sortie-cinema - Apaches : Découvrez la nouvelle bande annonce

Par Mulder, 26 janvier 2023

« J’ai adoré Il était une fois en Amérique (Once Upon a Time in America) (1984) et j’ai toujours aimé aborder un univers à travers le prisme de l’enfance. J’aimais l’idée d’une fillette des rues, fascinée par ce gang d’Apaches… et qui partage le même refus d’une condition misérable, le refus de courber l’échine et de se voir assignée à une place. Billie n’est pas une faible endurcie par un événement terrible : elle est d’emblée animée par un esprit fort et libre… avec lequel va entrer en conflit son désir de vengeance. » - Romain Quirot

Apaches est un film écrit et réalisé par Romain Quirot (Le dernier voyage (2021)). On retrouve au casting Alice Isaaz, Niels Schneider, Rod Paradot, Artus, Emilie Gavois-Kahn, Bruno Lochet, Rossy de Palma et Dominique Pinon. Ce film s’inspire de faits réels et retrouve le souffle épique des grandes fresques historiques.

La France de la Belle Époque est fascinée par les Indiens d’Amérique qu’elle a découverts grâce à l’Exposition universelle de 1900 et au spectacle de Buffalo Bill qui a triomphé quelques années plus tôt. Rien d’étonnant, dans ce contexte, à ce que l’expression « Apaches », qui désigne des voyous, rencontre un vrai succès. En 1902, la presse surnomme ainsi les bandes de malfrats qui sévissent dans la capitale et qui ont en commun leur détestation de la police, des bourgeois et du travail, jugé asservissant. Il faut dire que les mutations sociales, les grands travaux du tout nouveau métropolitain et le redécoupage de la ville voulu par le baron Haussmann ont refoulé les classes les plus populaires du centre vers les arrondissements périphériques. C’est là, le long des fortifications, que se concentrent désormais ouvriers et paysans venus de province pour trouver un emploi. Tout ce petit monde vit dans l’indigence de véritables bidonvilles qui s’érigent peu à peu. Évoluant dans ce milieu, les « Apaches » se tiennent à l’écart de la société industrialisée qui se met en place et refusent de rejoindre les rangs des ouvriers dont les tâches sont répétitives et abrutissantes. Pour échapper à la misère, ils se constituent en bandes, vagabondent, commettent des vols et affirment leur colère et leur soif de liberté. On estime qu’ils sont entre 30 000 et 80 000 au tout début des années 1900.

Chaque bande se donne un nom en référence à son quartier : il y a les Gars de Charonne, les Monte-en-l’air des Batignolles ou les Loups de la Butte (la Villette). Ils ont entre 15 et 20 ans et se forgent une identité à travers leur style vestimentaire – casquette portée sur le côté, foulard noué, veste d’ouvrier, bottines lustrées, tatouages – et l’argot auquel ils donnent ses lettres de noblesse. D’ailleurs, plusieurs de leurs expressions sont passées dans le langage courant et toujours utilisées aujourd’hui, comme « taf », « thune », « daron » ou « condé ». Frondeurs et souvent violents, ils s’introduisent chez les particuliers pour les cambrioler, agressent les passants pour les détrousser, prostituent les filles et sont prêts à se battre pour défendre leur honneur ou la réputation de leur gang. En un mot, ils sèment la terreur dans les rues de Paris.

La presse populaire ne tarde pas à exploiter ce climat d’insécurité qui lui assure un nouveau filon. Plusieurs titres comme Le Petit Parisien, Le Petit Journal ou Le Matin, tirant à plus d’un million d’exemplaires, relaient les larcins des bandes organisées avec des titres sensationnels et des illustrations outrancières. Georges Clemenceau, alors ministre de l’Intérieur, réagit avec fermeté pour rassurer l’opinion publique et crée dans la foulée des unités de police judiciaire, baptisées les « Brigades du Tigre ». La presse la plus réactionnaire n’en réclame pas moins de davantage sévir à l’encontre des voyous. Mais d’autres figures défraient également la chronique comme certaines femmes gravitant dans la sphère des voyous. La plus célèbre reste « Casque d’or », de son vrai nom Amélie Élie, maîtresse de deux chefs de bandes d’Apaches rivales qui s’affrontent régulièrement dans les rues de la capitale. La jeune femme sera immortalisée par Simone Signoret dans le magnifique Casque d’or de Jacques Becker en 1952. Figures romantiques parmi les voyous, les Apaches disparaissent avec la Première Guerre mondiale lorsqu’ils sont appelés sous les drapeaux et rejoignent les tranchées. Mais ils laissent derrière eux un héritage incontournable, qui se distillera dans les gangs qui leur succèderont, à Paris et ailleurs.

Notre critique du premier film du réalisateur Romain Quirot est disponible ici

Synopsis : 
1900. De Montmartre à Belleville, Paris est aux mains de gangs ultra violents qui font régner la terreur sur la capitale : les Apaches. Prête à tout pour venger la mort de son frère, une jeune femme intègre un gang. Mais plus elle se rapproche de l’homme qu’elle veut éliminer, plus elle est fascinée par ce dernier.

Apaches
Écrit et réalisé par Romain Quirot
Produit par Fannie Pailloux
Avec Alice Isaaz, Niels Schneider, Rod Paradot, Artus, Emilie Gavois-Kahn, Bruno Lochet, Rossy de Palma, Dominique Pinon, Jean-Luc Couchard, Hugo Becker, Armelle Abibou, Crieur de journaux, Pierre Gommé...
Musique : Yves Gourmeur
Image : Jean-Paul Agostini
Montage : Romain Quirot
Sociétés de production : Apaches
Distribué par Tandem (France)
Date de sortie : 29 mars 2023 (France)
Durée du film : 95 minutes

Photos : Copyright Tandem Films

(Source : dossier de presse)