Oblivion

Oblivion
Titre original:Oblivion
Réalisateur:Joseph Kosinski
Sortie:Cinéma
Durée:125 minutes
Date:10 avril 2013
Note:
En 2077, la Terre est quasiment déserte et la lune est détruite. Soixante ans plus tôt, l’invasion d’extra-terrestres appelés les Chacals a mené à des événements cataclysmiques qui ont laissé la surface de la planète inhabitable. Alors que les hommes survivants vont s’installer sur une lune lointaine, le technicien Jack Harper et sa navigatrice Victoria assurent la maintenance des drones. Ceux-ci sont censés protéger les machines immenses, qui transforment l’eau en énergie pour la nouvelle colonie humaine, des attaques des derniers Chacals. Jack excelle dans son travail, mais il est hanté par une pensée récurrente. Bien que sa mémoire ait été effacée cinq ans auparavant, il rêve d’une rencontre qui a eu lieu avant la grande guerre.

Critique de Mulder

Lors de la promotion de Mission Impossible 2, Ben Stiller avait fait une parodie excellente en interprétant Tom Cruise et en faisant un acteur omniprésent. Véritable marque déposée de qualité, cet acteur complet choisit parfaitement ses films et chacun des genres auxquels il apporte son crédit est gage de divertissement de haut standing. Hormis Rock Forever qu’il transcende de sa présence en clone d’ Axl Rose, ses derniers films ont tous été de grands crus (Jack Reacher, Mission : Impossible - Protocole fantôme, Tonnerre sous les tropiques). Une nouvelle fois Oblivion lui doit énormément car il en transcende chacune des scènes par sa présence.

Le cinéma de science-fiction a permis à de grands réalisateurs de donner leur vision de notre société future. Tel de grands architectes, de grands réalisateurs ont laissé leurs empreintes indélibiles. Il est encore impossible d’oublier des films comme 2001, l’Odyssée de l’espace (Stanley Kubrick), La planète des singes ( Franklin J. Schaffner), Blade Runner (Ridley Scott), I Robot (Alex Proyas) et tant d’autres. A cette liste, il faudra maintenant rajouter le film Oblivion du réalisateur Joseph Kosinski. Après son premier film tant acclamé Tron l’héritage, il adapte ainsi pour son second film sa bande dessinée Oblivion.

L’histoire se déroule donc en 2077 et voit le personnage de Jack Harper vivre dans une station dans les nuages après qu’une guerre cataclysmique contre des extraterrestres a rendu la terre hostile et pratiquement inhabitable. Pourtant, ce personnage se mettra à douter de sa mission et se verra confronter à une toute autre réalité. Force est de constater qu’en adaptant son œuvre sur grand écran et participant au scénario et surtout en réalisant ce film, ce réalisateur est très fortement inspiré. Cela se ressent au niveau de ce monde hostile parfaitement décrit, à ce petit nombre de personnages très bien décrits et à des effets spéciaux parfaitement utilisés.

On reconnaitra sans peine tout un ensemble de films tel Wall E, Star Wars mais c’est surtout au niveau des mangas que le réalisateur semble avoir puisé son inspiration. Le design du vaisseau notamment mais aussi l’attitude du personnage principal nous renvoie chose plutôt rare à une série d’animation culte pour beaucoup. Comment ne pas penser à l’astrolab en voyant le vaisseau futuriste de Jack Harper. Comment ne pas penser au personnage de Capitain Flam en voyant son costume, sa manière héroïque d’être le dernier espoir possible pour les habitants de cette terre. Ce monde nous permet donc de nous replonger dans un passé que seuls les plus de trente ans peuvent connaître. Cet élément se renforce par l’âge du réalisateur identique.

Une nouvelle fois, le réalisateur après s’être appuyé pour son premier film sur la musique de Daft Punk (groupe français) s’appuie cette fois également sur un autre groupe de musique électronique français M83. Le film est ainsi visuellement et musicalement un voyage épique vers l’avenir de l’homme, vers son adaptation à un milieu hostile.

Un autre thème important abordé dans le film est le souvenir de notre expérience passée, de nos vies antérieures et surtout du clonage humain et de ses risques. Cette thématique parfaitement maîtrisée assit son film sur une dimension scientifique réaliste et en fait une œuvre suffisamment construite pour donner lieu à méditation..

Ce film est donc à vivre en IMAX pour vous laisser enivrer dans un monde probable et futuriste qu’ on espère ne jamais voir arriver..

Vu le 13 avril 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 11 IMAX, en VF

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Contrairement à notre cher confrère Mulder, qui exulte dans un émerveillement nostalgique devant la présence transcendante de Tom Cruise, nous ne considérons pas ce dernier comme la célébrité sainte faite homme. A notre humble avis, il est davantage un opportuniste rusé, assez perspicace et réactif pour faire perdurer son image de l’homme invincible et juste, c’est-à-dire de l’Américain idéal. Depuis près de quinze ans et Eyes wide shut de Stanley Kubrick, nous n’avons pas souvenir d’un film dans lequel Tom Cruise aurait réellement pris des risques, où il aurait osé projeter autre chose que le cliché du héros sans reproche. Car même le jeu avec cet archétype dans ses rares comédies grotesques renvoie à l’assurance suffisante d’une star mondiale qui n’a plus rien à prouver, au point de s’affairer sans relâche dans une série interminable de suites, remakes, et autres films de genre efficaces, mais dépourvus d’originalité. Le véritable point d’intérêt du mythe Tom Cruise serait l’analyse de la dichotomie troublante entre sa vie privée chaotique et une carrière professionnelle qui a au contraire su éviter, par prudence et par calcul, des faux pas majeurs. Mais telle n’est pas la vocation de cette critique.
Oblivion reprend là où le premier film du réalisateur Joseph Kosinski s’était arrêté : dans un spectacle futuriste visuellement passionnant, dont le fond nous laisse plutôt sur notre faim. Afin d’occuper notre esprit pendant les deux heures de ce conte de science-fiction adroitement ficelé, la mise en scène a été assez généreuse pour y disséminer un nombre incalculable de références cinématographiques. Au-delà des citations évidentes de films semblables, comme 2001 L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, La Planète des singes de Franklin J. Schaffner, voire Wall-E de Andrew Stanton, nous avons ainsi décelé des renvois bien plus improbables vers Elle et lui de Leo McCarey et Le Patient anglais de Anthony Minghella. Ce bagage filmique solide n’assure cependant pas une cohérence narrative exceptionnelle, de surcroît prise en défaut une fois que la révélation principale aura eu lieu. Dès que Jack Harper devra réellement prouver de quel bois il se chauffe, nous nous trouvons en effet une fois de plus face à l’éternelle rengaine du héros prêt à tout pour prouver qu’il est le plus valeureux. Adieu donc à nos minces espoirs d’ambiguïté morale !
Alors que nous ne doutons pas un instant du flair de l’acteur principal pour dénicher encore et toujours des rôles en apparence sombres, qui ne font en fait que célébrer d’une façon détournée les vertus fondatrices des Etats-Unis, l’avenir du réalisateur nous laisse déjà plus dubitatifs. En dépit de deux films solides à son actif, Joseph Kosinski n’a pas encore prouvé à nos yeux de quoi il est capable. Il a beau ne pas imiter bêtement le style de l’idole Steven Spielberg, comme le fait sans discontinuer J.J. Abrams par exemple, il se dispute néanmoins avec ce dernier et de nombreux autres confrères spécialisés dans les spectacles à effets tonitruants la même niche. Celle-ci risque de devenir de plus en plus exclusive, au fur et à mesure que les films qui en éclosent se suivent et se ressemblent.

Vu le 25 avril 2013, à l’UGC Ciné Cité Bercy, Salle 10, en VO

Note de Tootpadu: