
Titre original: | REC 2 |
Réalisateur: | Jaume Balaguero, Paco Plaza |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 84 minutes |
Date: | 23 décembre 2009 |
Note: | |
Les habitants d'un immeuble résidentiel à Barcelone ont apparemment été infectés par un horrible virus. Les autorités ont scellé les entrées, afin d'éviter toute contamination. Pour rétablir le contact avec les victimes et récolter le plus d'informations possibles sur ce fléau mystérieux, une brigade d'intervention spéciale sous les ordres du docteur Owen est dépêchée sur place.
Critique de Tootpadu
L'arrière-goût fade du remake américain est à peine passé, que les créateurs espagnols d'un des meilleurs films d'horreur de ces dernières années s'emploient à nous en concocter une suite, qui est censé poursuivre les frissons remarquables du premier. Mais comme ce fut déjà le cas plus tôt cette année, avec la deuxième descente dans les grottes hantées de The Descent, le retour sur le lieu du crime cinématographique de haut vol s'avère infiniment plus modeste et conventionnel ici que le choc initial. Nous n'avons nullement l'intention de douter de l'intégrité artistique des réalisateurs Jaume Balaguero et Paco Plaza. Mais cette suite tout juste correcte ne peut pas se débarrasser d'un air d'opportunisme mercantile, qui privilégie les recettes éprouvées au lieu de poursuivre sur la voie plutôt innovante, et en tout cas diablement efficace, de l'original.
La pureté de l'horreur, qui avait différencié REC de la plupart des autres massacres sanguinaires à huis clos, est sensiblement diluée dans cette suite immédiate, qui reprend exactement là où le premier nous avait laissé en suspens. Hélas, à l'image de The Descent Part 2, l'action emprunte désormais la voie la plus convenue et prévisible, afin de susciter une horreur jamais très excitante. Le rythme soutenu de l'original est supplanté ici par une narration plus approximative, qui a du mal à jongler entre la mission des policiers spéciaux, les références trop nombreuses à L'Exorciste, et une menace toujours aussi mortelle, mais sensiblement moins inquiétante. Contrairement à l'investissement viscéral suscité par l'intensité de l'original, le carnage minutieusement calculé de la suite n'a guère éveillé d'émois en nous. La faute pour cette indifférence toute relative à l'accumulation de clichés peu palpitants et à une structure narrative, qui aurait très bien pu se passer de l'action annexe autour des intrus adolescents, complètement dispensable, voire nuisible au ton oppressant de l'ensemble du film.
Il ne reste alors plus qu'un film d'horreur assez solide, mais guère exceptionnel, qui démontre à quel point l'original était un coup de maître unique, qu'il vaudrait mieux respecter et laisser tranquille, au lieu de mettre en péril sa pérennité filmique à travers une série de resucées sans gloire et sans justification artistique.
Vu le 18 novembre 2009, au Club 13, en VO
Note de Tootpadu: