Metteur en scène de mariages (Le)

Titre original: | Metteur en scène de mariages (Le) |
Réalisateur: | Marco Bellocchio |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 103 minutes |
Date: | 22 août 2007 |
Note: | |
Après le mariage de sa fille, le réalisateur Franco Elica s'apprête à adapter "Les Fiancés" d'Alessandro Manzoni pour son prochain film. Mais un scandale de harcèlement sexuel l'oblige de partir en Sicile pour quelque temps. Il y fait la connaissance d'Enzo Baiocco, un modeste metteur en scène de mariages, qui le présente à l'excentrique Prince di Palagonia. Ce dernier souhaite qu'Elica orchestre le mariage de raison de sa fille Bona.
Critique de Tootpadu
Marco Bellocchio n'en fait qu'à sa tête. Dans ce film, présenté l'année passée au Festival de Cannes dans la section "Un certain regard", le réalisateur suit une fois de plus une ligne de conduite fortement intuitive, dont la forme privilégie les ruptures, au détriment de la linéarité et d'une narration aisée. Rien ne reflète ici le rythme morcelé comme les choix musicaux, qui se succèdent et s'entrechoquent sans répit. Les bribes de Mascagni résonnent ainsi juste suffisamment pour évoquer des souvenirs de Coppola et de Scorsese, et pour enraciner le récit dans un vague état d'esprit sicilien, avant d'être relayées par des morceaux moins solennels.
Grâce au parti pris des coupures inopinées, Le Metteur en scène de mariages garde une certaine aura imprévisible, voire mystérieuse. Bellocchio pousse son audace peut-être un peu trop loin vers la fin, lorsque nous ne savons plus trop à quoi nous en tenir, à force d'être bousculés à droite et à gauche. L'intérêt que l'on portait jusqu'alors à la surprise et à l'expression rude, s'estompe quelque peu face à une voie à tendance onirique de moins en moins compréhensible.
Enfin, les ruminations aigries du vieux réalisateur sur la plage paraissent tel un clin d'oeil un peu rancunier et gratuit de la part de Bellocchio envers l'Académie italienne, dont les Donatelli l'ont certes ignoré lors de ses six dernières nominations, mais qui l'avait déjà récompensé il y a un quart de siècle.
Vu le 26 juillet 2007, au Club Marbeuf, en VO
Note de Tootpadu: