Cold blood

Cold blood
Titre original:Cold blood
Réalisateur:Stefan Ruzowitzky
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:05 mars 2013
Note:
Le week-end de Thanksgiving, Addison et sa sœur Liza braquent un casino. En fuite, ils sont victimes d’un accident de la route, au milieu de nulle part, dans les paysages enneigés près de la frontière canadienne. Ils se séparent et tentent d’avancer à pied, chacun de son côté, alors que le temps se dégrade. Tandis qu’Addison n’hésite pas d’abattre quiconque se met en travers de son chemin, Liza est recueillie par Jay, un ancien boxeur qui vient de sortir de prison.

Critique de Tootpadu

Plus de quatre ans après avoir remporté l’Oscar du Meilleur Film étranger, le réalisateur autrichien Stefan Ruzowitzky revient enfin pour s’imposer sur la scène internationale, grâce à un film de genre, confectionné selon les règles hollywoodiennes. La tension y est soutenue, même si le ton lorgne avec un peu trop d’insistance vers un second degré qu’il n’atteint jamais tout à fait. Par la structure triangulaire de ses principaux fils de narration, Blackbird peine un peu à trouver une unité suffisamment forte pour se distinguer clairement. Il ne reste pas moins un thriller prenant, au dénouement hélas un peu trop prévisible.
La partie la plus réussie du film nous paraît être le parcours solitaire et meurtrier du personnage que Eric Bana interprète avec toujours la même nonchalance virile. Nullement un méchant sans remords, Addison est le genre d’assassin récalcitrant et presque altruiste, que l’on croise assez rarement dans les schémas manichéens de rigueur à Hollywood. Son action a beau ne pas toujours sembler logique, il est le seul à dégager une véritable ambiguïté au sein d’un récit qui cherche désespérément à en distiller davantage. Car le périple de sa sœur, moins irascible que lui, relève plus d’une histoire d’amour ordinaire entre deux êtres meurtris, qui n’étaient point destinés à se rencontrer. Quant au volet policier de l’histoire, sa tentative de singer le décalage d’appréciation qui rendait les constats de Marge Gunderson dans Fargo des frères Coen aussi hilarants, tombe le plus souvent à plat, tout en gardant l’intégrité du personnage intacte.
En effet, outre la qualité formelle du film, c’est surtout la solidité de son propos qui nous permet d’y adhérer pleinement. Il lui manque certes le même degré de tragédie humaine qu’avaient Les Faussaires, mais en tant qu’exercice de style ni trop farfelu, ni trop banal, il remplit parfaitement son contrat.

Vu le 4 septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Avec Blackbird, Stefan Ruzowitzky signe sa septième réalisation et bénéficie pour la première fois d’un casting de premier plan, avec notamment la présence dans les premiers rôles de Olivia Wilde, Eric Bana et dans les seconds rôles de Kris Kristofferson et Sissy Spacek.

Le scénario nous narre le parcours de Addison et sa soeur Liza pour la frontière canadienne après un casse qui a mal tourné. Un accident de voiture va les faire se séparer alors qu’une grosse tempête de neige se fait de plus en plus violente. Addison (Eric Bana) ne fait que semer la terreur sur sa route afin de survivre à tout prix. Sa sœur, nettement plus subtile, manipulera un ex-boxeur (Jay) sortant de prison et en route vers la maison de ses parents pour fêter Thanksgiving. Leur chemin se recroisera dans cette maison.

Ce thriller très réussi repose non seulement sur un casting parfait mais bénéficie d’un scénario original, exploitant au maximum le climat d’insécurité qu’offre ce climat de grand froid. Loin des thrillers américains aseptisés sortant des grands studios, ce film n’hésite pas à s’imposer comme un modèle du genre avec une femme fatale (sublime Olivia Wilde), deux hommes dangereux et en fuite interprétés par Eric Bana (Addison) et Charlie Hunnam (Jay). Ce film dresse donc de vrais portraits de personnages et ne se contente pas de simples scènes d’action enchaînées les unes aux autres sans consistance.

Comme chaque année, le festival de Deauville nous permet donc de découvrir des productions indépendantes de qualité et des acteurs pouvant interpréter des rôles consistants, loin des simples stéréotypes imposés par les grands studios américains. La force de ce film vient que l’on sent que le réalisateur a pu concevoir son film librement, sans des contraintes autre que financières. Hormis Anatomie, sa filmographie ne pouvait laisser présager d’un tel résultat.

La présence de la très séduisante Olivia Wilde, plus présente dans les grosses productions (Cowboys et envahisseurs, Tron L'Héritage) que dans les productions indépendantes, témoigne ici d’une nouvelle palette encore inconnue à son jeu d’actrice. Elle n’hésite pas ainsi à casser son image trop lisse pour interpréter dans ce film une femme prête à tout pour survivre. De la même manière, ce film nous permet de retrouver un acteur trop rare actuellement et pourtant très performant. Eric Bana revient donc sur grand écran avec un film qui mérite d’être découvert dans les meilleures conditions possibles.

Vu le 4 septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: