Prey

"If it bleeds, we can kill it." - Predator

La saga cinématographique Predator n’aura cessé de retenir notre attention depuis le film Predator (1987) de John McTiernan dans lequel en pleine d’Amérique centrale le major Alan Dutch Schaefer incarné par Arnold Schwarzenegger affrontait ce puissant extraterrestre. Suivi par Predator 2 (1990) de Stephen Hopkins, Predators (2010) de Nimród Antal, The Predator (2018) de Shane Black et deux crossovers avec l’univers d’Alien, Alien vs. Predator (2004) de Paul W. S. Anderson et Aliens vs. Predator: Requiem (2007) des frères Strause, l’univers cinématographique donna non seulement naissance à un personnage iconique mais fut également  la source de nombreux comics, jeux-vidéo et autres produits dérivés. Alors que l’on attendant que cette préquelle puisse également sortir au cinéma, la première surprise fut d’apprendre que celui-ci sortirait aux Etats-Unis sur la plateforme en ligne de vidéo à la demande Hulu et aussi en France sur Disney+. Réalisé par Dan Trachtenberg (10 Cloverfield Lane (2016)) ce film se veut être la première venue sur terre d’un représentant de cette race extraterrestre mais aussi son premier affrontement avec des humains. 

Le scénario de Patrick Aison trouve la parfaite approche non seulement pour retrouver la force émotionnelle des deux premiers films mais aussi une piste de développement originale en plaçant l’action en 1719 et en montrant comment une tribu de comanches en équilibre avec son milieu naturel va devoir faire face à une créature surentrainée aussi capable d’affronter des animaux dangereux comme un loup et un ours que d’être pratiquement inviisble. La jeune héroine Naru de cette trbu tient à suivre les traces de son grand frère Taabe et à devenir une guerrière reconnue pour son courage, intelligence et sa force. 

Alors que la plupart des blockbusters américains et précédents volets de cette saga cinématographique ont tendance à aller directement à des scènes d’action, Prey préfère se focaliser dans un premier temps sur la manière de vivre de cette tribu de commandes au point de nous rappeler le film de Kevin Costner Danse avec les loups (1990). Il en ressort un grand soin visible à l’écran de dresser un portrait réaliste de la nation Comanche, dans un authentique respect des peuples autochtones qui la composent. Les rôles principaux ont ainsi été attribués à de véritables Amérindiens. Connue pour son attachement à l’histoire et aux différentes cultures indiennes, la productrice Jhane Myers – également réalisatrice et membre du Festival de Sundance – appartient également à la nation Comanche.

Le réalisateur Dan Trachtenberg bénéficie ainsi non seulement d’un casting solide mais aussi d’un scénario qui a parfaitement assimilé les éléments fondateurs de la saga cinématographique Predator que cela soit la vision de cette créature mais aussi sa manière de se mouvoir et d’être une véritable arme à tuer à la force herculéenne et aux nombreux gadgets la rendant aussi dangereuse que pratiquement invulnérable. Naru est parfaitement campée par la jeune comédienne Amber Midthunder qui lui donne non seulement sa fragilité mais aussi toute sa force. Les affrontements entre Naru et le Predator nous rappellent notamment ceux du premier film notamment par cette scène dans laquelle couverte de boue elle essaye d’échapper au Predator et de lutter à armes égales. De la même manière malgré sa sortie directe sur Hulu / Disney+ ce film se révèle plutôt assez violent et n’hésite pas à notre grand plaisir d’aller dans le gore et à faire gicler le sang.

Certes les effets spéciaux ne sont peut-être pas tous parfaits notamment en ce qui concerne la faune animale mais la réalisation maitrisée de Dan Trachtenberg donne à Prey une véritable stature qui repose sur deux perspectives différentes, celle du Predator et celle de Naru au point de trouver le parfait équilibre entre le film d’aventure et de science-fiction alors que de nombreux autres films n’ont guère trouvés la bonne approche comme ce fut le cas pour Cowboys et Envahisseurs (Cowboys and Aliens) (2011). Les dialogues en véritable langage amérindien apportent une solide structure au film et lui évite de tomber dans la simple exploitation d’un univers de science-fiction adulé par le public. Le réalisateur Dan Trachtenberg ne choisit jamais la facilité et se révèle être un excellent narrateur pour donner vie à son film. Il réussi ainsi à faire de ce film l’un des plus réussis de cette saga cinématographique après celui de John McTiernan qui s’est imposé comme un modèle du genre à travers les années.

Alors que les précédents films étaient plus ou moins convaincants, Prey retrouve intact tout le charme du film original. Le grand soin apporté aussi bien à la photographie du film qu’à son aspect sonore fait que nous nous laissons immerger dans ce film qui donne au public ce qu’il attend de cet univers mais aussi présente de nombreuses surprises qui le rendent totalement immersif.

Prey
Réalisé par Dan Trachtenberg
Scénario par Patrick Aison
Histoire par Dan Trachtenberg, Patrick Aison
Basé sur les personnages de Jim Thomas, John Thomas
Produit par John Davis, Marty P. Ewing, Jhane Myers
Avec Amber Midthunder, Dakota Beavers, Dane DiLiegro, Stormee Kipp, Michelle Thrush, Julian Black Antelope
Image : Jeff Cutter
Montage : Angela M. Catanzaro, Claudia Castello
Musique : Sarah Schachner
Sociétés de production : 20th Century Studios, Davis Entertainment, Lawrence Gordon Productions
Distribué par Hulu (Etats-Unis), Star+ (Amérique latine), Disney+ (International)
Dates de sortie : 21 juillet 2022 (Comic-Con de San Diego), 5 août 2022 (États-Unis, France).
Durée : 99 minutes

Vu le 21 juillet 2022 au AMC Mission Valley 20 (San Diego)

Note de Mulder: