas vraiment les documentaires animaliers. Toutes ces Planète bleue ou blanche nous indiffèrent dans leur quête d'images splendides, sur fond d'une structure narrative hautement arbitraire. Les animaux ne comptent pas vraiment parmi les sujets d'études les plus intéressants, en tout cas pas dans le cadre d'un panorama dépourvu du moindre discours. Ce n'est qu'en interagissant avec l'homme, comme dans l'excellent Grizzly Man, que la nature gagne en intérêt et que sa splendeur indéniable trouve un moyen d'expression passionnant au cinéma.
Cette production britannique ne déroge pas réellement à la règle des deux films cités plus haut. La suite des différents écosystèmes au fil des saisons et en descendant du nord au sud sur le globe paraît une fois de plus comme un artifice, censé relier des images disparates entre elles. Les motifs récurrents, choisis pour apporter une impression d'unité à l'ensemble du film, comme la lutte pour la survie contre la famine ou les prédateurs et le cycle de la vie, peinent ainsi à dynamiser le récit. De même, la référence régulière à l'impact du réchauffement climatique prend parfois une allure trop pesante. Certes, la hausse des températures causée par l'influence de l'homme est en voie de devenir une catastrophe planétaire. Mais les explications et les incitations de ce documentaire-ci restent trop à la surface du problème, à l'opposé de l'argumentation plus convaincante d'Une vérité qui dérange, par exemple.
Après tant de points plutôt négatifs, il va peut-être vous surprendre que nous avons néanmoins apprécié ce documentaire épique. Pour cela essentiellement deux raisons : d'abord la qualité exceptionnelle des prises. Tourné en haute définition et avec du matériel technique de dernière génération, Un jour sur terre est un véritable festin pour les yeux. Le vieil adage "comme si vous y étiez" n'a que rarement été aussi pertinent, puisque la caméra nous emmène au coeur d'endroits si confidentiels et dangeureux qu'on ne peut qu'en être émerveillé. Et puis, la bande originale majestueuse de George Fenton traduit pour une fois avec puissance les implications tragiques ou joyeuses du monde sauvage, tiraillé entre la beauté et la cruauté.

Vu le 10 septembre 2007, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VF

Note de Tootpadu: