REC

REC
Titre original:REC
Réalisateur:Jaume Balaguero, Paco Plaza
Sortie:Cinéma
Durée:79 minutes
Date:23 avril 2008
Note:
Angela Vidal, une journaliste de la chaîne locale, s'installe avec son caméraman Pablo dans une caserne de pompiers pendant la nuit, afin de filmer le quotidien des secouristes pour son émission "Pendant que vous dormez". Rien ne se passe pendant les premières heures, jusqu'à ce que l'unité, qu'Angela suit, est appelée pour secourir une dame âgée en détresse. Tous les habitants de l'immeuble s'inquiètent en effet pour leur voisine, qui pousse des cris horribles depuis son appartement. Cette intervention apparemment anodine tourne vite au cauchemar.

Critique de Tootpadu

Tout le spectre de l'horreur est mis en oeuvre dans ce film espagnol diaboliquement efficace. Les deux réalisateurs n'ont en fait pas tellement innové, mais plutôt appliqué tout ce que le genre de l'horreur a de plus effrayant d'une manière particulièrement astucieuse. Le résultat est une descente progressive aux enfers, qui vous donnera certainement la chair de poule !
La progression du récit est des plus classiques : de l'attente presque ennuyeuse dans la caserne, en passant par l'intérêt naissant de l'observation de l'intervention et de l'inquiétude face aux événements sanglants, jusqu'à l'horreur à l'état pur, lorsque l'ampleur du désastre se profile. Rien de particulièrement original dans cette structure narrative, qui fait magistralement monter la tension. Et pourtant, par le dispositif formel de la caméra de télé comme unique point de vue, le récit adopte une dynamique de la peur quasiment insupportable.
En limitant le champ visuel à ce que le caméraman voit à travers son objectif, les réalisateurs s'ouvrent des possibilités énormes dans le traitement du hors-champ et du son. Bien plus encore que les ellipses plus ou moins volontaires, c'est la menace diffuse qui guette hors du cadre, c'est-à-dire hors de la vue, qui nous pousse au paroxysme de la terreur. Cette peur viscérale est sublimée une première fois, lorsque Pablo monte pour épier les agissements du médecin, pour se sauver en panique, dès qu'il voit les atrocités qui se passent à l'intérieur. Sauf qu'Angela, hors cadre, ne voit pas ce que nous voyons et qu'elle accentue par conséquent la tension par ses interrogations terrifiées en voix off. Et puis, la peur ancestrale de l'obscurité est mise à profit à la fin, lors d'un affrontement particulièrement intense.
Il n'y a pas de doute : nous tenons là le film d'horreur le plus flippant depuis The Descent !!

Vu le 10 mars 2008, au Club 13, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

L’Espagne semble réellement être le pays du renouveau du cinéma de genre. Après avoir su révolutionner le genre de la comédie dans les années 80 (Pedro Almodovar), elle est enclin actuellement à booster le genre horrifique. Après L'Orphelinat, voici le nouveau choc venu d’Espagne. Jaume Balaguero n’est pas un réalisateur novice au genre, il avait déjà marqué nos mémoires via ses précédents films très réussis : La Secte sans nom, Fragile et surtout Darkness dont REC est très proche, car partant de la normalité, il vire de plus en plus vers le fantastique pur (ce n’est qu’à la fin du film qu’est abordé le thème de la possession).

REC reprend ainsi les différents éléments que l’on retrouve dans les principaux films classiques de ce genre : un lieu isolé (ou rendu plutôt impénétrable), des événements qui s’enchaînent et deviennent de plus en plus violents, une héroïne qui se révèle forte, des évènements surnaturels (dans ce cas précis, on traite de la possession). Tous ces éléments s’enchainant entre eux font monter l’angoisse à son paroxysme et toute la salle rentre donc de plein pied après une introduction assez longue dans l’horreur pur.

Ce film est une réelle réussite, malgré un budget très serré. Les deux jeunes réalisateurs ont réussi, en imposant leur propre style, à concevoir un excellent film d’horreur, qui restera longtemps dans nos mémoires.

On attend avec une certaine impatience leurs nouveaux films !

Vu le 25 avril 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 8, en VF

Note de Mulder: