Avengers

Avengers
Titre original:Avengers
Réalisateur:Joss Whedon
Sortie:Cinéma
Durée:143 minutes
Date:25 avril 2012
Note:
Les services secrets américains étudient dans un laboratoire le Tesseract, un hypercube capable à la fois de produire une énergie illimitée et d’ouvrir un portail vers d’autres galaxies. Quand cet engin mystérieux s’active par lui-même et permet au demi-Dieu malveillant Loki de venir sur Terre, afin de prendre le contrôle des scientifiques et de l’agent Barton, le directeur Fury met toute son unité d’élite en état d’alerte maximale. Toutefois, ce ne sont que les Avengers, une troupe disparate de super-héros individualistes, composée de Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, et la Veuve noire, qui pourront défier l’ennemi intrus.

Critique de Tootpadu

Tout se passe exactement comme prévu dans cette première réunion des super-héros Marvel. Du côté commercial, Avengers amasse sur le marché mondial des sommes mirobolantes par rapport aux recettes générées par les aventures en solo de Iron Man et consorts. Et du côté filmique, l’action se laisse apprécier comme un condensé divertissant, mais point visionnaire, des passages obligés du spectacle tonitruant dans lequel Hollywood se cantonne de plus en plus. Le choix de Joss Whedon comme réalisateur de cette production d’envergure nous a laissé d’abord dubitatifs. En fin de compte, son statut de simple exécutant, habile mais limité dans son vocabulaire cinématographique, sied parfaitement à ce film d’action efficace et impersonnel, qui ravit les fans inconditionnels et ne brusque pas les spectateurs moins enclins à gober tout et n’importe quoi, à condition qu’il soit estampillé Marvel.
Il émane presque une sagesse ennuyeuse de ce film, qui coche mécaniquement les cases des choses à montrer pour divertir les foules, sans jamais s’évertuer à chercher quelque chose de plus original en dehors des sentiers battus. La structure narrative hautement classique du film, répartie en trois actes, de la mobilisation des héros éparpillés à travers la galaxie, jusqu’à leur bataille finale, en passant par le processus faussement compliqué de réunir ces surdoués solitaires en une équipe de choc, ne laisse aucune place à l’improvisation ou à un souffle rafraîchissant d’humanité qui rendrait leur combat plus engageant. Le calibrage minutieux de ce produit de consommation de masse préserve ce dernier du moindre faux pas formel, tout en lui évitant une surcharge esthétique à la Michael Bay, qui avait orchestré précisément la même bataille apocalyptique autour d’une métropole américaine l’année passée dans Transformers 3 La Face cachée de la lune.
Heureusement, la bande hétéroclite d’acteurs assemblée pour interpréter ces héros plus grands que nature confère un semblant de diversité et de spontanéité à l’histoire. Que ce soit Mark Ruffalo, clairement plus convaincant dans le rôle du professeur Banner qu’Edward Norton, ou Tom Hiddleston en méchant caricatural quoiqu’investi d’une mégalomanie fascinante, les personnages retravaillés forment un ensemble assez dynamique par voie d’association avec leurs pendants éprouvés, Robert Downey Jr. en tête. C’est surtout grâce à eux que le scénario, peu avare en ressorts usés jusqu’à la corde, avance à une vitesse convenable vers un grand affrontement final, presque décevant à force de se conformer point par point au déroulement typique de ce genre de confrontation en guise de paroxysme de l’opposition entre le Bien et le Mal.

Vu le 20 mai 2012, au MK2 Bibliothèque, Salle 5, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Spectaculaire, magistral, puissant peuvent être les adjectifs pour décrire la réussite totale de cette adaptation live d'un comics Marvel. Après avoir adapté, membre par membre, les Vengeurs à l'écran (Iron Man, Hulk, Captain America), les studios Marvel ont eu comme première excellente idée de proposer à Joss Whedon ("Firefly", "Dollhouse", "Buffy") la réalisation de ce film tant attendu. Sa patte est reconnaissable par un humour irrésistible, un scénario sans faille et des scènes d'action portant à devenir cultes. Joss Whedon signe ici non seulement la réalisation, mais aussi le scénario et retranscrit parfaitement l'âme du comics.

Après avoir mis en place la trame centrale (le fameux cube), le recrutement des Vengeurs et leurs interactions difficiles. Comme vu dans le comics original, c'est après s'être affrontée que l'équipe de super-héros va affronter une flotte d'extra-terrestre et Loki le demi-frère de Thor. Le réalisateur prend ainsi son temps pour présenter les personnages et leurs interactions houleuses.

Le film peut se découper en deux parties distinctes. La première propice à une présentation et recrutement de l'équipe. Dans celle-ci, l'action est parsemée et l'accent est plutôt sur les dialogues, la présentation du Shield et une étude de caractère des personnages principaux. Joss Whedon prend son temps pour décrire ces éléments principaux. Ce n'est donc pas un hasard que la première scène du film reprend précisément à la fin de la scène post-générique de Thor. La première partie s'ancre totalement dans la mouvance de Thor, Captain America et Iron Man, soit peu de scènes d'action et de combats, mais plutôt la volonté d'ancrer l'histoire dans une réalité probable. Chacun des mondes entrevus dans les films cités ci-dessus s'entrecroise avec perfection. Joss Whedon remplit dans cette première partie le cahier des charges des studios Marvel et fait preuve d'un grand perfectionnisme dans la minutie des détails. Les personnages de Nick Fury, de Natasha Romanoff et de Clint Barton gagnent en présence et ne sont plus des seconds rôles, voire des apparitions furtives. Ils sont des membres du Shield et la trame de l'histoire permettra de réunir ensuite la fameuse équipe. Ceux qui avaient adoré la scène de combat trop courte de la Veuve noire dans Iron Man 2 vont être ravis de voir les nombreuses scènes de combat où Scarlett Johansson tire à la perfection ses atouts principaux (physique sublime, présence irradiante). Samuel L. Jackson peut enfin faire réellement exister Nick Fury et son commandement du Shield. Comme dans le comics, la forteresse volante est enfin visible à l'écran, à notre plus grand bonheur.

La trame posée, les scènes de combat deviennent légion et témoignent d'un soin approfondi. Celles mettant en scène l'affrontement de Captain America et Iron Man contre Thor ouvrent pratiquement les hostilités. Celles de Thor contre Hulk et de la Veuve noire contre Hawkeye sont vouées à devenir cultes. L'équipe des Vengeurs enfin en accord peut alors affronter pendant une demi-heure à couper le souffle Loki et sa troupe d'extra-terrestres belliqueux. Cette seconde partie fait de ce film le même choc visuel qu'a dû ressentir le public devant Superman de Richard Donner et The Dark knight Le Chevalier noir de Christopher Nolan. Nous sommes donc totalement investis en tant que spectateur sur ces champs de combat virtuoses. La 3D est une des plus belles utilisées depuis longtemps et les scènes de combat aériennes et sur terre sont d'une virtuosité profonde. Loin de la mise en scène hachée d'un Michael Bay, Joss Whedon filme avec une telle maestria les scènes nombreuses d'affrontement que les applaudissements répétés tout au long de cette seconde partie montrent bien qu'il est le réalisateur parfait pour donner vie à cette équipe. Le film est donc une réussite artistique totale, acteurs très bien dirigés et se donnant entièrement, effets spéciaux transcendants, scénario magique.

Avengers est donc bien le film événementiel que le public attendait avec impatience. Que l'attente va être longue pour découvrir la suite de leurs aventures sur nos grands écrans dans au moins trois ans !

Vu le 17 avril 2012, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Revu le 23 avril 2013 au Gaumont Disney Village, Salle 11 IMAX, en VF

Note de Mulder: