Fair Play

Fair Play
Titre original:Fair Play
Réalisateur:Lionel Bailliu
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:06 septembre 2006
Note:
Tout juste promu, le jeune Alexandre se fait doubler par une entreprise concurrente sur un gros contrat. C'est assez pour son patron, Charles, pour envisager de le virer. Mais Charles est lui-même dans l'embarras après des accusations de la part de Nicole, qui travaille également pour lui. Lors d'une journée de canyoning, toutes ces tensions professionnelles vont éclater au grand jour.

Critique de Tootpadu

En 2002, Lionel Bailliu s'est imposé sur la scène du court-métrage avec Squash, une rencontre sportive d'une demi-heure qui allait rafler des récompenses à droite et à gauche, jusqu'aux citations au César et à l'Oscar. Pour se lancer dans la réalisation du long-métrage, Bailliu a choisi d'adapter le même concept à une durée plus importante.
Et c'est exactement dans cette démarche-là que réside la plus grande faiblesse de ce premier film. En six séquences, Bailliu conjugue imperturbablement des rapports de force à travers des épreuves sportives. Que ce soit l'aviron, le squash, le parcours santé, le golf, le canyoning ou la piscine, le dispositif reste sensiblement le même. Et de cette répétition quasiment mathématique naît une lassitude plombante. Au fond, le réalisateur s'est contenté de refaire son court-métrage acclamé à six reprises et de mettre ces unités indépendantes bout à bout. Il en résulte une narration platement théâtrale qui peine à relier ces séquences séparées chacune par des ellipses plus ou moins importantes.
En plus, la maîtrise du ton n'est pas vraiment le point fort de la mise en scène. Si des écarts peuvent apparaître au cours des premiers mouvements, le grand affrontement final au fond des parois escarpées du canyon a tendance à partir dans l'hilarité involontaire. Cet humour hystérique prend son appui sur les personnages de Benoît Magimel, dans un contre-emploi pas tout à fait convaincant, et de Mélanie Doutey, une fille d'une naïveté caricaturale. Cependant, le dispositif du duel simultané, psychologique et sportif, est déjà trop fatigué à ce moment-là pour rendre les revirements caractériels des personnages tant soit peu crédibles.

Vu le 21 août 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées

Note de Tootpadu: