Vertige

Vertige
Titre original:Vertige
Réalisateur:Abel Ferry
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:24 juin 2009
Note:
Fred et Karine, deux férus d'alpinisme, ont invité leur copine de lycée Chloé et son nouveau copain Loïc à les rejoindre sur un magnifique sentier d'escalade en Croatie. A la dernière minute, Guillaume, l'ex de Chloé, s'est incrusté. La via ferrata est officiellement fermée, mais le groupe d'amis s'y aventure quand même.

Critique de Tootpadu

Pendant la première demi-heure de ce film français, vous allez vivre des frissons et des vertiges, qui font passer Cliffhanger de Renny Harlin et surtout le parcours de survie de Fair Play de Lionel Bailliu pour de la franche rigolade ! Rarement, la montagne a été filmée d'une manière aussi époustouflante, avec des cascades impressionnantes et une tension qui monte crescendo sans discontinuer. Les nerfs s'y trouvent autant à découvert que les pauvres personnages, qui pendouillent attachés à une simple corde au-dessus de précipices profonds. De nombreuses montées d'adrénaline sont garanties pendant cette partie de montagne intense, filmée avec une ingéniosité téméraire qui est la marque indubitable de spectacles inoubliables.
Et puis, alors que le potentiel des affrontements et des aventures dans un cadre naturel était loin d'être épuisé, tout dégringole pour se retrouver au niveau d'un film d'horreur banal, dans la lignée de films de genre récents comme Humains de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin et Mutants de David Morley, qu'Abel Ferry remercie en premier au générique de fin. La maîtrise formelle, encore bluffante lors des efforts musclés précédents, devient tout de suite plus commune et s'appuie désormais sur le vocabulaire usé jusqu'à la corde du cinéma d'horreur, depuis longtemps friand du gibier humain involontaire d'un chasseur fou. Tous les flots d'hémoglobine ne peuvent cependant recréer les frayeurs infiniment plus subtiles et, paradoxalement, viscérales de la première partie brillante de ce premier film, du coup désagréablement inégal.
Les interprétations des comédiens, engagés corps et âme dans l'aventure, ne sont pour rien dans ce constat final presque décevant. Filmés dans des conditions extrêmes, ils excellent dans des portraits peu flatteurs, mais pas non plus manichéens, de leurs personnages faillibles.

Vu le 3 juin 2009, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Voici le genre de production française qui, avec les meilleures intentions, oublie que pour réaliser un bon film, il ne suffit pas de copier ses voisins mais qu'il faut surtout trouver sa propre identité. A vrai dire, ce film pourrait pratiquement se voir comme un film en deux parties. La première est la plus réussie, car elle nous donne réellement le vertige par le fait de voir les principaux caractères montés en cordée une paroie si étroite et si dangereuse. Cette partie aurait méritée d'être le sujet unique de ce film et d'être plus aboutie.

Le réalisateur en manque d’idées glisse donc dans la seconde partie dans un film d'horreur classique dans laquelle ces jeunes randonneurs se feront tuer un par un par un monstre humain cannibale et d'une force incroyable. Cette partie gâche le plaisir initial, car nous sentons bien que le budget étriqué du film ne permet pas à son jeune réalisateur d'aller jusqu'au bout de ses idées.

On pourrait dire que ce film est à moitié réussi ce qui n'est déjà pas si mal actuellement, au vu de toutes les déconvenances que nous apporte le cinéma français. Ma note reflète donc cet état. Malgré tout, le prochain film de Abel Ferry devrait venir corriger les hésitations dont ce jeune réalisateur fait preuve. Ce film devrait connaitre un succès mérité lors de sa sortie en DVD, puisqu'il se prête plus à une vision entre amis qu'à une projection dans une grande salle de cinéma.

Honnête mais insuffisant pour s'imposer comme les classiques The Descent et Deliverance.

Vu le 28 juin 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 8

Note de Mulder: