
Titre original: | Permis de mariage |
Réalisateur: | Ken Kwapis |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 91 minutes |
Date: | 22 août 2007 |
Note: | |
Tout semble réussir dans la relation entre Ben et Sadie. Jusqu'au jour où Ben demande sa copine en mariage. Sadie est évidemment aux anges, mais elle insiste pour que la cérémonie soit célébrée par le pasteur Frank, un ami proche de sa famille. Le pasteur Frank s'avère cependant très exigeant sur les conditions de sa collaboration au mariage : il faut qu'il ait lieu dans seulement trois semaines, puisque Frank est très pris pour les deux ans à venir, et que les futurs mariés participent à son stage de préparation intense. Cette formation accélérée est censé renforcer les liens entre les futurs époux et améliorer leurs capacités de communication, à travers des exercices peu orthodoxes.
Critique de Tootpadu
Cette année au mois d'août, tout le monde a l'air de se marier, mais pas forcément de se marrer, au cinéma. Entre l'Iran (Mariage à l'iranienne), le Liban (Caramel), l'Italie (Le Metteur en scène de mariages), les Etats-Unis (ce film-ci) et, au moins par rapport au titre, l'Argentine (La Fiancée errante), toute la planète paraît célébrer la réunion d'un homme et d'une femme. Et pour encore mieux surcharger la barque des invités, il y a même un semblant de comédie qui s'intéresse au concubinage improvisé entre deux hommes (Quand Chuck rencontre Larry). Pourquoi cet embouteillage de sorties semblables, à une période peu propice de l'année, vous demandez-vous ? Sans doute pour ne pas trop dégoûter les romantiques de tout âge, en vue de la qualité inégale de cette poignée de films.
Car l'idée de base de cette comédie typiquement américaine n'est vraiment pas très originale. Le rôle clef du prêtre dans les préparatifs du mariage ne sert en effet qu'à donner un semblant de sérieux aux blagues immatures dont l'intrigue est parsemée. Le grand écart entre les obligations morales et religieuses du père Frank et une approche prétenduement décomplexée du sexe laisse ainsi le film planté au terrain neutre, fade et toujours pas discrédité du politiquement correct. Le père Frank a beau prendre en compte l'évolution des moeurs et la tourner gentiment en dérision, il exige une abstinence sexuelle de ses stagiaires qui sent bien la sévérité catholique. De même, la fin heureuse n'est jamais réellement mise en danger, en dépit des coups de théâtre qu'on voit venir longtemps en avance.
Permis de mariage est un film tellement conventionnel et gentiment insignifiant, qu'on se demande bien pourquoi son distributeur prend la peine de le sortir en salles en France, alors que des dizaines de produits commerciaux semblables échouent directement sur le marché de la vidéo ? Car il s'agit bien ici d'un film fait pour l'argent, comme le prouve le dossier de presse qui contient pas moins de douze biographies de producteurs, mais à peine un paragraphe sur un des quatre scénaristes. La collaboration de Robin Williams et de Mandy Moore peut s'expliquer par les mêmes priorités mercantiles, tellement les deux têtes d'affiche s'adonnent respectivement aux grimaces forcées et aux maniérismes nunuches.
A réserver donc exclusivement aux fans inconditionnels de Robin Williams et aux romantiques désespérés !
Vu le 13 août 2007, à la Salle Warner, en VO
Note de Tootpadu: