Stay

Stay
Titre original:Stay
Réalisateur:Marc Forster
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:26 juillet 2006
Note:
Le jeune psychiatre Sam Foster remplace une collègue malade, lorsqu'il prend en consultation Henry Letham, un étudiant aux idées noires et au pouvoir de prémonition remarquable. Après une première conversation marquée par la méfiance, Henry revient pourtant vers Sam, qu'il considère comme la seule personne capable de l'aider avant la mise en exécution de son propre plan lugubre.

Critique de Tootpadu

Au plus tard depuis Sixième sens ou, dans un mouvement scénaristique qui dépasse les frontières du genre, depuis Usual Suspects, le cinéma hollywoodien se plaît à nous concocter des histoires à rebondissement, qui ne révèlent leur sens réel qu'au cours du dernier revirement. M. Night Shyamalan est le régent et l'esclave de ce dispositif qui ne fonctionne généralement que lors de la première vision du film. Et parfois, cette chasse à la conclusion la plus originale et surprenante ne fonctionne pas du tout, en laissant le spectateur paumé se demander quel but ce cafouillage qu'il doit regarder à l'écran peut bien poursuivre.
Comme face à ce quatrième film du réalisateur Marc Forster, qui précipite le style du cinéaste d'origine allemande dans une direction marquée par des maniérismes et des effets d'une lourdeur épuisante. Pas assez d'une trame scénaristique qui s'embrouille de plus en plus jusqu'à parvenir à une explication hautement insatisfaisante à la fin, la mise en scène et le montage décuplent les tics insistants et désordonnés pour arriver sur les terres d'une esthétique clipesque et vide que Michael Bay vient tout juste de quitter. D'une certaine façon, The Island aurait très bien pu ressembler à cette coquille creuse et épaisse si Bay ne s'était pas ravisé au dernier moment. Le vocabulaire visuel de Marc Forster, déjà très arbitraire et fade dans son film précédent (Neverland), ne montre ici par contre aucun signe de faiblesse dans son excès sur tous les fronts. Au lieu de rendre son intrigue délirante plus fascinante, le style touffu et tapageur du film l'enfonce définitivement dans la prétention la moins attrayante possible.
Dans ce feu d'artifice visuel fait avec des pétards mouillés, l'interprétation rétrograde forcément à l'arrière-plan. La distribution prestigieuse jusque dans les seconds rôles est ainsi largement gâchée. Seul Ryan Gosling, après son interprétation marquante dans N'oublie jamais, apporte un minimum de profondeur à son personnage au sein d'un ensemble de plus en plus dépassé par la frénésie exagérée du scénario et de la mise en scène.

Vu le 6 juillet 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: