Take back the night

De nombreux réalisateurs ont fait leurs armes en mettant en scène un film d’horreur annonciateur de l’énergie et des thématiques importantes à leurs yeux. Assurément, on entendra de nouveau parler de la réalisatrice et scénariste Gia Elliot dont le premier film Take back the Night sort ce vendredi au cinéma et en VOD simultanément aux Etats-Unis. Certes ce film n’est pas parfait mais montre de nouveau qu’un micro-budget est souvent salutaire pour de jeunes réalisateurs pour utiliser le mieux possible les éléments disponibles et surtout réussir à proposer une œuvre non formattée et qui se regarde avec intérêt. 

Alors que certains films d’horreur se contentent uniquement de suivre un modèle prédéfini et compensent l’insuffisance d’un scénario par des effets sanguinolents outranciers, la réalisatrice et co-scénariste Gia Elliot préfère rester dans un cadre réaliste en y incorporant uniquement un élément surnaturel avec l’existence d’une entité diabolique qui semble prendre un malin plaisir à agresser physiquement ses victimes. 

Jane (Emma Fitzpatrick, également co-scénariste) est une peintre et influenceuse YouTube basée à Los Angeles qui semble connaitre un véritable engouement du public. Après une soirée célébrant sa première exposition ans une galerie, elle se retrouve confrontée à une créature surnaturelle. Cette violente altercation semble lui avoir fait perdre la mémoire et elle se retrouve ensuite dans un service des urgences d'un hôpital avec plusieurs blessures et des marques de griffes sur le corps. L’inspecteur en charge de l’affaire va non seulement remettre ses propos en question mais arriver à se demander si ce qui est arrivé n’est pas le simple fruit de l’alcool et de soucis mentaux. Jane se décide alors à recourir à ses followers pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et si une créature diabolique ne serait pas réellement présente dans les quartiers défavorisés de Los Angeles et ne s’en prendrait pas à des personnes faibles. 

Certes Take back the night ne bénéficie pas d’effets spéciaux spectaculaires ni d’un casting de comédiens reconnus mais s’avère réussi pour mettre en lumière les ravages psychologiques des agressions sexuelles et surtout bénéficie de la comédienne Emma Fitzpatrick, totalement investie et qui porte le film sur ses épaules.  Jane ne fait pas toujours des choix judicieux mais sa réelle fragilité lui donne assurément la représentation parfaite de la victime agressée qui doit trouver par elle-même un moyen de reprendre pied et d’affronter ses démons intérieurs. On en vient presque à douter de savoir si Jane est réellement saine d’esprit ou est réellement confrontée à un monstre n’ayant pas réellement de visage et similaire à une entité fantomatique et irréelle. 

Take back the night est ainsi un premier film original qui arrive à retenir notre attention et à défaut d’être parfait de nous faire passer un moment agréable les films d’horreur à petit budget porté essentiellement par une équipe féminine sont tellement rares que nous pouvons que soutenir celui-ci

Take back the Night 
Réalisé par Gia Elliot
Produit par Emma Fitzpatrick, Kwanza Gooden, David Elliot et Gia Elliot
Écrit par Emma Fitzpatrick et Gia Elliot
Avec Emma Fitzpatrick, Angela Gulner, Jennifer Lafleur, Sibongile Mlambo.
Directrice de la photographie : Gia Elliot 
Distribué par Dark Sky Films
Date de sortie : 4 mars 2022 (États-Unis)
Durée du film : 90 minutes

Vu le 02 mars 2022 (screener presse)

Note de Mulder: