Fountain (The)

Fountain (The)
Titre original:Fountain (The)
Réalisateur:Darren Aronofsky
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:27 décembre 2006
Note:
L'Espagne du XVIème siècle est ravagée par l'inquisition. La reine Isabel charge son fidèle conquistador Tomas de trouver l'arbre de vie dans les colonies latino-américaines, avant que son règne ne soit achevé par le grand inquisiteur.
De nos jours, le chercheur en médecine Tom Creo s'engage dans une course contre la montre pour trouver le remède miracle qui sauverait sa femme Izzy d'une mort lente et certaine d'une tumeur.
Au XXVIème siècle, l'astronaute Tom traverse les galaxies à bord d'une bulle. Accompagné de l'arbre de vie qui se meurt, il espère atteindre la nébuleuse Xibalba qui contient tous les mystères de la vie.

Critique de Tootpadu

D'un point de vue purement visuel, ce troisième film de Darren Aronofsky est des plus réussis. Le jeu des lumières, les effets spéciaux et l'apport esthétique de la mise en scène dégagent une beauté presque enivrante. En dépit de la reprise d'un plan trop voyant (le retournement à l'envers pour suivre le cavalier / la voiture), l'aspect visuel du film reste globalement cohérent et participe de façon significative à l'étrangeté de ce conte à travers trois époques.
En même temps, qualifier The Fountain d'étrange relève de l'euphémisme, tellement l'intrigue met à mal la patience du spectateur. Outre un lien particulièrement précaire entre le passé, le présent et le futur, le récit pâtit sérieusement de sa nature éthérée. Avant qu'il ne bascule dans l'ésotérisme le plus flou au cours d'une conclusion désagréablement prétentieuse (le passage du blanc au noir), voire ridicule (l'effet de l'arbre de vie), le film flotte dans des sphères nébuleuses difficiles à cerner. L'ambition de Darren Aronofsky de conter l'éternelle histoire de l'amour vaincu par la mort s'évapore alors dans une narration aussi jolie que peu ferme.
Même s'il fait tout pour échapper à une classification précise, The Fountain a son pendant dans l'histoire récente du cinéma. Comme Solaris de Steven Soderbergh, il cherche à franchir les barrières de la narration conventionnelle par le biais d'une histoire d'amour et de mort futuriste. Et comme l'épopée de l'espace avec George Clooney, cet essai en philosophie ésotérique demeure la plupart du temps au bord de l'ennui.

Vu le 27 novembre 2006, à l'Elysées Biarritz, en VO

Note de Tootpadu: