Déjà vu

Déjà vu
Titre original:Déjà vu
Réalisateur:Tony Scott
Sortie:Cinéma
Durée:126 minutes
Date:13 décembre 2006
Note:
A la Nouvelle Orléans, une bombe explose sur un ferry, tuant plus de cinq cents passagers qui se rendaient à une fête de Mardi gras de la marine. L'agent de la brigade du tabac, de l'alcool et des explosifs Doug Carlin participe à l'enquête. Il est interpelé par la découverte du cadavre d'une femme, qui semble avoir péri dans le sinistre. Mais des incohérences temporelles font croire à Carlin qu'il tient là la première piste prometteuse. C'est alors qu'il est associé à une nouvelle cellule du FBI, qui dispose de moyens techniques permettant d'observer une partie du passé.

Critique de Tootpadu

Au moins depuis la sortie de L'Armée des douze singes il y a plus de dix ans, Hollywood aime bluffer les spectateurs avec des histoires qui défient toute vraisemblance spatio-temporelle. Cela peut prendre la forme de L'Effet papillon ou de Minority Report, des oeuvres fascinantes qui s'amusent avec notre perception de la réalité et de la linéarité du temps.
Le nouveau film de Tony Scott, un réalisateur qui nous infligeait dernièrement des crottes cinématographiques insupportables, ne se place à première vue pas sur ce créneau fantastique. Après l'explosion qui ouvre le film selon toutes les règles de l'art propres au cinéma tonitruant et un peu vain, on se croirait plutôt face à une mise à jour d'Ennemi d'état, avec une prise en compte adroite des progrès techniques ces huit dernières années. Le scénario assez solide nous réserve cependant quelques surprises et revirements inattendus, sans trop s'emmêler dans les différentes couches temporelles (à l'exception de la conclusion qui reste tout de même discutable).
Après des excès stylistiques nauséabonds dans ses deux films précédents, Tony Scott revient au rythme musclé qui caractérisait son travail auparavant. La narration reprend par conséquent de la vigueur, même si elle ne fait qu'effleurer les éventuelles implications de sa construction temporelle complexe. Presque épurée en termes visuels, en comparaison avec l'overdose d'alors, la mise en scène ne réussit cependant pas à dissiper complètement une impression de longueur et de recommencement éternel par rapport à l'intrigue.
Enfin, Denzel Washington campe une fois de plus un héros solitaire respectable, qui dispose cependant ici d'une ironie qui atténue agréablement les risques de grandiloquence dans le jeu de l'acteur. Toutefois, le statut de la vedette semble lui assurer coûte que coûte une fin heureuse.

Vu le 1er janvier 2007, à l'UGC Ciné Cité La Défense, Salle 10, en VO

Note de Tootpadu: