Very good girls

Very good girls
Titre original:Very good girls
Réalisateur:Naomi Foner
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:00 2013
Note:

C’est le dernier été que Lilly et Gerry passent ensemble avant de commencer leurs études. Les deux amies inséparables ont décidé de profiter de ces dernières semaines avant l’âge adulte pour perdre leur virginité. Mais le seul homme qui les intéresse toutes les deux est David, un photographe qu’elles ont croisé à la plage. Alors que Gerry ne tarde pas à le séduire ouvertement, Lilly reste plus timidement sur la défensive. C’est pourtant elle qui sortira la première avec David, sans le dire à sa meilleure copine. Leur affaire cachée devient encore plus problématique, quand Gerry perd un de ses proches.

Critique de Tootpadu

Après avoir vu une douzaine de films à ce festival de Deauville, qui ne nous ont certes pas poussés à la dépression, mais qui étaient loin de voir la vie en rose, cela fait du bien de tomber sur une histoire plus drôle et légère. Le crépuscule de l’adolescence peut être considéré comme un âge de passage si difficile à négocier, que bon nombre de personnes y restent coincés toute leur vie. C’est le moment où les dernières gamineries sont censées céder la place à une vision plus adulte de la vie et à un comportement qui reflète ce gain de maturité. Par conséquent, c’est également l’heure des adieux à l’innocence et aux rêves naïfs qui façonnent la période contestataire de l’adolescence. Le premier film de la réalisatrice Naomi Foner, qui est depuis longtemps une scénariste aguerrie, condense tous ces sentiments contradictoires pour en faire une comédie romantique au goût doux-amer et au charme irrésistible.

Le ton plutôt optimiste de Very good girls n’enlève rien à la complexité émotionnelle d’une histoire joliment banale. Bien qu’elles soient issues d’un milieu social préservé, les deux filles au cœur de l’intrigue subissent pleinement les petites imperfections qui confèrent un piment pas toujours plaisant à la vie. Dans leur quotidien sans autre souci que le premier rapport sexuel avec quelqu’un de plus attrayant que le patron du job d’été alimentaire, quelques coups durs vont rapidement faire irruption. Ces infidélités et abandons de tout genre ne modifieront pas pour autant la texture claire et lumineuse de la narration, qui s’attache à montrer l’humanité désarmante derrière la fourberie apparente.

En dépit d’un contexte complètement différent, on retrouve ici les bases de l’univers d’A bout de course de Sidney Lumet, dont Naomi Foner avait écrit le scénario magistral. Il y est également question d’un rapport à la famille qui finit par se résoudre à une solidarité éclairée, à l’issue de nombreuses bifurcations qui ont mis cette connivence à l’épreuve. En plus, l’amitié entre les deux filles dégage une fraîcheur des plus appréciables, qui n’a rien à voir avec le parfum infecte à l’eau de rose dont ces comédies sirupeuses ont souvent tendance à empester. Grâce à une distribution de seconds rôles à la fois éclectique et convaincante, de Ellen Barkin et Clark Gregg à Demi Moore et Richard Dreyfuss, en passant par Peter Sarsgard, on se réjouit de passer une saison décisive, mais nullement mélodramatique, en compagnie de personnages touchants.

 

Vu le 3 septembre 2013, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Naomi Foner Gyllenhaal avant de réaliser son premier film est une productrice et scénariste (A bout de course, A dangerous Woman, et Losing Isaiah). Elle est aussi la mère de deux grands comédiens Maggie et Jake.  Avec Very Good Girls, elle signe ici ainsi de nouveau le scénario. Sur un canevas assez classique et reposant sur la volonté de deux adolescentes new-yorkaises de perdre leur virginité, le film possède son propre ton décalé mais surtout livre le portrait très réussi de la jeunesse huppée américaine.

La réalisatrice réussit son examen de passage et nous livre une bonne comédie dramatique et surtout une vision rafraichissante de New York loin des clichés traditionnels. Le cinéma américain vient ainsi de trouver une nouvelle ambassadrice pour porter haut l’étendard d’un cinéma de qualité et capable de rivaliser avec les grandes comédies commerciales actuelles. La présence en qualité de productrice exécutive de Gale Anne Hurd n’est sûrement pas un hasard. Cette productice a ainsi pu produire un certain nombre de films devenus des classiques (Terminator, Abyss, Armageddon, la série The Walking dead…)

Very Good Girls est une réussite mineure car le scénario est parfaitement exploité et surtout mis en scène par son auteur. Ainsi, aucun risque de voir son scénario dénaturé et maltraité pour cette réalisatrice à suivre de près. La réussite tient aussi à un casting où brille non seulement deux jeunes comédiennes  Elizabeth Olsen (Red lights…),  et Dakota Fanning (Man of fire, La guerre des mondes..) mais également des seconds rôles tenus par  Peter Sarsgaard, Demi Moore, Ellen Barkin, Richard Dreyfuss et Clark Gregg (Avengers)..

Il est également assez surprenant de voir pendant le festival quatre films avec en second rôle Peter Sarsgaard (Blue Jasmine, Lovelace, Night moves). Cet acteur aussi à l’aise dans des drames que dans des comédies témoigne une nouvelle fois qu’il a toutes les qualités nécessaires pour être un acteur de premier plan. Il aborde ainsi comme dans ce film ses rôles de manière très approfondie.

Certes ce film ne restera pas celui que nous avons préféré pendant cette 39ème session du festival du cinéma américain mais à travers tous les films à tendance dépressive vues, celui-ci nous apporter une bonne bouffée d’air frais.

Vu le 3 septembre 2013, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: