Hustle & flow

Hustle & flow
Titre original:Hustle & flow
Réalisateur:Craig Brewer
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:07 décembre 2005
Note:
La vie de D-Jay à Memphis ne mène nulle part. Entre son petit trafic de stupéfiants et son travail artisanal de maquereau, cet homme plus très jeune manque de perspectives dans une existence qui lui pèse plus qu'elle ne le comble. Jusqu'au jour où, par un concours de circonstances, il retrouve son amour de jeunesse pour la musique. Mais entre le rêve et la réalité, les différences sont plus immenses qu'escompté.

Critique de Tootpadu

Le rap fait recette au cinéma, c'est un constat que les producteurs ont pris à coeur depuis un petit moment. Pendant que les tentatives françaises d'adapter ce style de musique populaire au grand écran restent anecdotiques - y a-t-il quelqu'un qui se souvient du médiocre Dans tes rêves ? -, le cinéma hollywoodien exploite amplement un filon d'or qui risque de tarir aussitôt que les tirades des jeunes démunis seront passé de mode. D'ici là, nous verrons probablement une longue vague d'histoires de ces vedettes issues de la rue déferler sur nos multiplexes. Après 8 Mile et en attendant Réussir ou mourir au début de l'année prochaine, voici donc l'histoire de D-Jay, un chanteur de rap originaire de Memphis.
Ce film solide et pas sans attrait se démarque des hagiographies de Marshall Mathers et Curtis Jackson par son côté entièrement fictif, qui devient curieusement le garant d'un réalisme relatif. Au centre de l'ascension musicale ne se trouve pas ici un chanteur multi-platine qui se sert de son passage au long-métrage comme le prolongement de ses clips, censé épater encore plus ses nombreux fans. Non, le rôle principal est tenu par un véritable acteur, et au demeurant un acteur qui y trouve pour la première fois ses véritables repères. Terrence Howard s'est en effet déjà fait remarquer deux fois cette année, dans des films qui lui proposaient cependant des rôles un peu trop sages, trop moralement blancs pour vraiment se perdre dedans. Ses personnages dans Collision et Quatre frères se trouvaient ainsi du côté d'une respectabilité un peu engoncée, incapables de révéler tout l'étendu de son talent. C'est désormais chose faite, grâce à ce maquereau rêveur qui se donne petit à petit les moyens de réaliser ses ambitions.
Dans son interprétation aussi engagée qu'enjouée, Howard est admirablement épaulé par des seconds rôles d'une solidité à toute épreuve. Et ce sentiment d'une efficacité sans fioritures se poursuit dans tous les autres domaines artistiques et techniques afin de participer à un récit aussi simple que touchant : celui de l'effort de création artisanale qui est récompensé, parfois indirectement, par une satisfaction profonde.

Vu le 17 novembre 2005, à la Salle UIP, en VO

Note de Tootpadu: