Descent Part 2 (The)

Descent Part 2 (The)
Titre original:Descent Part 2 (The)
Réalisateur:Jon Harris
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:14 octobre 2009
Note:
Six femmes sont portées disparues dans les grottes sous les Appalaches. Alors que l'équipe de spéléologues de Dan Shepherd est à pied d'oeuvre depuis vingt-quatre heures pour les retrouver, Sarah, une des disparues, refait surface et est admise à l'hôpital en état de choc. Puisqu'elle ne se souvient plus de rien, le shérif Vaines insiste pour la ramener sous terre, afin de retrouver ses cinq amies. Sous la direction de Dan Shepherd et de deux de ses collègues, Vaines, Sarah et la commissaire Elen Rios descendent à travers l'ascenseur d'une vieille mine dans les grottes, où une menace féroce rôde toujours.

Critique de Tootpadu

Avant de découvrir dans trois mois REC 2, la suite de l'autre film d'horreur marquant de ces dernières années, voici une deuxième descente aux enfers, qui tente vaillamment de singer les frissons extrêmes qu'a su provoquer chez nous l'excellent The Descent de Neil Marshall. Et comme c'est hélas la règle avec ces resucées à finalité commerciale, cette suite honnête est loin d'égaler la brillance dans la création de la peur viscérale et psychologique, avec laquelle l'original nous avait collés sur notre siège de cinéma. Les conventions d'un film d'horreur classique sont sagement respectées ici, ce qui nous garantit un divertissement convenable, mais guère mémorable.
Nos plus grandes réserves s'appuient sur les lacunes manifestes du scénario, dont la prémisse, tout comme la conclusion, ne tiennent simplement pas debout. Si le fait improbable de retrouver des survivants à chaque tournant du labyrinthe des grottes peut encore s'expliquer par une volonté de continuité avec l'original - sans oublier le besoin de travailler des comédiennes assez peu connues du premier film -, les motivations, ou plutôt le manque de réticence des personnages à s'investir dans une mission aussi périlleuse et suspecte, nous laissent pour le moins perplexes. Sur des bases aussi fragiles et artificielles, aucune intrigue prenante et crédible ne peut se construire. Pourtant, c'est la tension entre l'aventure innocente des filles et l'énormité de la menace cruelle qu'elles devaient affronter, qui avait rendu l'original aussi intense.
Rien de cela dans le cas présent, où la faiblesse du rythme global nous oblige davantage à trouver notre bonheur ailleurs, du côté de petits morceaux de bravoure isolés. Les massacres en tout genre ne manquent ainsi pas plus à l'appel que quelques rares idées bien glauques et jouissivement dégueulasses. En dépit d'une tendance à célébrer une fois de plus la ténacité et le sens de survie des femmes, aux dépens des personnages masculins, pratiquement tous crétins et dispensables, The Descent Part 2 ne réussit jamais à être plus qu'une copie pâlichonne d'un des meilleurs films d'horreur de la décennie, qui aurait très bien pu se passer d'une telle ignominie cinématographique anodine.

Vu le 24 septembre 2009, à la Salle Pathé Lamennais, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Neil Marshall réalisa The Descent et imposa sa patte dans le genre horrifique. Son film fut remarquable et s'imposa dès sa sortie, pendant l'été 2005, comme un des classiques à ranger à côté de La Chose et de Halloween de John Carpenter. Son film dynamita ce genre en imposant un casting essentiellement féminin et surtout un climat poisseux et horrifique, propice au monde souterrain obscur. Cette réussite fut couronnée non seulement par un énorme succès public, mais également critique. La fin européenne, dans laquelle Sarah ne sortait pas de la grotte et se laissait aller a ses instincts primaires, a dû être modifiée pour le marché américain. Dans cette autre fin, à partir de laquelle l'histoire de cette suite reprend, elle réussissait à s'extirper de la grotte. L'héroïne devenue amnésique est contrainte par la police locale de retourner sur les lieux où elle a perdu ses amies. L'Horreur peut de nouveau se reproduire.

Neil Marshall, crédité uniquement comme producteur exécutif, laisse sa place ici à Jon Harris. Ce réalisateur, qui a dû à première vue trop regarder Halloween 2, ne fait que nous soumettre un remake guère attrayant du premier film. L'action se situe comme dans Halloween 2 vingt-quatre heures après l'original et montre l'héroïne principale dans sa chambre d'hôpital. Elle devra de nouveau affronter le mal absolu.

Au lieu de nous proposer un film surpassant le premier, les scénaristes n'arrivent ni à créer un climat réellement angoissant, ni à apporter des éléments nouveaux à l'histoire. Le spectateur devra sûrement attendre un troisième volet, pour enfin comprendre d'où viennent ces ghouls aveugles (d'une création génétique peut-être ... ?).

Ce film, comme la plupart des suites de films d'horreur cultes, semble uniquement voué à montrer encore plus d'hémoglobine et des morts les plus atroces possibles, soit tous les artifices des slashers de base. Malgré les apparences, je suis ressorti de ce film assez déçu, car autant The Descent avait marqué ma mémoire, au point d'être un DVD indispensensble de ma vidéothèque, autant ce film est juste un film d'exploitation.

Le réalisateur novice est sûrement une des causes de cet échec, car il n'arrive pas à s'imposer et à apporter sa patte. La réalisation de Neil Marshall fait ainsi cruellement défaut. Espérons qu'il reviendra derrière la caméra pour clore en beauté cette saga.

Vu le 24 septembre 2009, à la Salle Pathé Lamennais, en VO

Note de Mulder: