Fright night

Fright night
Titre original:Fright night
Réalisateur:Craig Gillespie
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:14 septembre 2011
Note:
Dans une petite bourgade aux portes de Las Vegas, le jeune Charlie Brewster a enfin réussi à se faire accepter par les élèves branchés de son lycée. Il sort avec Amy, la plus belle fille de sa classe, et son passé de geek solitaire paraît définitivement derrière lui. Sauf que son ancien ami Ed est convaincu que les disparitions récentes d’adolescents dans la région sont à mettre sur le compte de Jerry, le nouveau voisin ténébreux de Charlie, qu’il soupçonne d’être un vampire. Charlie ne croit pas du tout en cette théorie hallucinante, jusqu’à ce qu’Ed disparaisse à son tour.

Critique de Tootpadu

On peut mesurer l’influence d’un univers particulier sur la perception populaire d’un genre à sa façon de se hisser au niveau convoité de référence ultime pour les œuvres qui le suivent, au moins pendant quelques années. Nous ne sommes pas du tout fan de Twilight, mais il faut hélas reconnaître que l’emprise de l’épopée à la gloire d’un amour platonique sur les films d’horreur récents est difficile à ignorer. Le troisième film du réalisateur Craig Gillespie, qui retombe malheureusement dans la médiocrité de ses débuts après la bonne surprise d’Une fiancée pas comme les autres , a ainsi beau se réclamer de son statut de remake de Vampire Vous avez dit vampire ? de Tom Holland, il ressemble surtout à une version gentiment trash des ébats amoureux et autres morsures voluptueuses entre Edward Cullen et Bella Swan. Son ton décalé sauve de justesse Fright night du naufrage, mais on espérait quand même mieux de la part d’un réalisateur en fin de compte inégal, que des effets de relief sanguinolents et une intrigue qui s’effrite au fur et à mesure que la menace se concrétise.
Tant que Jerry n’est qu’un rôdeur inquiétant, qui se sert de son pouvoir de séduction pour attirer des proies faciles chez lui, Colin Farrell – et avec lui l’intrigue – peuvent s’amuser librement à détourner le stéréotype du vampire tombeur de filles, pour presque aboutir à une sorte d’ambiguïté des attirances. Celle-ci sied parfaitement au choix de rôles éclectiques grâce auxquels l’acteur s’est bâti une réputation plus que solide. Hélas, la sensualité maléfique que Farrell distille généreusement passe définitivement à l’arrière-plan, lorsque l’action bascule vers la monotonie guère plaisante de l’affrontement classique entre les chasseurs amateurs et leur proie coriace. C’est au plus tard à ce moment-là que la mise en scène redescend au niveau quelconque de Monsieur Woodcock, d’un intérêt cinématographique très réduit.

Vu le 3 septembre 2011, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu: