Deces - Menahem Golan

Par Tootpadu, 11 août 2014

Le producteur et réalisateur israélien Menahem Golan est décédé le 8 août à Jaffa. Il était âgé de 85 ans. C’est surtout dans les années 1980 que Menahem Golan s’était imposé dans le cinéma commercial, grâce aux nombreux films produits sous la bannière de la Cannon, la société qu’il avait fondée avec son cousin Yoram Globus, dans lesquels jouaient des vedettes comme Charles Bronson, Sylvester Stallone, Chuck Norris, Michael Dudikoff et Jean-Claude Van Damme.

 

Menahem Golan avait commencé sa carrière cinématographique en Israël en tant que réalisateur au milieu des années 1960. Il était alors à l’origine de films comme La Fille de la Mer morte, La Malle du Caire avec Audie Murphy, Les Putains aussi, La Fuite vers le soleil avec Laurence Harvey, Lepke le caïd avec Tony Curtis, Un coup de deux milliards de dollars avec Robert Shaw, Opération Thunderbolt avec Klaus Kinski – nommé à l’Oscar du Meilleur Film étranger – et Le Magicien de Lublin avec Alan Arkin. En parallèle, il avait déjà commencé à produire des films, tels Kibboutzim de Ephraïm Kishon, Joe C’est aussi l’Amérique de John G. Avildsen, Rosa je t’aime et Les Filles à Papa de Moshe Mizrahi.

 

En 1979, Menahem Golan et son cousin rachètent la société de production américaine Cannon, à travers laquelle ils tenteront de s’attaquer au monopole des studios américains. Leur stratégie est double avec principalement des films d’action ou érotiques comme L’Implacable Ninja, Delta force et Over the top de Golan, L’Amant de Lady Chatterley de Just Jaeckin, Un justicier dans la ville 2, La Mégère, Le Justicier de New York et Rendez-vous avec la mort de Michael Winner, Le Justicier de minuit, L’Ambassadeur, Allan Quatermain et les mines du roi Salomon, La Loi de Murphy, Le Temple d’or, Le Justicier braque les dealers et Le Messager de la mort de J. Lee Thompson, Sahara de Andrew V.McLaglen, Machination de Bryan Forbes, Boléro de John Derek, Mata Hari de Curtis Harrington, Portés disparus et Invasion USA de Joseph Zito, Lifeforce, L’Invasion vient de Mars et Massacre à la tronçonneuse 2 de Tobe Hooper, Cobra de George Pan Cosmatos, Superman IV de Sidney J. Furie, Tous les coups sont permis de Newt Arnold, Salsa de Boaz Davidson et Cyborg de Albert Pyun.

 

Ils s’engagent également aux côtés d’un certain cinéma d’auteur à travers La Saison des champions de Jason Miller, Maria’s Lovers, Runaway train, Duo pour une soliste et Le Bayou de Andrej Konchalovsky, Love streams de John Cassavetes – Ours d’or au festival de Berlin –, Grace Quigley de Anthony Harvey, Berlin affair de Liliana Cavani, Fool for love de Robert Altman, Camorra de Lina Wertmüller, Othello de Franco Zeffirelli, Paiement cash de John Frankenheimer, La Rue de Jerry Schatzberg, Barfly de Barbet Schroeder, Les Vrais durs ne dansent pas de Norman Mailer, Dancers de Herbert Ross, Powaqqatsi de Godfrey Reggio, Pour une nuit d’amour de Dusan Makavejev, King Lear de Jean-Luc Godard et Un cri dans la nuit de Fred Schepisi.

 

Après la faillite de la Cannon au début des années ’90, Menahem Golan et Yoram Globus essaient de fonder une nouvelle société de production, la 21st Century Corporation, sans grand succès. Leur carrière est le sujet du documentaire The Go-Go Boys de Hilla Medalia, qui sortira en France le 22 octobre prochain, après avoir été présenté au festival de Cannes dans la sélection Cannes Classics.