Mr Wolff

“I cannot say that I know you well
But you can't lie to me with all these books that you sell
I'm not trying to follow you to the end of the world
I'm just trying to leave something behind”
Sean Rowe – To leave something behind

Gavin O’Connor avait capté toute notre attention en nous proposant un film d’action spectaculaire sur un tournoi d’arts martiaux mixtes (Warrior, 2011). En dépoussiérant le genre western vieillissant il avait signé l’année dernière un magnifique film avec la comédienne Natalie Portman (Jane Got a Gun, 2015). C’est donc avec une réelle attention que nous attendions de découvrir son nouveau film Mr Wolff.

Comme la plupart de ces films précédents, le réalisateur ne se contente pas de livrer des simples formules toutes faites et s’apparentant à un seul genre de film. De la même manière que Warrior n’était pas qu’un film sur un championnat mais plutôt un film sur les valeurs morales et familiales, Mr Wolff (The Accountant) mélange intelligemment l’étude de caractère, le thriller et le film d’action avec un talent indéniable. On découvre ainsi à travers différents flashbacks, le passé de Christian Wolff un enfant autiste devenu expert-comptable à son compte et ayant travaillé pour de nombreux mafieux pour gérer des comptes sensibles. Ancien fils d’un militaire et baloté avec son jeune frère et son père dans différentes bases militaires il a également pu développer le maniement de plusieurs armes et les différentes formes de combat. Alors que la brigade anti-criminalité du ministère des Finances tente de découvrir qui est ce comptable se trouvant en relation avec différents membres mafieux, Christian Wolff décide de travailler pour un client plus traditionnel, une entreprise de robotique. Malheureusement cette société présente une comptabilité douteuse.

Loin d’être une succession de scènes d’actions spectaculaires et pourtant très nombreuses ici, Mr Wolff réussit à créer une véritable ambiance et à dresser le portrait d’un personnage ambigu, d’un justicier moderne aussi à l’aise avec les chiffres qu’avec les différentes techniques de guerre. L’omniprésence de la violence au sein du récit donne également à ce film une tonalité nettement plus adulte et mature que la plupart des films de ce genre actuel. Le réalisateur signe de nouvelle fois un film parfaitement maitrisé reposant non seulement sur un scénario distillant de nombreuses pistes de recherche mais surtout sur un casting retenant toute notre attention. Au-delà de la présence de Ben Affleck dans l’un de ses meilleurs rôles (qui annonce pour son prochain retour au rôle de Bruce Wayne / Batman qu’il est bien le choix parfait), Anna Kendrick (Dana Cummings), J.K. Simmons (Ray King), Jon Bernthal (Brax), Andy Umberger (Ed Chilton), Cynthia Addai-Robinson (Marybeth Medina) et John Lithgow (Lamar Blackburn). Par un curieux hasard, on retrouve donc au générique de ce film deux comédiens qui ont donné vie à des personnes de l’univers d’un autre justicier, Daredevil. Ben Affleck ayant interprété ce personnage tandis que Jon Bernthal est le nouveau visage de Franck Castle / Le Punisher. L’affrontement final entre leurs personnages s’impose ainsi comme l’une des meilleures scènes de ce film pleine de bonnes surprises et sachant parfaitement jouer avec les nerfs des spectateurs.  Une nouvelle fois, on retrouve à la musique de ce film le compositeur Mark Isham. Celui-ci a déjà collaboré avec le réalisateur Gavin O'Connor sur deux autres de ces films Miracle (2004) et Warrior (2011). La musique colle parfaitement avec le climat du film et renforce notre totale immersion.

Alors que le dernier volet de Jason Bourne sorti en salles en aout dernier nous avait déçus, Mr Wolff lui obtient notre totale adhésion. La mise en scène efficace de Gavin O’Connor fait de nouveau des étincelles et nous permet de découvrir l’un des meilleurs films d’action de cette année. Notre conseil : allez le voir en salles dès maintenant et n’attendez pas sa sortie en vidéo dans quelques mois…

Vu le 04 novembre 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 3, A18 en VF

Note de Mulder: