Transformers 3 La Face cachée de la lune

Transformers 3 La Face cachée de la lune
Titre original:Transformers 3 La Face cachée de la lune
Réalisateur:Michael Bay
Sortie:Cinéma
Durée:155 minutes
Date:29 juin 2011
Note:
Sam Witwicky a beau avoir sauvé le monde à deux reprises, il peine à trouver un travail adapté à ses talents. Alors que sa nouvelle copine Carly organise la collection de voitures anciennes du richissime Dylan Gould et que ses amis, les Autobots, aident les autorités américaines à préserver la sécurité sur Terre, Sam ne trouve au mieux qu’un emploi en tant que coursier dans une entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies. Un de ses collègues le met pourtant sur la piste de la menace d’une invasion prochaine des Decepticons, en rapport avec l’expédition lunaire à la fin des années 1960.

Critique de Tootpadu

Tout a déjà été dit ou écrit au sujet de Michael Bay, un réalisateur au style reconnaissable, dont l’œuvre est par contre dépourvue d’un fond thématique qui justifierait la débauche formelle avec laquelle il nous agresse film après film. Le succès commercial de ce tâcheron en termes cinématographiques repose sans doute sur sa capacité de se fondre dans l’état d’esprit d’une superficialité généralisée, qui domine hélas de nos jours le côté médiatique de notre civilisation. Dans les épopées creuses de Michael Bay, tout se passe au niveau de l’apparence, tandis que des notions aussi basiques que la progression dramatique, voire tout simplement le déroulement logique de l’action, passent à l’arrière-plan.
Jusqu’à présent, la saga des Transformers avait su relativiser tant soit peu le style vainement clinquant du réalisateur, même si ni le premier, ni le deuxième n’avaient pu prétendre au rang d’un divertissement estival sans reproche. Le troisième volet commence d’une façon sensiblement plus prometteuse, puisqu’il intègre assez adroitement quelques moments phares de l’Histoire américaine et internationale, comme le premier alunissage, la catastrophe de Tchernobyl ou encore celle des différentes fusées accidentées dès le décollage, dans une intrigue au potentiel plus que convenable. De même, l’aspect visuel très ostentatoire des films de Michael Bay se prête étonnamment bien à l’usage de la 3D, en dépit d’un clin d’œil un peu trop appuyé à l’univers de Star Wars dès les premières minutes du film et une mise en valeur forcément ironique des belles jambes de Rosie Huntington-Whiteley, par lesquelles on découvre en premier celle qui succède à Megan Fox dans le rôle du faire-valoir féminin, comme toujours au bord de la misogynie. Le ton péniblement réactionnaire avec lequel Michael Bay attire sans faute un public de ploucs américains est effectivement de retour. Il se perpétue à travers quelques blagues homophobes et une mise en valeur outrancière de la suprématie de l’armée de l’Oncle Sam.
Le point crucial qui fait couler impitoyablement Transformers 3 La Face cachée de la lune se trouve cependant confiné à la deuxième partie du film, qui représente un affrontement interminable dans une ville de Chicago saccagée par les Decepticons. La mise en bouche plutôt efficace de la première heure du film devient ainsi rapidement indigeste, à force de combats de rue répétitives et sans finalité dramatique. En gros, Michael Bay s’amuse pendant de très longues minutes à tout faire péter, dans le genre de vide narratif dont il détient le secret, que nous ne lui envions pas du tout. Mise à part une courte échappée vers le film catastrophe, par le biais de l’écroulement fracassant d’un gratte-ciel, la guéguerre longuette entre les deux clans de voitures-robots géantes représente tout ce que nous méprisons viscéralement dans le soi-disant cinéma de Michael Bay : un découpage épileptique, une structure dramatique au rythme inexistant, et surtout l’arrogance du ton, qui prétend à redéfinir le vocabulaire du film d’action, alors qu’elle n’en est que la variation la plus ennuyeuse imaginable !

Vu le 23 juin 2011, à l’UGC Normandie, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: