Iron Man 2

Iron Man 2
Titre original:Iron Man 2
Réalisateur:Jon Favreau
Sortie:Cinéma
Durée:125 minutes
Date:28 avril 2010
Note:
Le richissime industriel Tony Stark profite sans compter du prestige que son rôle d'Iron Man, sauveur de l'humanité, lui a conféré. Son combat contre le mal, qui s'est soldé par une période de paix sans précédent, attire également les convoitises de l'armée américaine et d'autres marchands d'armes, désireux d'exploiter à leur tour l'armure infaillible du super-héros. Alors que Stark inaugure près de New York une exposition universelle en l'honneur de son père, il est convoqué à Washington devant un comité de sénateurs, soutenu par son concurrent Justin Hammer, qui cherche à lui dérober son invention. Mais le véritable danger pour Tony Stark et la réputation d'Iron Man provient de la toxicité de son coeur artificiel, ainsi que d'Ivan Vanko, un criminel russe décidé à prouver que le héros national n'est aucunement invincible.

Critique de Tootpadu

Après le coup de maître qu'étaient les premières aventures de Tony Stark au cinéma, nous attendions Jon Favreau et Robert Downey Jr. au tournant, pour savoir s'ils étaient capables de donner réellement vie, sur la durée, au super-héros le plus cool de l'univers Marvel. Cette suite confirme globalement tout le bien que l'on pensait d'Iron Man, même si elle ne réussit point à renouveler l'effet de surprise jouissif qui avait accompagné, en tout cas pour nous, la découverte du premier épisode. Désormais le champion consacré de la protection de l'humanité, Tony Stark s'ennuyerait presque avec ce rôle prestigieux et sans partage, si ce n'était pour le compte à rebours déclenché par sa propre déchéance physique. Toujours aussi flamboyant et arrogant, il se croit néanmoins invincible, au moins envers toute attaque venue de l'extérieur de la part de ses adversaires potentiels, assez téméraires pour s'attaquer à l'homme à l'armure imprenable.
La suite d'Iron Man épouse bien plus fidèlement l'arc dramatique commun aux épopées fantastiques, très en vogue ces temps-ci, avec l'apparition d'un méchant redoutable, qui mettra en branle le règne du protagoniste sans faille. La préparation à longue haleine de l'affrontement final, quasiment la seule séquence d'action du film mais plus réussie que celle de son prédécesseur, est cependant rendu plus intéressante et intelligente par les doutes existentiels qui rongent notre héros de l'intérieur. A la limite, l'exploration de la fragilité psychologique de Tony Stark, induite par sa condition physique précaire suite aux événements du premier film, suffirait pour alimenter convenablement l'intrigue, tellement le narcissisme du personnage est une attraction à lui tout seul. En dépit de sa fortune et de ses exploits héroïques, il est en effet incapable d'en tirer une joie ou une satisfaction sincères. C'est en cela que Tony Stark peut être considéré comme le symbole parfait de notre époque : en sa capacité d'éternel insatisfait, qui peine à reconnaître la chance qu'il a, pour se complaire plutôt dans des jérémiades sur tout ce qui ne va pas. Toutefois, l'ambiguïté du personnage, loin des défenseurs étincelants de l'idéal américain que sont Superman et Spider-man, lui confère une accessibilité et une possibilité d'identification exceptionnelles, qui nous rendent bien plus disposés à lui pardonner ses frasques. Ses imperfections manifestes deviennent encore plus séduisantes à travers l'interprétation de Robert Downey Jr., un acteur au parcours de Phénix, qui a traversé suffisamment de hauts et de bas pendant sa carrière pour pouvoir exprimer avec conviction la multitude des facettes de Tony Stark, ce personnage de plus en plus indissociable de l'acteur.
Si l'on prend en considération que les suites n'égalent pratiquement jamais le niveau d'excellence de l'original, ce film-ci sait nous subjuguer par la grande solidité de son exécution. Assez impressionnant d'un point de vue technique, surtout du côté de la bande son tonitruante, Iron Man 2 nous permet en plus de retrouver quelques personnages fort attachants, comme Pepper, Happy, et Rhodey, et d'en découvrir de nouveaux, comme la Veuve noire. Bien que le niveau de l'interprétation soit toujours aussi peu caricatural, même du côté du méchant de service campé par un Mickey Rourke qui monnaie savamment la renaissance de sa carrière depuis The Wrestler, le départ de Terrence Howard et son remplacement par Don Cheadle ne nous enchante pas autant que nous l'aurions souhaité. Tandis que la vedette de Hustle & flow a toujours su préserver un côté fourbe, qui colle parfaitement au double jeu que mène le meilleur ami de Tony Stark, simultanément redevable aux intérêts guerriers de l'armée, la bonté innée de son remplaçant rend curieusement le personnage moins redoutable.

Vu le 29 avril 2010, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Soyons directs, autant Kick-ass a provoqué en moi une grande excitation, autant Iron Man 2, certes globalement réussi, m'a laissé sur ma faim. Le premier opus était le film d'introduction, expliquant la genèse de ce soldat en armure. On pouvait donc s'attendre à un film d'action non stop, fait de scènes de combat aériens, de scènes cultes, tel que nous pouvions en trouver un nombre impressionnant dans les comics. Notre déception est bien présente. La demi-heure d'exposition de ce film nous endort presque. Malgré le jeu très convaincant de Robert Downey Jr, Mickey Rourke (Whiplash), Sam Rockwell (Justin Hammer) et Don Cheadle (War Machine), le film n'arrive pas â répondre à nos attentes légitimes de fan du comics original. Les scénaristes semblent avoir voulu surprendre personne et uniquement exploiter le potentiel du premier film. Il faudra donc attendre la fin du film pour voir des scènes d'action réussies.

Comme dans le comics, Tony Stark doit faire face à des problèmes d'alcool. Son meilleur ami doit donc endosser l'armure de War Machine. L'atout charme, présent dans le comics, revient ici à Gwyneth Paltrow (Pepper Potts) et surtout à Scarlett Johansson (la Veuve Noire). L'unique scène mettant cette dernière en action nous laisse un goût de assez peu. Un tel potentiel laisserait de quoi lui donner un rôle plus conséquent dans Les Vengeurs.

Iron Man 2 laisse de même perplexe pour l'utilisation de l'Imac. Le syndrome Superman returns a encore frappé. Cette suite n'apporte donc rien de nouveau, hormis War machine qui devrait servir de spin off à Iron Man, et deux clins d'oeil mémorables aux Avengers à travers deux accessoires. A ce sujet, la scène après le générique est la plus excitante de ce deuxième opus. Le scénario est aussi faible que le budget, malgré l'adage qu'une suite se doit d'être une version boostée du premier opus, comme l'ont été The Dark knight et L'Empire contre-attaque.

A découvrir en vidéo ou à voir en IMAX, lors d'une soirée Marvel.

Vu le 1er mai 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 11, en VF

Note de Mulder: