Wrestler (The)

Wrestler (The)
Titre original:Wrestler (The)
Réalisateur:Darren Aronofsky
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:18 février 2009
Note:
Dans les années 1980, le catcheur Randy "Le Bélier" Robinson était le roi du ring. Mais depuis son combat historique contre "L'Ayatollah", sa carrière a décliné continuellement. Vingt ans plus tard, "Le Bélier" ne se produit plus que dans des salles de gym de lycées et des centres communautaires. Alors que son agent envisage d'organiser une revanche pour l'anniversaire de sa plus grande victoire, "Le Bélier" doit faire face à de sérieux problèmes de santé et à une vie privée, entre la strip-teaseuse Cassidy et sa fille Stéphanie qui en a marre d'être déçue, aussi déglinguée que son corps.

Critique de Mulder

The Wrestler est avant tout le retour marquant d'un très grand acteur que la vie a abimé et que la boxe a esquinté moralement et physiquement. Si nous regardons les dorénavant classiques Angel Heart d'Alan Parker, L'Année du dragon de Michael Cimino et 9 semaines et demie d'Adrian Lyne, nous ne reconnaissons pratiquement plus le Mickey Rourke que nous avons connu. Mais cet acteur a mérité amplement son Golden globe et n'a pas eu la chance de décrocher son Oscar.

Tout le film repose en effet sur ses épaules et le portrait qui est dressé de ce catcheur, un véritable looser, m'a réellement touché. Darren Aronofsky signe ici l'un de ses meilleurs films avec Requiem for a dream.

Certes, ce film pourrait être perçu comme une sorte de Rocky avec une réalisation moins classique et reposant souvent sur l'utilisation d'une caméra HD, nuisant en quelque sorte à l'homogénéité de cette œuvre. Reste que ce film indépendant restera longtemps dans nos mémoires, grâce à sa fin très touchante !

Vu le 21 février 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 16, en VF

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

The Wrestler, Lion d'or au dernier festival de Venise, n'a rien d'un Rocky Balboa ! L'histoire d'un vieil homme dans le ring, qui s'accroche d'abord aux vestiges de sa gloire et qui y tente finalement un ultime bras d'honneur au destin, n'évolue point dans le même registre que le volontarisme gentillet d'un Sylvester Stallone. Ce "Bélier", et à travers lui Mickey Rourke dans une interprétation anthologique, nous montre ses tripes sans fausse pudeur. Et c'est justement ce spectacle destructeur qui le garde tant soit peu en vie, ce besoin de n'exister que par la présence et la représentation tonitruante dans une arène de catch.
L'envergure tragique de ce personnage d'exception ne s'arrête cependant pas là. Si le déclin de cette loque humaine nous touche tant, c'est parce que Randy est tout à fait conscient de ses défauts. Une relique des années 1980, le personnage et son interprète ne semblent avoir plus rien à faire vingt ans plus tard. Chaque étape dans la dégringolade pénible de Randy se transforme alors en confirmation brutale de cette désuétude. L'enchaînement des échecs dans tous les domaines de sa vie, sauf le catch, le ramène par conséquent au seul endroit où sa sortie de piste définitive pourrait au moins avoir une signification quelconque.
Darren Aronofsky, très en forme après le décevant The Fountain, accompagne son héros condamné d'avance avec beaucoup de sympathie et sans complaisance. Il ne nous épargne ni les dessous peu recommandables du sport particulier qu'est le catch, avec ses matchs arrangés d'avance et ses athlètes gonflés aux amphétamines, ni le style de vie minable au possible d'un homme, qui n'a jamais appris à assumer ses responsabilités.
Toutefois, The Wrestler marque avant tout la confirmation émotionnellement déchirante d'un acteur excellent. Mickey Rourke incarne son personnage jusqu'à la décrépitude physique, avec une intensité et une sincérité, qui confirment enfin, et pas sans nostalgie pour toutes les années gâchées de sa carrière, l'espoir légitime que nous avions investi en lui à ses débuts. Il est certes épaulé par deux actrices brillantes, Marisa Tomei et Evan Rachel Wood, mais le film lui appartient du début jusqu'à la fin, et il le transforme, grâce à son tour de force inoubliable, en un chant de cygne d'une beauté élégiaque et désespérante à la fois.

Vu le 14 janvier 2009, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO
Revu le 24 août 2010, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: