Fear street part one : 1994

Nous vivons un moment important marqué par les retrouvailles avec un univers qui nous avait été arraché. Confinés, privés de sorties (cinéma, concerts, théâtre), de restaurants et de voyages, nous avons appris à vivre autrement, à retrouver le goût véritable des choses importantes. Pendant de nombreux mois, nous avons du modifier nos habitudes et trouver de nouveaux moyens de se divertir voire exploiter au mieux ceux à disposition. On a donc appris à remplacer nos salles de cinéma par des plateformes de streaming (Netflix, Apple Tv+, Disney +, Prime video). Cette période de confinement a fait littéralement exploser le nombre d’abonnés de Netflix et Disney + qui  ont su parfaitement trouver leur place en proposant d’excellents films plus ou moins récents (voire exclusifs) et des séries. Il faut reconnaitre que Fear street part one : 1994 tombe à la perfection en ce mois de début des vacances d’été et saura plaire autant à un public accroc aux livres de R. L. Stine que passionné de cinéma de genre.

R. L. Stine pourrait être facilement décrit comme le Stephen King de la littérature enfantine tant il a su proposer aves sa série de livres Chairs de poules (Goosebumps) un véritable univers horrifique en évitant de tomber dans le côté trop horrifique pour captiver et pas faire trop peur à de jeunes lecteurs. Son pendant Fear street en est la version moins light et plus horrifique destiné plutôt quant à lui à un public adolescent et de jeunes adultes. Publiés à part de 1989 les romans Fear Street ont connu un bon accueil En 2010 on comptait plus de 80 millions de livres vendus de la série littéraire Fear Street. Comme les romans de Stephen King se déroulant essentiellement dans le Maine, les livres de la série Fear Street se déroulent dans une même ville, celle de Shadyside (une ville fictive). La richesse de cet univers avait de quoi inspirer le cinéma avec ses nombreuses ramifications. Après une série avortée en 1998 dont seul un pilot fut proposé (Ghosts of Fear Street), cette fois-ci l’œuvre de R. L. Stine Fear Street qui devait à la base donner naissance à trois films distribués au cinéma par 20th Century Fox a finalement bénéficié de l’appui de Netflix et sera diffusé dès le mois de juillet à compter de un film par semaine du 2 juillet au 16 juillet (Fear Street part one 1994 le 2 juillet, Fear Street part two : 1978 le 9 juillet et enfin Fear Street part three : 1666 le 16 juillet).

La plus grande qualité de Fear Street : Part One – 1994 est de réussir à être ambitieux et de savoir rendre hommage aux slashers des années 80 et 90. On pensera plus précisément aux sagas cinématographiques des Vendredi 13 (Friday 13th), des Halloween et surtout à Scream. Ainsi dès les premières minutes d’une efficacité redoutable le décor est mis en place et on sait que quelque chose d’irrationnel se trame dans la ville de Shadyside. Cette ville semble être sous une malédiction ancestrale remontant à 1666. Le personnage principal, Deena Johnson (Kiana Madeira) va devoir non seulement faire face à des tueurs en séries aussi impitoyables que Michael Myers mais en plus tenter de récupérer sa petite amie Sam Fraser (Olivia Scott Welch), qui a non seulement quitté sa ville mais surtout sort avec l’un des joueurs de football du lycée dans laquelle elle fait sa scolarité. On ne dira jamais à quel point la réussite d’un excellent thriller horrifique ne repose pas sur des règles préétablies mais surtout sur un excellent scénario, un réalisateur ambitieux et sur un casting parfait permettant une réelle attache émotionnelle des spectateurs avec les personnages. 

Co-scénarisé et réalisé par Leigh Janiak, Fear Street : Part One – 1994 surprend en permanence car le film prend un malin plaisir à utiliser les nouvelles technologies actuelles et à en montrer leurs limites. En effet, face à des créatures à l’apparence humaine qui sont en réalité des monstres vengeurs obéissant à une puissante sorcière issue du passé et dont personne ne peut échapper. Contrairement à certaines obligations auxquels les studios hollywoodiens doivent se confronter, ce film bénéficie d’une totale liberté et cela se ressent autant par une fin tout aussi efficace que les premières minutes du film mais aussi par sa manière de montrer qu’aucun des personnages principaux aussi innocent qu’il soit ne peut échapper à des forces dépassant l’entendement. On appréciera aussi le petit clin d’œil à la fin qui n’hésite pas à nous proposer la bande annonce du second film qui se déroulera à une autre époque. Assurément Fear Street : Part One – 1994 est l’un des meilleurs films de genre proposés sur Netflix et on ne peut que vous encourager à le découvrir dès le 2 juillet.

Fear Street : Part One - 1994
Réalisé par Leigh Janiak
Produit par Peter Chernin, David Ready, Jenno Topping
Scénario par Leigh Janiak, Phil Graziadei
Histoire de Kyle Killen, Phil Graziadei, Leigh Janiak
Basé sur Fear Street de R. L. Stine
Avec Kiana Madeira, Olivia Welch, Benjamin Flores Jr., Julia Rehwald, Fred Hechinger
Musique : Marco Beltrami, Marcus Trumpp
Directeur de la photographie  : Caleb Heymann
Montage : Rachel Katz
Production : Chernin Entertainment
Distribué par Netflix (Monde)
Date de sortie : 2 juillet 2021
Durée : 105 minutes

Vu le 30 juin 2021 (accès presse Netflix)

Note de Mulder: