Gypsy Caravan

Titre original:	Gypsy Caravan
Réalisateur:	Jasmine Dellal
Sortie:	Cinéma
Durée:	116 minutes
Date:	20 juin 2007
Note:

Pendant six semaines, une tournée de musiciens tziganes traverse les Etats-Unis. Rassemblés sous le nom "Gypsy Caravan", cinq groupes venus de quatre pays différents vont faire vivre leur tradition musicale commune, qui a pris des formes très diverses à travers les siècles. On y trouve la reine des Tziganes, Esma Redzepova de Macédoine, deux groupes de Roumanie, la Fanfare Ciocarlia et Taraf de Haïdouks, le groupe Maharaja du Rajasthan en Inde, ainsi que l'ensemble flamenco d'Antonio el Pipa.

Critique de Tootpadu

Les Tziganes, ou les "gens du voyage" comme on les appelle avec une certaine hypocrisie bien-pensante en France, n'ont pas vraiment bonne presse dans nos contrées. Avec une réputation fondée sur des troubles de l'ordre et la mendicité comme principale vitrine publique, ce peuple disséminé à travers l'Europe sans toit, ni loi, est peut-être la dernière minorité assez aisément discriminée chez nous. Si ce documentaire engagé permet ne serait-ce qu'un tout petit peu d'améliorer cette image éronnée d'un peuple de voleurs sales et fourbes, il aura atteint son objectif.
Grâce à la musique, les différentes déclinaisons de l'identité tzigane se retrouvent ici autour d'une tournée de concerts riches en métissages et découvertes. Derrière la bonne humeur qui anime la vie sur la route, même lorsque l'épuisement physique pèse vers la fin de la tournée, la réalisatrice Jasmine Dellal n'oublie jamais l'opportunité ludique que représente son documentaire. Outre la mise en perspective du sort de la communauté tzigane, elle s'applique à montrer le cadre de vie très modeste de ses musiciens et danseurs brillants sur scène. Le va-et-vient entre les séquences des concerts et les visites chez les artistes dans leurs propres villages est certes un dispositif d'une grande simplicité. Mais il permet également de faire connaissance avec les principaux participants de l'aventure et d'éprouver, par conséquent, la même mélancolie qu'eux à l'issue de la dernière représentation. La dimension humaine de l'entreprise est ainsi préservée, ou mieux encore, elle est mise au centre d'une rencontre incroyablement riche en termes musicaux, sociaux et historiques.

Vu le 25 avril 2007, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: