Game (The)

Game (The)
Titre original:Game (The)
Réalisateur:David Fincher
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:05 novembre 1997
Note:
Pour son 48ème anniversaire, le riche homme d'affaires Nicholas Van Orten reçoit un cadeau peu orthodoxe de son frère cadet Conrad : une invitation pour s'inscrire au jeu d'une société de services récréatifs. D'abord dubitatif, le misanthrope Van Orten se rend finalement aux bureaux de l'organisation pour y suivre un long test d'évaluation. Peu de temps après, des événements suspects lui font craindre qu'il se soit engagé dans un jeu plus dangereux que prévu initialement.

Critique de Tootpadu

Ce troisième film de David Fincher fournit en quelque sorte le lien parfait entre L'Opération diabolique de John Frankenheimer et L'Oeil du mal de D.J. Caruso, dans la tradition des oeuvres qui explorent avec malice le malheur de leurs personnages-marionnettes, dépossédés de leur propre vie. Sorti neuf mois avant Truman show de Peter Weir, The Game en est le reflet déplaisant, comme la version oppressante, quoique finalement inoffensive, du spectacle d'une vie qui se désintègre devant nos yeux. Car l'existence de Nicholas Van Orten ne met pas longtemps, avant que les garde-fous ne cèdent et que la certitude d'une sécurité matérielle et émotionnelle, à l'écart de toute obligation sociale, ne vole en éclats sous la pression d'une plongée dans un cauchemar éveillé, proche de celui dans After hours de Martin Scorsese.
Comme à son habitude, David Fincher mène avec fermeté son récit. La conclusion a beau être trop sage et le rappel du souvenir d'enfance traumatisant de la chute suicidaire du père relever des dispositifs narratifs plutôt lourds, le rythme du film va brillamment crescendo jusqu'à la fin, malgré tout décevante. Soutenu largement par la belle photographie de Harris Savides qui tire vers l'obscurité, le réalisateur confère à l'histoire un ton à la fois menaçant et, jusqu'à un certain point, aventurier.
Tandis que Michael Douglas, à l'époque au sommet de sa popularité, nous livre une interprétation assez solide, l'emploi très limité de quelques seconds rôles a de quoi nous laisser pantois. Ainsi, les trois brèves apparitions de Sean Penn sont aussi dispensables que le retour sur les écrans de Carroll Baker, vedette des années 1950, dont le rôle de la gouvernante sert au mieux à établir un lien vivant entre Nicholas et son passé familial, qui est en train de s'effriter sans qu'il ne s'en rende compte.

Vu le 21 mars 2009, au Grand Action, Salle Henri Ginet, en VO

Note de Tootpadu: