Good heart (The)

Good heart (The)
Titre original:Good heart (The)
Réalisateur:Dagur Kari
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:17 mars 2010
Note:
Une tentative de suicide ratée et une cinquième crise cardiaque réunissent respectivement le jeune vagabond Lucas et le vieux patron de bar Jacques à l'hôpital. Conscient qu'il n'aura plus longtemps à vivre, Jacques prend le jeune homme sous son aile et lui apprend le métier de barman dans son établissement, fréquenté exclusivement par des habitués. Lucas apprend vite et il sait atténuer quelque peu le caractère grincheux et cynique de son employeur par son attitude désarmante et altruiste. L'arrivée de April, une ancienne hôtesse de l'air passablement paumée, va mettre à l'épreuve l'amitié et les liens professionnels entre Lucas, sensible à ses charmes, et Jacques, dégoûté à jamais de la gente féminine.

Critique de Tootpadu

On n'aurait pas pu imaginer mieux pour clore en toute beauté notre programme personnel de ce festival de Deauville, que ce premier film anglophone du réalisateur islandais Dagur Kari, qui reprend quelques thèmes majeurs de la sélection de cette année. Le suicide, le passage de relais entre les générations, et plus généralement les peines perpétuelles de l'adolescence, ce sont là quelques éléments du scénario fort plaisant de The Good heart. Contrairement à d'autres films présentés en compétition, leur traitement se fait ici avec une certaine légèreté, qui nous aide à passer aisément les moments les plus éprouvants de l'intrigue.
En dépit des décors volontairement sombres, voire crasseux, et de la condamnation immédiate, en termes scénaristiques, du personnage qui accomplit l'acte noble de proposer ses organes pour des greffes futures, ce film dégage un doux optimisme irrésistible. Ce dernier s'articule bien plus à travers l'humanité, forcément imparfaite, des personnages que par une fin un peu trop bucolique, en comparaison avec le ton urbain froid, mais pas forcément inhospitalier, dans lequel baigne le reste du film.
Enfin, les deux rôles principaux sont joués avec excellence par Brian Cox, qui reprend d'une certaine façon son rôle dans La 25ème heure de Spike Lee, seulement encore plus désespéré et désabusé qu'avant l'incarcération de son fils, et Paul Dano, qui ajoute après son tour de force dans There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson une autre facette insoupçonnée à sa jeune filmographie de plus en plus impressionnante.

Vu le 12 septembre 2009, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

La sélection du festival de Deauville nous permet de découvrir de grands films indépendants, que mon multiplexe habituel ne me propose pas en général. Ce film dramatique nous montre l'amitié entre un patron de bar et un s.d.f. Cette amitié sera mise à l'épreuve, lorsqu'une hôtesse de l'air, qui a peur de voler, fera son irruption dans ce bar.

A partir d'un sujet simple et difficile, parlant de deux personnes meurtries par la solitude, le sentiment de rejet, et un manque de confiance, ce film nous émeut en nous montrant l'envers du décor de l'"American way of life". Le sujet traité est dramatique et le titre est très éloquent, en évoquant le rapport entre les personnages principaux. Brian Cox nous livre une fois de plus une brillante interprétation et montre qu'il est aussi bien à l'aise dans des productions indépendantes, que dans des blockbusters estivaux.

Présenté dans la compétition officielle du festival de Deauville, ce film m'a touché profondément. Je conseille à tous les passionnés de cinéma de ne pas le rater lors de sa sortie l'année prochaine !

Vu le 12 septembre 2009, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: