
Titre original: | Midnight Movies |
Réalisateur: | Stuart Samuels |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 86 minutes |
Date: | 21 juin 2006 |
Note: | |
Au début des années 1970, une nouvelle façon de voir des films a vu le jour. Des films indépendants, qui transgressaient les conventions des films grand public en termes de violence et de sexualité, ont été programmés dans des salles de cinéma à la séance de minuit. Après le premier succès surprise de ce dispositif, le western mexicain mystique El Topo, d'autres ont tenté d'imiter cette recette pour films cultes, mais peu ont réussi à marquer l'histoire du cinéma et la conscience de toute une génération. Parmi eux figurent La Nuit des morts vivants, le film d'horreur ultime de George A.Romero, Pink Flamingos, la leçon de mauvais goût par John Waters, Tout, tout de suite, le premier film jamaïcain qui a accéléré le succès international du reggae, The Rocky Horror Picture Show le film happening qui est toujours à l'affiche trente ans après sa sortie, et le premier film de David Lynch, l'étrange Eraserhead.
Critique de Tootpadu
Exactement dans la même veine que l'Inside Deep Throat de l'année passée, ce documentaire traite d'un des aspects les plus subversifs d'une décennie exceptionnelle du cinéma américain. La seule chose qui le différencie réellement du film de Barbato et Bailey est qu'il cherche à regrouper une demi-douzaine d'oeuvres très différentes sous le dénominateur commun d'un phénomène social. En conséquence, le passage d'un film traité à un autre se fait un peu trop abruptement, faute de temps pour donner plus qu'un aperçu alléchant.
C'est d'ailleurs cette fonction de mise en bouche intéressante qui sauve le film des affres de l'information clinquante et superficielle. Agencé résolument à l'américaine, avec de courts extraits de films et d'entretiens sur un fond visuel artificiellement animé, le documentaire ne s'applique pas outre mesure à comprendre cette pratique révolue des séances branchées de minuit. Il sert avant tout d'introduction habile et divertissante à une période du cinéma qui est hélas passée de mode, lorsque tous les spectateurs dans la salle était défoncés et qu'un film devenait réellement culte au bout de plusieurs années à l'affiche. Le climat lourd de contestation et d'évasion vicieuse qui animait le public des années 1970 s'est certes transformé de nos jours en une rébellion technique et froide qui se sert du piratage comme fer de lance. Mais il est toujours utile et nécessaire de se rappeler que les enfanteries des comédies pubères et les films instantanément et faussement cultes d'aujourd'hui trouvent leurs origines dans des oeuvres bien plus innovantes et osées vieilles d'une trentaine d'années !
Vu le 12 juin 2006, au Club Marbeuf, en VO
Note de Tootpadu: