Trois singes (Les)

Trois singes (Les)
Titre original:Trois singes (Les)
Réalisateur:Nuri Bilge Ceylan
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:14 janvier 2009
Note:
En rentrant tard le soir, le politicien Servet renverse par accident un piéton sur une route isolée. Pour ne pas mettre sa réputation en danger à l'approche des élections, il convainc son chauffeur Eyüp d'assumer la responsabilité de l'accident et d'aller pour quelques mois en prison contre une forte somme d'argent. Mais pendant son absence, sa femme Hacer n'arrive pas à résister aux avances de Servet.

Critique de Tootpadu

Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan est un maître des compositions visuelles, qui mettent avec peu de moyens les émotions de ses personnages à fleur de peau. Son style filmique s'appuie avant tout sur la force expressive des plans magnifiques qu'il arrache aux décors naturels désolés ou aux carcasses industrielles. L'intrigue de ses films fonctionne principalement comme le portrait d'un état d'esprit, avec des événements apparemment anodins pour révéler le malaise des personnages. Dans son quatrième film distribué en France et récompensé au dernier festival de Cannes par le Prix de la mise en scène, Nuri Bilge Ceylan n'excelle hélas dans aucun des domaines qui faisaient auparavant sa force !
Il n'y a qu'un seul plan à couper le souffle dans Les Trois singes, là où Uzak et Les Climats en déclinaient à satiété. Puisque cette unique source d'émerveillement esthétique se trouve à la toute fin du film, nous devons subir jusque là, et pendant longtemps, une mise en scène guère capable d'éveiller notre intérêt. Les couleurs jaunâtres de l'image et l'intrigue très rudimentaire apparentent le film à une sorte de rêve éveillé, une balade somnolante à laquelle on aimerait bien se soustraire. Contrairement à ses deux films précédents, le réalisateur ne réussit pas à nous rendre la vague à l'âme de ses personnages accessible à travers le concours de ses moyens d'expression filmique. Il préfère plutôt y faire entrer le souvenir de l'autre fils, sous une forme pas du tout convaincante.
Malgré une intrigue qui ne paraît aller nulle part, Les Trois singes permet au moins à Hatice Aslan, dans le rôle de Hacer, de briller dans un emploi finalement aussi peu clair que l'ensemble de ce film assez frustrant.

Vu le 6 janvier 2009, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: