Next

Next
Titre original:Next
Réalisateur:Lee Tamahori
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:25 avril 2007
Note:
Depuis son enfance, Cris Johnson a le don de visualiser le futur qui le concerne personnellement, jusqu'à deux minutes à l'avance. Il monnaie cette faculté exceptionnelle à Las Vegas, où il se produit comme magicien, sous le nom de Frank Cadillac, et où il gagne sa vie en jouant au casino, sans faire de vagues. Quand une bombe atomique disparaît de l'arsenal des Russes, le FBI, en la personne de l'agent Callie Ferris, s'intéresse également à Cris pour la retrouver.

Critique de Tootpadu

La forte impression de déjà vu que nous inspire ce film d'action assez efficace ne vient pas que des ressemblances qui le lient au Déjà vu de Tony Scott. La possibilité d'influer sur le futur, soit en changeant le passé, soit en anticipant l'avenir, est en effet traité d'une façon semblable dans les deux films. Sauf que Scott en tire un thriller farfelu et plutôt ingénieux et que Lee Tamahori s'en sert principalement comme un gadget, pour mieux relier les scènes d'action et bluffer davantage le spectateur. Ce dernier aura d'ailleurs du mal à ne pas se sentir spolié par le dernier revirement, à partir duquel tout est à refaire.
Pas si longtemps auparavant, nous rencontrons un Nicolas Cage qui aurait bien pu finir comme le personnage qu'il campait dans Leaving Las Vegas, si ce n'était pas pour la rencontre si anticipée avec son élue. Au fur et à mesure de ses dérobades, les signes annonciateurs du dispositif avec lequel la narration cherche à nous berner encore et encore deviennent vite repérables. En somme, dès qu'un incident majeur survient, on est sûr de retrouver le héros, en train de rattraper le coup anticipé, deux minutes plus tôt. Rien de méchant à cela, rien d'original non plus, jusqu'à ce que le dispositif déraille quelque peu vers la fin, lorsque Cris Johnson se dédouble carrément pour fouiller plus vite le cargo ou pour éviter, tel un Néo, les balles de son adversaire. Les possibilités illimitées de ce don fantastique ne sont ainsi guère épuisées au cours d'une intrigue centrée autour de l'action.
En ancien réalisateur d'un James Bond qui se respecte, Lee Tamahori montre le plus d'efficacité dans les scènes d'action raisonnablement rythmées et divertissantes. Il est très loin de réinventer le genre, mais son film fonctionne assez bien au niveau modeste d'une course contre la montre trafiquée. Une fois que l'on a accepté la prémisse curieuse de l'histoire, celle-ci se laisse suivre en effet sans trop d'inconvénients.
Signalons pour finir deux détails qui nous ont interpellés : d'abord le mélange très européen des langues dans lesquelles communiquent les méchants. La menace paraît en effet émaner plus ici des vilains Français et Allemands que du bouc émissaire par défaut, le terroriste intégriste, dont le cinéma hollywoodien semble s'être lassé. Et puis, Next est déjà le deuxième film américain en autant de semaines, après Les Châtiments, qui met le tandem improbable d'un chef féminin et d'un assistant noir au coeur de l'action. On serait alors même tenté de croire que ces deux minorités dans le monde de l'action cinématographique soient en train de voler, tout doucement, la vedette au héros traditionnel, forcément masculin et forcément blanc.

Vu le 30 avril 2007, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Nicolas Cage avait encore récemment tendance à alterner avec succès les productions indépendantes et les blockbusters. Cependant, depuis quelques films, on sent qu'il a de plus en plus de mal à trouver un bon film pouvant relancer sa carrière. Après les décevants Wicker man, Weather Man et Ghost Rider, ce film lui permet donc de se retrouver dans un film d'action presque réussi. Ce film est un petit thriller de science-fiction distrayant, dynamisé par des effets spéciaux et des cascades chorégraphiquement réussis. Reste que ce film est une série B de plus dans la filmographie de Nicolas Cage.

Next est un film exploitant encore une fois le voyage dans le temps comme l'a si bien réussi récemment Déjà vu. Cependant, le scénario n'est malheureusement pas aussi travaillé qu'il aurait fallu et au bout d'une heure, l'action ne décolle plus et la fin nous laisse perplexe car totalement inaboutie (on se demande bien où est passée la dernière bobine). Reste que ce film se laisse voir avec un certain plaisir coupable.

On retiendra finalement que Lee Tamahori est un réalisateur inégal capable du meilleur (Die another day) comme du pire (Les hommes de l’ombre). Next semble mêler ici les deux et aurai mérité un meilleur traitement.

Note de Mulder: