Prix - Oscar d'honneur à chef décorateur légendaire

Par Tootpadu, 12 décembre 2007

L'Académie des Arts et Sciences du Cinéma poursuit dans sa politique de reconnaissance des artistes exceptionnels en dehors des acteurs ou réalisateurs célèbres, en annonçant ce jour que l'Oscar d'honneur de la prochaine cérémonie sera décerné au chef décorateur Robert Boyle. Récemment, ce sont des artistes aussi divers que le chorégraphe Michael Kidd, le chef opérateur Jack Cardiff, le scénariste Ernest Lehman et, au mois de février passé, le compositeur Ennio Morricone qui ont été récompensé de la sorte. Toutefois, dans l'histoire de l'Académie, des cas isolés semblables se trouvent aussi antérieurement, comme par exemple l'Oscar d'honneur attribué au cascadeur Yakima Canutt en 1967.

Robert Boyle avait commencé sa carrière sur Le Loup-garou avec Lon Chaney jr. en 1941, en tant qu'assistant décorateur. Il avait occupé ce même poste sur deux films d'Alfred Hitchcock : Cinquième colonne et L'Ombre d'un doute. Il retrouva le maître du suspense dans les années 1950, désormais en tant que chef décorateur, pour La Mort aux trousses, Les Oiseaux et Pas de printemps pour Marnie.

Robert Boyle collabora également avec Jack Arnold (It Came From Outer Space), Norman Jewison (Le Piment de la vie, Les Russes arrivent, L'Affaire Thomas Crown, Gaily, Gaily, Un violon sur le toit), Richard Brooks (De sang-froid, La Chevauchée sauvage), Don Siegel (Le Dernier des géants) et J. Lee Thompson (Les Nerfs à vif).

Pendant les années 1980, Boyle était responsable des décors de quelques comédies populaires comme La Bidasse, La Cage aux poules, Staying Alive, Explorers, Jumpin' Jack Flash et Dragnet. Dans un tel contexte commercial, son dernier film est un choix des plus étonnants : Le Pas suspendu de la cigogne de Theo Angelopoulos en 1991.

Âgé de 98 ans depuis le mois d'octobre, Robert Boyle est le plus vieux gagnant d'un Oscar honorifique. En cas de décès entre le jour de l'annonce et la cérémonie, le 24 février 2008, l'Oscar devra être accepté par ses proches, comme ce fut tristement le cas des prix d'Edward G. Robinson et Audrey Hepburn.