Star Trek Into Darkness

Star Trek Into Darkness
Titre original:Star Trek Into Darkness
Réalisateur:J.J. Abrams
Sortie:Cinéma
Durée:132 minutes
Date:12 juin 2013
Note:
Après avoir sauvé de justesse une civilisation de l’extinction sur la planète Nibiru, l’équipage de l’Enterprise rentre au quartier général de la flotte stellaire. Cette mission pas tout à fait réglementaire a de lourdes conséquences pour le capitaine Kirk, démis de ses fonctions et séparé de son fidèle second Spock. Convoqués suite à l’attentat sur les archives de Londres, les membres du conseil de direction de la flotte sont pour la plupart assassinés lors d’une nouvelle attaque par John Harrison, un ancien agent de Starfleet qui lui a déclaré la guerre. Le capitaine Kirk est chargé par l’amiral Marcus de poursuivre l’ennemi de la paix interplanétaire jusqu’à sa cachette sur Kronos, sans provoquer les Klingons, hostiles aux opérations de la flotte stellaire.

Critique de Mulder

Quatre années ont passées depuis que JJ Abrams a relancé et reboosté la saga Star Trek. De nouveau avec l’aide de ses deux proches collaborateurs et scénaristes et producteurs, Alex Kurtzman et Roberto Orci (série Alias, Mission Impossible 3, Star Trek..), il revient aux commandes de l’un des films les plus attendus de l’année 2013.

Cette fois-ci, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à une force terroriste souhaitant plonger le monde dans le chaos voire déclarer un guerre imminente contre les Klingons. Dans cette atmosphère des plus pessimistes possibles, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Un ennemi d’autant plus impitoyable qu’intellectuellement supérieur. Le réalisateur retrouve donc un univers qui lui sied à merveille soit l’univers de la science-fiction. Certes le premier opus avait été une excellente surprise mais le second opus le dépasse sur pratiquement tous les niveaux.

En effet, plus besoin est de présenter les personnages principaux et donc dès la première scène du film vibrant hommage à peine déguisé au chef d’œuvre de Steven Spielberg Les aventuriers de l’arche perdu, l’action démarre par une course poursuite endiablée et magnifiquement filmée. Non seulement à elle seule cette scène montre que JJ Abrams n’est plus un élève qui essaye de suivre les traces de son maître mais réussit à l’égaler par une réalisation superbement maîtrisée, un véritable sens du spectacle et une direction d’acteurs parfaite.

Comme dans tout excellent film de science-fiction, JJ Abrams réussit là où beaucoup échouent récemment c'est-à-dire réussir à recréer un monde futuriste réussi et probable. A bien regarder, le film ressemble plus à un huis clos dans un espace limité (une planète neutre, l’Entreprise, une base militaire..) qu’ à un film dans des décors gigantesques. Cela renforce donc le côté claustrophobique du film très noir. Le film réussit même à rendre hommage à deux éléments primordiaux du film de Nicholas Meyer Star Trek, la colère de Khan. JJ Abrams semble aussi bien puisé dans ses maîtres ex Cinéma qu’il cite volontiers (Steven Spielberg mais aussi David Lynch…). Il maîtrise ainsi tous les ressorts du film de science-fiction et le monde de Star Trek pour le révolutionner de l’intérieur et nous livrer un très grand film.

Les effets spéciaux ne sont pas en reste et certains moments sont très voire même trop impressionnants. Aussi à l’aise dans des scènes intimistes (celle du réacteur ave Kirk et Spock fera date) que dans des combats spatiaux dignes des meilleures scènes de Star Wars. Le meilleur des effets spéciaux n’est pourtant pas dû des CGI mais à la présence d’un acteur qui rien que par sa présence transcende ce film pour en faire le film de science-fiction de l’année : Benedict Cumberbatch. Ce brillant acteur qui s’est fait connaître mondialement par son rôle du plus grand détective britannique Sherlock Holmes est en passe de devenir l’acteur britannique le plus apprécié aux Etats-Unis. Ce n’est donc pas un hasard de le retrouver dans la nouvelle trilogie de Peter Jackson (Le Hobbit) et dans le rôle du plus grand terroriste de l’univers Star Trek. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher l’une des plus belles surprises de ce film.

JJ Abrams qui est devenu malgré lui l’un des réalisateurs américains les plus suivis réussit l’exploit de réconcilier les fans de l’univers Star Trek et ceux de celui de Star Wars. Dire que son prochain film Star Wars Episode VII est l’un des films les plus attendus de l’histoire du cinéma est peu dire. Dire que Paramount Pictures tient là son meilleur film de science-fiction depuis très longtemps aussi.

Vu le 26 avril 2013 au Pathé Quai d’Ivry, Salle 02 , IMAX, en VO

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

L’univers de Star Trek ne nous est pas assez familier pour qu’on puisse prétendre à déceler des différences, voire des innovations, entre les deuxièmes aventures du cinquième équipage de l’Enterprise et celles de ses prédécesseurs depuis un demi-siècle. Ce serait d’ailleurs une perte de temps de vouloir chercher les moindres influences et hommages à un monde imaginaire qui a des générations entières de fans inconditionnels, puisque Star Trek Into Darkness est avant tout une machine de divertissement parfaitement huilée, qui fonctionnerait aussi bien dans un contexte dépourvu de ce bagage culturel considérable. Toujours aussi peu doué pour diriger un film qui exprimerait une personnalité quelconque, le réalisateur J.J. Abrams excelle une fois de plus dans la récupération de recettes à succès, en cherchant plus ici du côté de George Lucas que de celui de Steven Spielberg, dont le patrimoine cinématographique a de toute façon déjà été pillé abondamment par Super 8.
Sur fond d’une bande son assommante, l’intrigue suit ainsi son cours prévisible, sans que nous ne nous inquiétions outre mesure du sort des personnages, recyclables à volonté selon des règles dramatiques appliquées sans modération, par voie de téléportations désinvoltes qui résolvent l’immense majorité des impasses narratives. Bien qu’elle prétende de jongler dans un parfait équilibre entre ses éléments spectaculaires et des considérations plus profondes, l’histoire se fait régulièrement rattraper par des dispositifs voyants, qui en disent plus long sur la mécanique parfaitement rodée, mais froide, du scénario que sur ses ambitions éventuelles en termes plus humains. Nous admettons ainsi volontiers que la principale raison d’être de la science-fiction en général, et de l’univers de Star Trek en particulier, du point de vue de la civilisation se situe dans l’antagonisme entre la nature de l’espace, vaste et sauvage, et celle de l’homme, à plus petite échelle et constamment en danger d’y périr. Mais de là à interrompre d’une manière répétitive les conversations aux enjeux importants par des urgences techniques ou autres apparitions soudaines de forces maléfiques, le récit ne brille point par son élégance.
On en retient néanmoins toujours avec le même plaisir l’antagonisme enjoué entre le capitaine Kirk et son second Spock. C’est clairement la logique implacable du deuxième qui remporte notre adhésion, au détriment de l’héroïsme aux yeux bleus du premier. Pas sûr que la narration ose le même parti pris, exclusivement préoccupée qu’elle est par une course à l’efficacité qu’elle gagne haut la main, au prix d’un discours moral exsangue. Seule la promotion d’une mixité exemplaire des races y vaut la peine d’être retenue, une valeur fondamentale de l’univers Star Trek à laquelle ce douzième film de la saga n’apporte en fin de compte rien de nouveau.

Vu le 13 mai 2013, au Royal Monceau, en VO

Note de Tootpadu: