Titre original: | Descent (The) |
Réalisateur: | Neil Marshall |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 100 minutes |
Date: | 12 octobre 2005 |
Note: | |
En plein milieu du massif des Appalaches, six jeunes femmes se donnent rendez-vous pour une expédition spéléologique.
Soudain, un éboulement bloque le chemin du retour. Alors qu'elles tentent de trouver une autre issue, elles réalisent qu'elles ne sont pas seules. Quelque chose est là, sous terre, avec elles... Quelque chose de terriblement dangereux décidé à les traquer une à une...
http://www.thedescentthemovie.com/
(Source Allociné)
Critique de Mulder
Rares sont les films d'horreur réellement réussis et qui atteignent leur objectif principal: clouer le spectateur sur son fauteuil et lui faire connaitre la peur de sa vie. Ce second film de Neil Marshall atteint brillamment cet objectif. Non seulement, ce réalisateur réussit avec un maigre budget à recréer un monde malsain où l'absence de lumière domine, mais il arrive aussi à créer de véritables monstres qui resteront comme l'alien de Ridley Scott gravés dans notre mémoire de cinéphile.
Neil Marshall réussit à nous étonner dans son second film, car on sent qu'il a compris l'ensemble des erreurs commises dans son premier film Dog soldier et semble reprendre le point de départ de ce premier film pour nous imposer cette vision de l'horreur absolue ...
On pourrait même voir dans ce film ce qu'aurait dû être véritablement Land of the dead si George Romero n'avait pas vendu son âme à Hollywood. Dans les scènes d'horreur de ce film, il n'y a aucune concession. L'accident de voiture est très, même trop réaliste et nous laisse une vision d'effroi total. Cette vision se poursuit tout au long du film car non seulement les héroïnes vont connaitre aucun répit lors de leur expédition spéléologique mais vont devoir affronter une nouvelle race de monstre ...
Ce film est donc à voir et à revoir pour tout passionné de cinéma pour analyser comment faire peur avec peu de moyens ...
On attend avec impatience le nouveau film de Neil Marshall en espérant de ne pas avoir à attendre 3 ans...
Vu au Gaumont de Disneyland Paris le 12/10/05 salle 10 séance de 10h45
Note de Mulder:
Critique de Tootpadu
Comme pour pratiquement tout dans la vie, il n'y a pas de recette miracle pour créer de la peur issue de l'horreur au cinéma. La plupart des films qui tentent de manipuler nos craintes les plus intimes y croient pourtant, d'où une répétition très lassante de thèmes et d'effets qui ne font plus sursauter que les gamins et les âmes trop sensibles. Arguer que The Descent réinvente le genre serait de la peine perdue, par contre, il sait s'approprier notre appréhension du noir et des espaces exigus avec une efficacité époustouflante !
La tension dans cette expédition spéléologique macabre monte en deux, voire trois temps. L'introduction peut être comprise soit comme une fausse piste, dont le film regorge dans tous les sens du terme, soit comme l'établissement d'un ton entièrement dépourvu de pitié et d'humanité. Une des grandes qualités du film est en effet de ne jamais se laisser amadouer par le destin tragique de ses héroïnes, mais d'insister au contraire que seule la plus coriace et impitoyable est prête à s'en sortir, et encore ... Peu de temps n'est investi dans la présentation des six membres du groupe, une façon très directe de ne pas s'encombrer avec des éléments psychologiques et relationnels superflus. Car l'horreur que les jeunes femmes auront à affronter dans la grotte révèlera avec une force infiniment plus immédiate leurs traits de caractère respectifs. Après, notre appréciation sans modération est difficile à partager entre les deux grands blocs principaux de l'intrigue : l'expédition et l'égarement ou bien l'affrontement du monstre des grottes. Chacune à sa manière, ces parties sont des bijoux dans leur catégorie, et peut-être même toutes catégories confondues. L'aspect aventurier de la descente est traduit admirablement par le comportement des femmes, d'abord hésitantes les unes et fonceuses les autres, et puis progressivement, la panique s'installe dans chacune d'entre elles. Le combat pour la survie s'inscrit cependant dans la tradition du film d'horreur le plus viscéral et jouissif, avec de l'hémoglobine qui coule à flots et l'altruisme du groupe qui fout le camp. Quant à la fin, elle est la conclusion logique et satisfaisante d'un récit qui a gardé un mépris naturel envers la complaisance tout au long du film.
Les deux accomplissements majeurs du film se trouvent dans le domaine de la mise en scène et de la bande originale. Pour son deuxième film, après le confidentiel Dog Soldiers, Neil Marshall s'inspire avec une précision exceptionnelle des meilleurs ingrédients de genres aussi divers que le film d'horreur et d'action. Il a beau ne pas disposer d'un seul élément vraiment original, jusqu'à trouver une ressemblance peu flatteuse entre ses monstres et la créature d'une trilogie récente, son film les redécouvre en quelque sorte, ou au moins il les agence avec une densité qui donne l'illusion de la perfection. Sa main ferme derrière la caméra nous garantit ainsi des poussées d'adrénaline constantes. Mais c'est probablement la musique omniprésente et puissante qui nous aspire irrémédiablement dans le gouffre de l'horreur. Pratiquement un sans-faute, à l'exception d'une poussée malgré tout trop hystérique dans une séquence à la lumière verte, la partition de David Julyan, jusqu'à présent le compositeur attitré de Christopher Nolan, est un exemple brillant du pouvoir suggestif d'une musique de film inspirée.
Vu le 18 octobre 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 21, en VO
Note de Tootpadu: