Caramel

Caramel
Titre original:Caramel
Réalisateur:Nadine Labaki
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:15 août 2007
Note:
A Beyrouth, dans le salon de coiffure de Layale, les clientes et les employées vivent chacune différemment leur condition de femme. Alors que Nisrine appréhende son mariage, Jamale veut redonner un sens à sa vie de femme mûre en devenant actrice. La tante Rose aimerait tant céder aux avances du vieux Monsieur Charles, et la jeune Rima est attirée par une belle inconnue qui devient une habituée du salon. Au milieu de cette agitation, Nayale n'arrive pas à se défaire de la culpabilité qu'elle éprouve à cause de sa liaison avec un homme marié.

Critique de Tootpadu

Est-ce qu'on tient là la version libanaise de Vénus beauté [institut] ? A cette interrogation justifiée, il convient de répondre par un "non", mais un "non" aussi doux et subtil que le ton de ce premier film. Le cadre ressemble bien sûr à la comédie superficielle de Tonie Marshall, mais son traitement est infiniment plus délicat. Les problèmes au féminin que les personnages doivent affronter ne se complaisent pas dans leur banalité. Ils gardent précisément le parfum aigre-doux du caramel, qui préserve leurs caractéristiques agréables et pénibles.
Chacune des femmes mène ainsi un combat contre elle-même et contre l'image qu'elle représente aux yeux d'une société encore prisonnière d'une emprise forte des traditions. Que ce soit la peur du mariage ou de la vieillesse, l'hésitation de vivre un amour interdit ou mal vu, ou bien l'incapacité d'introduire un peu de raison dans une passion charnelle, les soucis personnels de ce groupe de femmes sonnent justes, parce qu'ils savent privilégier le non-dit et les particularités de chaque situation. Sur le papier, toutes ces galères transmettent une odeur suspecte de déjà-vu et de cliché. Mais la finesse de la mise en scène de Nadine Labaki leur préserve une fraîcheur et une humanité des plus touchantes.
L'authenticité de son récit provient également du choix osé, mais finalement payant, de ne faire jouer que des actrices non-professionnelles. Aucune d'entre elles ne cherche alors à se mettre en avant, ce qui profite logiquement à la cohérence de ce film beau et discret.

Vu le 19 juillet 2007, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: