Poltergay

Poltergay
Titre original:Poltergay
Réalisateur:Eric Lavaine
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:25 octobre 2006
Note:
C'est la maison de leurs rêves que Marc et Emma viennent d'acquérir. Ce qu'ils ignorent cependant, c'est qu'elle est hantée par cinq hommes gays qui se croient encore à l'époque fêtarde de la fin des années 1970. Ceci dit, seul Marc arrive à les voir et à s'insurger contre leur boucan et leur sollicitude. Convaincue que son mari est devenu fou, Emma le quitte. Il n'en fallait pas plus pour précipiter Marc dans une crise existentielle, qui l'ammène à se poser la question s'il n'est pas homo lui-même.

Critique de Tootpadu

Complètement figée dans une représentation stéréotypée et datée de l'homosexualité, cette comédie pâtit surtout d'une fadeur accablante. L'image qu'elle ressuscite d'un monde gay ringard au possible n'arrive par conséquent même pas à choquer. Le taux élevé de crétinisme du scénario noie toute aspiration à faire branché dans une intrigue consensuelle et molle.
L'homosexualité des cinq fantômes prisonniers de la vieille bicoque ne trouve en effet aucune justification dans l'agencement de l'histoire, si ce n'est de débiter des clichés navrants sur la communauté gaie à longueur de film. On est en fait très loin de l'esprit progressiste relatif qui anime paradoxalement certaines oeuvres à notion gaie issues des Etats-Unis puritains, comme le triste Secret de Brokeback Mountain ou le jubilatoire Shortbus. Ici, on se croirait plutôt dans une troisième suite improbable et dispensable de Pédale douce ou de Jet Set. Autant dire que les occasions de sourire se présentent très rarement (la blague sur Bertrand Delanoë) et que même le dispositif fantastique des fantômes uniquement visibles pour certains est manié avec une aisance archaïque.
Au milieu de toute cette agitation vaine et gratuite, les comédiens paraissent particulièrement mal à l'aise. Clovis Cornillac fait tant soit peu fonctionner le côté beauf et ouvrier de son personnage. Mais lorsqu'il s'agit de s'interroger sur d'éventuelles tendances gaies, il échoue lamentablement. De même, le rôle de Julie Depardieu est si sommairement écrit qu'elle n'arrive même pas à lui conférer un minimum de personnalité avec son charme habituel. Le seul salut, extrêmement limité, réside alors dans l'expert en phénomènes surnaturels accro à la malbouffe, interprété avec le recul nécessaire par un Michel Duchaussoy plutôt convaincant.
Un navet si insignifiant qu'il ne mérite pas une analyse approfondie de toutes les implications homophobes de son scénario, la capacité de voir les fantômes réservée aux hommes vierges en premier.

Vu le 17 octobre 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées

Note de Tootpadu: