25ème heure (La)

25ème heure (La)
Titre original:25ème heure (La)
Réalisateur:Spike Lee
Sortie:Cinéma
Durée:129 minutes
Date:12 mars 2003
Note:
Le dernier jour en liberté de Monty Brogan, un New-Yorkais au début de la trentaine qui avait bien gagné sa vie en tant que revendeur de drogues, jusqu'à ce qu'il se fasse prendre et condamner à sept ans fermes. Pendant les 24 heures qui précèdent son entrée en prison, il croise ses deux amis d'enfance, Jacob Elinsky un prof d'anglais qui s'est épris d'une de ses élèves, et Frank Slaughtery un requin de la bourse arrogant, ainsi que sa copine, Naturelle Riviera qu'il soupçonne de l'avoir trahi, et son père, un vieux Irlandais et ancien alcoolique qui tient un bar fréquenté par des pompiers avant le 11 septembre.

Critique de Tootpadu

Spike Lee est un réalisateur extrêmement inégal, dont les films sont pour la plupart plombés par des effets de mise en scène lourds. Et pourtant, de temps en temps, il lui réussit de tourner un très bon film, une véritable perle cinématographique dont la force nous laisse bouche bée. Il faut reconnaître à ce deuxième film de Lee, après Summer of Sam, qui ne traite pas d'une problématique afro-américaine quelques petites maladresses, comme le montage hasardeux dans les séquences de conversation anodines ou la structure un peu trop rafistolée, sans véritable souffle épique. Mais, vu dans son ensemble, ce film est probablement le plus abouti de son réalisateur jusqu'à présent, avant une nouvelle baisse de forme et un retour aux vices anciens avec She Hate Me. Pas du tout parfait, il dégage néanmoins une force et une mélancolie exceptionnelles lors de ses moments clefs, sans oublier une esthétique plus recherchée, moins alambiquée que d'habitude avec Spike Lee.
En effet, par sa limitation temporaire, uniquement rompue par de rares retours en arrière, le film crée progressivement une impression irrésistible de l'inévitable. Il se fait le traducteur d'une colère et d'une appréhension sourdes qui grondent au fond des personnages. En témoignent en priorité les deux séquences phares de l'oeuvre, celle de la tirade haineuse face à la glace et celle du chemin alternatif imaginé. La gravité sous-tend ainsi tout le film, sans être pesante à aucun moment, et c'est bien cela l'exploit de la part de Lee. De même, sa façon de rendre compte du New York d'après l'attentat est particulièrement belle et subtile, et se refuse à toute schématisation raciale, sauf évidemment dans la scène précitée qui figure cependant davantage comme un grand moment d'apitoiement sur soi.
A la mise en scène majestueuse correspond une interprétation magistrale par tous les participants. Il est en effet difficile de distinguer un seul des comédiens, tellement ils excellent tous (Norton, P.S. Hoffman, Pepper, Paquin, Dawson, Cox) dans des rôles dépourvus de toute complaisance. Enfin, comment ne pas être subjugué par la photographie magnifiquement stylisée de Rodrigo Prieto et la bande originale simplement géniale de Terence Blanchard, qui compte parmi les meilleures de cette année-là !

Revu le 31 mars 2005, en DVD (vendu sous le titre 24 heures avant la nuit), en VO
Revu le 10 octobre 2005, en DVD, en VO
Revu le 24 juillet 2006, en DVD, en VO
Revu le 14 décembre 2007, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: