L’acteur autrichien Maximilian Schell est décédé hier matin des suites de problèmes pulmonaires à Innsbruck. Il était âgé de 83 ans. Un des rares acteurs germanophones à faire carrière à Hollywood, Schell avait gagné l’Oscar du Meilleur acteur pour Jugement à Nuremberg.
Bien que Maximilian Schell ait fuit avec sa famille son pays natal suite à l’annexion par les Allemands pour grandir en Suisse, il avait tenu ses premiers rôles dans des films allemands dès le milieu des années 1950. Il avait joué alors entre autres dans Des enfants des mères et un général de Laszlo Benedek et Une fille des Flandres de Helmut Käutner, avant de tenter sa chance à Hollywood en 1958 avec Le Bal des maudits de Edward Dmytryk. Curieusement, ce n’est qu’après un passage par la télévision que Schell revient au cinéma trois ans plus tard, en interprétant le rôle qui allait le rendre célèbre : celui de l’avocat Hans Rolfe dans Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer, qu’il avait déjà interprété dans le téléfilm adapté de la même histoire.
Dès lors, Maximilian Schell avait poursuivi une carrière très variée, alternant entre des films américains, comme Il vint un étranger de Daniel Mann, Miracle à Cupertino de Edward Dmytryk, Topkapi de Jules Dassin, Le Démon est mauvais joueur de J. Lee Thompson, La Symphonie des héros de Ralph Nelson, et des productions européennes, comme Les Séquestrés d’Altona de Vittorio De Sica, M15 demande protection de Sidney Lumet et Simon Bolivar de Alessandro Blasetti.
La transition vers des seconds rôles mémorables se faisait tout en douceur à partir des années 1970, avec notamment Jeanne Papesse du diable de Michael Anderson, Le Dossier Odessa de Ronald Neame, The Man in the Glass Booth de Arthur Hiller, Monsieur Saint-Ives de J. Lee Thompson, Croix de fer de Sam Peckinpah, Un pont trop loin de Richard Attenborough, Julia de Fred Zinnemann, Smash de Anthony Harvey, Avalanche Express de Mark Robson et Le Trou noir de Gary Nelson. En même temps, Maximilian Schell s’essayait à la mise en scène, signant entre autres Erste Liebe et Der Fussgänger, tous les deux nommés à l’Oscar du Meilleur Film étranger, l’adaptation de Friedrich Dürrenmatt Der Richter und sein Henker ainsi que plus tard le documentaire Marlene, nommé à l’Oscar du Meilleur documentaire.
A partir des années ’80, Schell se faisait plus rare au cinéma, préférant jouer au théâtre, à la télévision entre autres dans la mini-série « Pierre le Grand » et le téléfilm « Stalin », voire mettre en scène des opéras jusque dans les années 2000. Il était toutefois à l’affiche de L’Elu de Jeremy Paul Kagan, La Roseraie de Fons Rademakers, Premiers pas dans la mafia de Andrew Bergman, Justice de Hans W. Geissendörfer, Little Odessa de James Gray, Vampires de John Carpenter, Deep impact de Mimi Leder et Une arnaque presque parfaite de Rian Johnson.
Maximilian Schell a été nommé à trois reprises à l’Oscar, en tant que Meilleur acteur pour Jugement à Nuremberg et The Man in the Glass Booth et comme Meilleur acteur dans un second rôle pour Julia. Il avait gagné l’Oscar du Meilleur acteur pour Jugement à Nuremberg. Côté Golden Globes, il avait reçu les mêmes nominations et prix, avec un Golden Globe supplémentaire pour son second rôle dans le téléfilm « Stalin ». Enfin, il avait reçu deux prix des New York Film Critics pour Jugement à Nuremberg et Julia. Maximilian Schell est le frère cadet de l’actrice Maria Schell (Gervaise), décédée en 2005. Il était le parrain de l’actrice Angelina Jolie, aux côtés de la marraine Jacqueline Bisset.