Oeil du mal (L')

Oeil du mal (L')
Titre original:Oeil du mal (L')
Réalisateur:D.J. Caruso
Sortie:Cinéma
Durée:118 minutes
Date:24 décembre 2008
Note:
Jerry Shaw tombe des nues, lorsqu'il apprend la mort de son frère jumeau Ethan, un brillant soldat, qui avait réussi partout où Jerry avait misérablement échoué. En rentrant de l'enterrement, Jerry trouve des boîtes suspectes entreposées dans son appartement, contenant toutes sortes d'armes dangereuses. Il reçoit alors un coup de fil anonyme, qui l'incite à partir sur le champ de chez lui, s'il ne veut pas se faire arrêter par le FBI. En même temps, Rachel Holloman envoit son fils Sam à un concert à Washington. Elle aussi est averti par une voix féminine que la vie de Sam est en danger, si Rachel ne suit pas ses instructions. Bientôt, Jerry et Rachel devront faire équipe pour mettre à exécution le plan machiavélique qui leur est dicté.

Critique de Tootpadu

Ce n'est certainement pas un hasard que le film précédent de D.J. Caruso s'appelait, en tout cas en français, Paranoïak et que ce réalisateur, duquel nous n'attendions pas grand-chose jusqu'à présent, explore avec une efficace à toute épreuve la paranoïa universelle dans son nouveau film. L'Oeil du mal poursuit en effet directement la lignée des thrillers de surveillance, comme Wargames de John Badham dans les années 1980 et Ennemi d'état de Tony Scott il y a dix ans, dans lesquels des hommes ordinaires doivent se défendre contre des attaques symptomatiques de notre époque de l'information numérique et du réseau-monde. Et pour élargir encore un peu l'éventail des références, le méchant dans l'affaire est plutôt à chercher du côté de 2001 L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.
Vous l'aurez deviné, L'Oeil du mal n'est pas le genre de film à ébranler durablement ni notre conception du monde, ni la morale toute hollywoodienne de la nature profondément bonne des institutions américaines. Cependant, après une introduction qui réussit avec peu de moyens une identification émotionnelle avec le couple de héros pas si mal assorti, le film s'engage sans arrière-pensée sur la voie de l'action haletante. Au plus tard lorsqu'une grue fracasse un bâtiment, que le métro se met en marche arrière et que tous les feux passent miraculeusement au vert, l'efficacité et la montée d'adrénaline sont à leur comble. Et jusqu'à ce que le ton moralisateur et paresseusement rassurant fasse son retour appréhendé pour la conclusion, ce rythme soutenu maintient le cap de l'impact maximal sans broncher.
Enfin, Shia LaBeouf confirme souverainement son statut de jeune premier et Billy Bob Thornton paraît heureusement laisser son visage retrouver quelques expressions naturelles, après un passage prolongé chez le chirurgien esthétique.

Vu le 29 décembre 2008, au MK2 Bibliothèque, Salle 7, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

"Big brother is watching you."

Soyons directs, L'Oeil du mal est à mes yeux le deuxième meilleur film de l'année, juste après le pur chef-d'oeuvre The Dark knight Le Chevalier noir ! Ce film repose sur un scénario très inspiré. Nous sentons bien que chacune de ses scènes n'a pas pour objectif de nous montrer des séquences les plus démentes les unes que les autres, mais plutôt de servir à l'évolution de l'action pendant pratiquement deux heures.

A la vision de ce film, nous sommes bien devant l'équivalent du thriller puissant Les Trois jours du condor de Sydney Pollack, soit un thriller politique sans temps mort. Nous pensons aussi fortement à d'autres films auxquels il est relié d'une certaine façon, que cela soit Terminator de James Cameron (Skynet), Ennemi d'état de Tony Scott, Dead zone de David Cronenberg (la scène de l'attentat ratée contre le président des Etats-Unis), Mensonges d'état de Ridley Scott.

D.J. Caruso, plutôt habitué à de petits budgets jusqu'à présent, a enfin décroché son premier gros budget via le support de Steven Spielberg (ici producteur exécutif). Le réalisateur nous livre à coeur joie un thriller palpitant, qui permet une nouvelle fois à Shia LaBoeuf de faire preuve d'un vrai talent d'acteur. A cela rajouter la présence très inspirée également de Michelle Monaghan, Rosario Dawson et Billy Bob Thornton et vous obtiendrez le thriller de l'année !

Ce film marque donc la consécration de D.J. Caruso comme réalisateur chevronné. J'attends avec impatience son Y The Last man, tiré du comics homonyme.

Vu le 24 décembre 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF

Note de Mulder: