Manuel de survie à l'apocalypse zombie

Alors que l’année 2015 se termine dans quelques jours et que le nouveau film de Christopher Landon est sorti depuis plusieurs mois dans différents pays, sa diffusion en France se fait réellement attendre. A ce jour aucune date de planifiée et aucune information si le film sortira en salles ou directement en VOD. Pourtant Manuel de survie à l'apocalypse zombie (Scout's Guide To The Zombie Apocalypse) s’impose comme une réussite exemplaire dans sa manière de redonner toute son âme aux comédies horrifiques des années 80. Ancien scénariste (Paranoaik (2007), Saga Paranormal Activity (2,3,4,et the The Marked Ones (2010-2013) et jeune réalisateur avec seulement deux films réalisés (Burning Palms (2010) et Paranormal Activity: The Marked Ones (2013)), Christopher Landon a co-scénarisé et réalisé MSAZ (Manuel de survie à l'apocalypse zombie). On retrouve ainsi dans son film, le plus réussi à ce jour, un véritable hommage au genre horrifique non dénué d’humour. Après une scène d’introduction, clin d’œil appuyé à l’une du film La Nuit déchirée (1992) nous expliquant l’origine de l’invasion de zombies, le film ne cessera de parsemer tout au long du récit des allusions à des œuvres qui ont marqué nos mémoires (Gremlins (1984), Les Goonies (1985), Ghostbusters (1984), Vampire, vous avez dit Vampire (1985)..).

Alors que le livre de Max Brooks Guide de survie en territoire zombie apportait certaines idées pour survivre face à une apocalypse zombiesque, ce film préfère mettre en avant les vertus les valeurs fortes du scoutisme (respect, entraide, solidarité et communion avec la nature). Ainsi trois amis d’enfance scouts depuis longtemps se retrouvent à affronter toute une horde de zombies, humains et animaux (cerf, chats) et à protéger les jeunes adolescents n’ayant pas pu se réfugier dans un quartier de sécurité. Epaulé par une serveuse d’un bar de striptease et excellente tireuse, ils vont non seulement mettre de côté leurs différents mais surtout faire preuve d’ingéniosité pour éviter d’être dévorés par ces zombies de plus en plus nombreux. Alors que de nombreux films de morts vivants ne semblent vouloir appliquer avec aucun recul un calque préformaté scénaristique, MSAZ cherche constamment l’originalité et surtout avec des moyens réduits maximiser les effets. Il en ressort un équilibre parfait entre moments purement horrifiques avec flots de sang impressionnants et de pure comédie. Dans sa manière non seulement de retrouver l’âme des années 80 dans laquelle des valeurs morales étaient encore présentes mais de l’opposer à une jeunesse nettement plus encline à faire la fête qu’a étudier et aider son prochain, MSAZ trace un portrait plus réaliste de notre société actuelle. Ce n’est donc pas un pur hasard si dans l’un des films de la saga des morts vivants de George A Romero les héros et un zombie entonnent un tube de Britney Spears.

Alors que la plupart des comédies horrifiques repose trop souvent sur des scénarios médiocres et une interprétation approximative. MSAZ continue dans la lignée de Shaun of the Dead (2004) par la présence d’un casting intéressant. On retrouve ici dans le rôle principal Tye Sheridan (Joe (2013), Dark Places (2015) et prochainement X-Men: Apocalypse (2016)), Logan Miller (Night Moves (2013), Sarah Dumont (Don Jon (2013), Bad Ass 2: Bad Asses (2014)) et Halston Sage (The Bling Ring (2013), Nos pires voisins (2014). Un tel casting de jeunes talents prometteurs est également une des qualités fortes de ce film qui ne se prend à aucun moment au sérieux. Certes MSAZ surfe sur le succès actuel des zombies aussi bien à la télévision avec des séries comme The Walking dead, Z nation et des films comme World War Z mais il le fait sobrement et des idées aussi originales que pouvant devenir culte (la scène du trampoline par exemple). Un tel film aurait aisément sa place dans ceux projetés dans le cadre du Festival international du film fantastique de Gérardmer et aurait toutes ses chances de repartir avec le prix du public.

Vu le 25 décembre 2015 sur Amazon instant vidéo

Note de Mulder: